Tribune: La démocratie en Côte-d’Ivoire à l’épreuve de l’inscription sur la liste électorale

Contrairement à une opinion admise, je ne parlerai pas de cacophonie au niveau de l’opposition mais d’une pluralité de positions relativement à l’attitude à tenir face à l’invitation de la CEI à s’inscrire sur la liste électorale. N’oublions pas que l’opposition est plurielle, diverse, subséquemment n’a pas une unicité de point de vue. Heureusement pour la démocratie. Les uns, c’est-à-dire, Lider, le FPI d’Affi N’Guessan et Le RPP, invitent leurs militants et les populations ivoiriennes à s’inscrire sur la liste électorale. Pour les autres, EDS et le FPI de Sangaré Aboudramane, la posture inaugurale, c’est le respect par l’Etat de l’arrêt de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples de 2016 qui demande à la Côte d’ivoire d’opérer des reformes relatives à la composition de la CEI pour être en conformité avec les instruments internationaux qu’elle a ratifiés. Les deux positions sont respectables en ce qu’elles prennent en compte l’exercice des libertés et le respect de l’Etat de droit. Les divergences se situent au niveau des priorités. Pour Mamadou Koulibaly, Ouattara Gnonzié et Affi N’Guessan, les militants doivent d’abord s’inscrire sur la liste électorale et ensuite, viendra la bataille pour la réforme de la CEI. A contrario, Georges Armand Ouegnin et Aboudramane Sangaré pensent que s’inscrire sur la liste électorale, c’est légitimer la CEI présente et lui reconnaître, de droit, la compétence pour organiser les élections à venir. A l’exercice d’un droit, d’une liberté chère aux uns, les autres brandissent le respect de l’Etat de droit. Dans un Etat démocratique, les débats publics contradictoires auraient permis de départager les uns et les autres et éclairer davantage l’opinion publique. Mais hélas……même dans la presse de l’opposition, le débat public contradictoire fait défaut. Bref.

Du strict point de vue stratégique, les postures des deux camps sont complémentaires donc, conciliables. Seulement, l’immobilisme du pouvoir sur la question de la réforme de la CEI est démocratiquement improductif. Non seulement les instruments internationaux appellent à des réformes, mais au niveau interne, de plus en plus d’intellectuels et de membres de la société civile et politique expriment le même vœu. La loi n’est pas un dogme, elle évolue, elle change. Ce n’est pas parce que la classe politique a accepté hier que la composition de la CEI était bonne, que cette vérité juridique et politique doit être inscrite dans du marbre. Comme l’homme, la loi naît, change, évolue et meurt. C’est le charme de sa dimension biologique. A l’évidence, la CEI, dans sa composition actuelle, divise, pose problème. En politique, le principal consiste à résoudre les problèmes et non les éluder à défaut de les élucider.

La politique se résume au compromis, au dialogue, aux ajustements. J’invite le gouvernement et l’opposition à trouver un cadre institutionnel de dialogue pour un compromis sur la CEI qui va dans le sens de la promotion de la démocratie en Côte d’ivoire.

Geoffroy-Julien Kouao

Ecrivain, juriste et analyste politique.

Auteur de « Côte d’ivoire : la troisième république est mal partie »

« Et si la Côte d’Ivoire refusait la démocratie » et « Le Premier ministre : Un prince nu »

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8 réflexions au sujet de “Tribune: La démocratie en Côte-d’Ivoire à l’épreuve de l’inscription sur la liste électorale”

  1. Bon supposons que l’état decide d’appliquer les recommandations de la cours de justice de l’union africaine qui y voit la forte représentation du politique et du gouvernement.Le GOR La Montagne au slip rose participera aux discussions ou siégera dans cette nouvelle commission en tant que qui,car n’ayant aucune base légale.EDS qui est une plate forme politique et non un parti politique légalement constitué y siègera en temps que quoi,société civile?

    À chacun sa lorgnette !!!

  2. Oui vraiment, à chacun sa lorgnette. En 2003, la RDR avait zéro député et donc ne représentait personne, mais cela ne l’a pas empêché d’être à Marcousis. On aurait a priori pu décréter que ce parti n’avait pas plus de poids, de représentativité ou de légalité que celui de Gueu Dro Dennis. Le problème qui se pose est celui de la mauvaise foi qui fait adopter une attitude rigide limite autiste, en faisant fi du nombre d’Ivoiriens se reconnaissant en l’opposition, même celle jugée juridiquement inexistante, avec des considérations aussi bidon que la notion de « base légale ».

    Les juristes de continents encore inexplorés seraient bien inspirés d’orienter leur lorgnette vers le passé récent où, au nom de la priorité donnée au retour de la paix, l’on a accepté de siéger avec des va-nu-pieds à des tables de discussion, où des marmitons ont été admis à entrer au gouvernement, et où « tout le monde » a été admis à compétir à la présidentielle de 2010, etc. Si tant il est que le pouvoir actuel se considère comme la première force politique de ce pays, que lui coûte-t-il d’accéder à la demande de l’opposition et de la Cour africaine (en plus le mandat de la présidence de cette CEI est échu), s’offrant ainsi l’opportunité d’étaler une bonne fois pour toute cette « ridicule et impopulaire » opposition, clairement, sans appel et aux yeux de tous ?

  3. Hallucinant !!

    Et pendant que de nombreux poussiéreux continuent de voir (avec leur lorgnette) la chose sur un angle politico-politique (la base légale du FPI… Tchrrr), le rapport de force démocratique sur le terrain est ce qui est le plus important.

    Que des ivoiriens soient impliqués dans la chose politique officiellement ou clandestinement, cela ne joue aucun rôle. Ce dont il faut tenir, c’est de ce rapport de force démocratique sur le terrain qui fait en sorte que l’on distingue dans la population des pro ceci, des pro cela, etc.

    Tout homme politique qui dirigera ce pays et ignorera ce clivage dans la population ne fera que se compliquer la vie, tout en définissant le sort qu’on lui réservera quand son pouvoir tombera.

    Je rappelle ici que le RDR, parti minoritaire de ce pays, a obtenu le droit de gueuler et d’opprimer les ivoiriens uniquement parce qu’il a pris les armes contre les autres ivoiriens et qu’il a reçu le soutien d’une puissance en ingérence et dans l’intérêt !!

    Ce pouvoir obtenu, il n’a pas su le fructifier dans le but de convertir les ivoiriens à sa cause afin de se constituer une réelle majorité démocratique et populaire. Au contraire, il a continuer à renforcer les clivages par l’oppression, la tribalisme source du rattrapage ethnique, par le clientélisme, l’arrogance et la vantardise, et enfin l’expression manifeste de tares qu’il avait pourtant critiquées chez ses prédécesseurs (corruption, détournement de fons, injustices diverses, violence d’état, etc.)

    Le peuple est plus que jamais divisé et le RDR est incapable de rallier les ivoiriens à sa cause.

    Voici le tableau.

    Alors oui, on parle politique, on parle élection et on se fait plaisir, mais moi, je continue à croire que l’élection n’est qu’un accessoire démocratique, la confirmation de ce qu’est une réalité, l’expression d’une domination démocratique réelle et non fictive, comme celle obtenue grâce aux armes.

    On peut donc formater le jeu (tricher), on peut se maintenir au pouvoir par des subterfuges, mais tant que l’on ne convertira pas le peuple à sa cause, sinon au respect des règles et des lois, alors implicitement on s’expose à une sanction populaire en attente, qui finira pas se manifester tôt ou tard !!

    Le peuple sait se taire, sait subir, sait encaisser, mais quand il s’exprime enfin, on oublie tous les maux qu’il aura subis et on oublie instantanément cette réalité que l’on aura voulu imposer aux ivoiriens.

    Mais j’accepte aussi le fait que cette faction politique fasse tout pour ne pas tomber, car il est évident qu’en cas de chute, ce sera dramatique vu le niveau d’aigreur qu’elle aura provoqué parmi les ivoiriens.

    Tout est donc permis et la vie continue, mais chacun devra assumer la responsabilité de ses actes !!

    Calmer tout le monde, revenir à un climat politique plus serein, passer par la réconciliation, céder le pouvoir le cas échéant dans les urnes vu que l’on se sait minoritaire, ce n’était pas une erreur et les représailles auraient été tenues au strict minimum.

    Faire le contraire l’est de toute évidence, une erreur.

    Et tant que l’on ne chute pas, on se tape la poitrine et on fanfaronne, mais quand on chutera, on n’en parlera plus et la vie continuera !!

    Je ne crois pas que l’avion de OUATTARA puisse prendre plus de 50 personnes en cas d’urgence !!

    Dabakala !!

  4.  » l’on a accepté de siéger avec des va-nu-pieds à des tables de discussion, où des marmitons ont été admis à entrer au gouvernement, »Quel bon mélange de genre pour vouloir se justifier en oubliant volontairement ou involontairement le contexte(amnésie rétrograde grandement et hautement sélective).Il a fallu le COURAGE et la BRAVOURE de ces dits marmitons et va-nu pieds pour vous arracher vos canines, vous tordre les membres et vous tirer par le cul (érudits haineux experts en nullité) afin que vous puissiez vous assoir à la table de discussion.
    À chacun son courage et son abnégation à vouloir changer les choses.

    « Je ne crois pas que l’avion de OUATTARA puisse prendre plus de 50 personnes en cas d’urgence !! »
    Huuuum urgence?!! S’agirait il d’une catastrophe naturelle qui emporterait tous les proado

  5. “Je ne crois pas que l’avion de OUATTARA puisse prendre plus de 50 personnes en cas d’urgence !!”
    Huuuum urgence?!! S’agirait il d’une catastrophe naturelle qui emporterait tous les proado ou cette catastrophe de parti politique majoritaire dans la gueule fétide incapable de réunir 300 personnes arracheuse de pagne FRAYA à une marche de protestation?
    Laissons la prophétesse de la maisonnette dans ses délires schizophréniques nous prédire ses éternels éclatements pneus.
    A chacun donc ses vœux irréels quand on y croit bêtement.

    Et comme toujours à chacun sa lorgnette !!

  6. >Il a fallu le COURAGE et la BRAVOURE de ces dits marmitons et va-nu pieds pour vous arracher vos canines, vous tordre les membres et vous tirer par le cul (érudits haineux experts en nullité) afin que vous puissiez vous assoir à la table de discussion.

    Merci d’avoir re-éclairci le paradigme « républicain » dans lequel vous évoluez. Nous ne sommes pas tous obligés d’y souscrire, mais criez-le bien fort ; certains finiront bien entendre l’invite, et y répondre.

  7. Krrrr krrrr krrrr….

    Aaaahhhh l’apocalyptien … @Claude-Koudou-dabakala qui n’arrive toujours pas à expliquer pourquoi seulement 300 microbes refondus ont été convoyés dans la rue pour pleurnicher et quémander un peu de démocratie auprès du président Ouattara de Sindou, considéré comme un étranger par @Marie-Odette-Lorougnon dont les enfants viennent eux aussi de Sindou…et pourtant la meute de @crook-kala a eu jadis assez de couilles pour braver les chars français au point de se faire arracher la tête !!! On clamait même avoir pu faire fuire l’armée française à mains nues … où est donc passé cette bravoure? Si c’est le mi-cancre en chef et sa machette qui suscitaient ce courage-là, alors le Bravetchè a donc frappé juste dans le tas (expression de Souroukou trimin trimin) pour faire tomber le fruit pourri…Krrrr krrrr krrrr…
    Que notre pacifiste mi-cancre mal kikinetté par le bon dieu de mama se substitue à la machette de Sangaré Rose afin de braver à mains nues nos calibres 12 au lieu de prendre leurs jambes a leur cou entre les étales des commerçants savaneux d’Adjamé…on comprend donc pourquoi il y a eu zéro mort devant cette violence dozotique inouïe !!!

    Krrrr krrrr krrrr…

    A chacun sa lorgnette comme le dit si bien mon frère savaneux non humidifié @quoi !!!

    té ande

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