Peut-on mettre fin à l’anarchie chronique à Adjamé en Côte-d’Ivoire ?

Comment venir à bout de l’anarchie chronique qui règne à Adjamé, cette commune carrefour située en plein cœur d’Abidjan jouxtant la prestigieuse commune du plateau ? Difficile d’y répondre, tant le désordre y règne en maître absolu. Im-pos-si-ble de se frayer un passage dans cette forêt de petits commerces.

Des étals de toutes sortes et les vendeurs à la criée, installés jusque sur la chaussée, ont réquisitionné le moindre coin de rue. Les gbaka y vont, eux aussi, de leur contribution à cette cacophonie ambiante. Ces minibus de transport en commun n’ont de respect pour le code de la route que leur quête effrénée de recette journalière. Stationnement anarchique et conduite à la limite de l’insouciance sont le lot quotidien qu’ils servent aux usagers de la voie publique. Un fourmillement qui donne de cette commune située au centre-ville d’Abidjan, les allures d’un hyper marché à ciel ouvert avec tout son corolaire d’anarchie, d’insalubrité et d’insécurité.

Le boulevard Nandjui Abrogoua en est sans doute la meilleure illustration. Le désordre semble y être devenu pathologique. Ce célèbre boulevard ne l’est aujourd’hui que de nom et la circulation est devenue une véritable gageure. Pourtant cette immense voie de 6 voies dont un passage central réservé aux bus est une des plus larges artères d’Abidjan, reliant la gare nord de la Sotra (société de transport public abidjanais), à la commune des affaires du Plateau. L’implantation du Forum des marchés sur cette artère a sans doute concouru au développement de cette hyper activité commerciale sur ce boulevard abidjanais. Les opérations de déguerpissement y sont fréquentes. Mais elles ont toutes conduit au même constat d’échec. Roxy, la célèbre pharmacie par terre avec ces médicaments de rue et ses dangers en matière de santé publique, mainte fois démantelé a repris de plus belle.

Autre site, même décor, le Carrefour dit liberté ! Les travaux d’embellissement du rond-point à cet endroit, on en a que cure ! On s’installe où et comme on veut.

Autorités et riverains assistent impuissants depuis des décennies au développement de ce gigantesque centre commercial qu’est devenu ce petit village Ebrié. Un cycle sans fin de déguerpissement-recolonisation de la voie publique. Attendons de voir l’attitude de la nouvelle municipalité face à la question.

Hervé KOUADIO

Commentaires Facebook

2 réflexions au sujet de “Peut-on mettre fin à l’anarchie chronique à Adjamé en Côte-d’Ivoire ?”

  1. Comme de nombreux Ivoiriens hier, j’ai été captivé par la série ivoirienne « Invisibles » sur Canal+, qui traite des problèmes des « Enfants en conflit avec la loi » communément appelés « Microbes ». Il en ressort clairement ce fait occulté, à savoir l’extrême précarité dans laquelle vivent les populations ivoiriennes. Précarité qu’il est difficile de mesurer de derrière les vitres teintées des énormes et rutilants 4×4 qui arpentent nos avenues. Pour ces pauvres de notre système, il n’y a pas d’autre choix pour survivre que ces étals démultipliés en bordure de route, que détruit dans une allégresse quasi-jubilatoire l’Autorité.

    M. Hervé KOUADIO, Adjamé est le juste reflet de notre pays qui, malgré ses taux de croissance qu’on veut glorieux, peine à structurer l’économie et le social au profit du plus grand nombre, les populations vulnérables. Demandez à ces petits commerçants s’ils ne rêvent pas que toute la ville soit à l’image de Beverly Hills, ou s’ils n’ont pas envie d’habiter dans une villa cossue des 2 Plateaux. Ils ne sont pas là où vous les voyez pour le plaisir, mais parce qu’ils n’ont pas d’autres choix pour survivre.

  2. Je crois bien que le regime militaire de feu- Guéi Robert avait mis de l’ordre dans cette commune d’Adjamé ainsi qu’á Yop(Siporex).

    Il serait probablement impossible á un regime civil de faire respecter l’ordre dans cette commune d’Adjamé.

    Ceux qui aiment le désordre sont d’ailleurs au pouvoir.Voilá pourquoi le désordre s’étale un peu partout.

    Il y a 8 jours j’étais au « black » á Adjamé, je me croyais dans un marécage peuplée de buffles.

    C’est honteux de voir ce quartier dans cet état depuis des décennies.

Les commentaires sont fermés.