Le CCC n’entrevoit pas le bout du tunnel pour la SAF-Cacao
(Agence Ecofin) – Malgré une volonté affichée de sortie de crise traduite par de nombreuses rencontres, la SAF-Cacao et ses créanciers n’ont toujours pas annoncé une feuille de route concrète pour éponger la dette de la compagnie, a indiqué le Conseil du café-cacao (CCC), dans une note citée par Bloomberg.
Le négociant qui a un passif estimé à près de 150 milliards FCFA a vu son sort scellé par une cour ivoirienne qui a ordonné sa liquidation, le 18 juillet. Il doit à plusieurs établissements financiers dont Ecobank Côte d’Ivoire, SocGen, BNP Paribas, le Groupe NSIA, Banque Atlantique Côte d’Ivoire et la Société ivoirienne de Banque.
En outre, la compagnie doit environ 75,6 milliards FCFA au CCC, soit un montant plus de dix fois supérieur aux précédentes estimations datant du mois dernier (7 milliards FCFA).
Espoir Olodo
Côte d’Ivoire : échec des tractations pour la relance de Saf Cacao
Jean-Mermoz Konandi –
Saf Cacao, l’un des plus gros exportateurs ivoiriens de cacao, en liquidation suite à des contrats en défaut, n’aura finalement pas d’issue de secours. Le Conseil café cacao (CCC) souligne n’avoir finalement d’autre choix que de réclamer « le recouvrement judiciaire de 75,6 milliards de francs CFA, soit (133 millions de dollars) » à l’entreprise qui n’a pu trouver un accord avec ses créanciers, un pool bancaire, pour tenter de relancer ses activités, rapporte Bloomberg qui cite des documents officiels.
Ces établissements bancaires, qui détiennent une créance de 150 milliards FCFA sur Saf Cacao, soit 228,7 millions d’euros, avaient pourtant plaidé pour que l’entreprise poursuive ses activités espérant ainsi avoir des chances de récupérer leurs fonds.
« Cependant, lors de plusieurs réunions avec l’association bancaire locale et la société, « le groupe SAF Cacao n’a proposé aucun plan de remboursement de la dette et les banques n’ont fait aucune proposition concrète pour mettre fin à la crise » » a expliqué Bloomberg qui cite le CCC.
C’est le 18 juillet dernier qu’un tribunal ivoirien avait décidé de la liquidation de la société à la suite d’une requête du CCC. Il s’agit d’une conséquence de la vague de contrats en défaut (portant sur plus de 200 000 tonnes garanties par le CCC) qui avait secoué la filière du fait de la chute inattendue des cours du cacao d’environ 40% au dernier trimestre 2016.
La question reste de savoir l’attitude du groupe de créanciers qui comprend les principales banques locales (Ecobank, SGBCI, BICICI, NSIA Banque, SIB et Banque Atlantique). D’autant plus que selon des sources, cette situation fait courir « un risque systémique » au marché bancaire ivoirien, cela alors qu’arrive à grands pas la prochaine campagne cacaoyère qui débute en octobre.
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