André Silver Konan
Que retenir de la visite à l’université de Ouagadougou, d’Emmanuel Macron ? Une ou deux choses. La première c’est qu’il va y déballer sa politique africaine. Ma position est très claire sur ce sujet. Qu’un Président français déballe sa politique africaine, américaine, chinoise ou européenne, cela est tout à fait normal. C’est ainsi que devrait se comporter un homme d’Etat qui a une belle ambition pour son pays. Le problème ne réside donc pas dans l’existence d’une politique africaine défendue par un Président français, le problème se trouve dans l’absence d’une politique américaine, chinoise ou européenne, défendue par nos Présidents africains. Nuance.
Je rêve qu’un jour, on ait sur le continent, des Présidents qui iront dans une université parisienne, pour y décliner leur politique européenne, pas pour aller vanter la qualité de sous-sols, qu’ils sont incapables, dans une rare incapacité à exploiter eux-mêmes. La plupart de nos dirigeants africains manquent d’ambition réelle pour leur continent, parce qu’ils n’ont pas une nette vision pour leurs peuples, et quand bien même ils auraient une vision, il manque à cette vision des actions concrètes, efficaces et pertinentes. Ne me parlez surtout pas des grandes gueules passées ou présentes. Parler est la chose la plus facile (tout le monde peut le faire, y compris les intellectuels dont moi-même), formaliser, planifier et mettre à exécution de beaux discours, alors que le peuple a donné un mandat électif ; reste la marque de ceux qui rentrent définitivement dans l’histoire. Et ils sont encore très (trop) peu en Afrique.
Nos dirigeants qui se déplacent en Europe ne s’y rendent pas en conquérants, ils s’y rendent en mendiants. Et cela me fout la honte. C’est connu, la main qui demande est toujours en bas (sagesse africaine). Il est important que l’ordre des choses soit inversé. Les Chinois l’ont compris. Au lieu de subir l’histoire, ils ont décidé de participer à l’écrire. Ils se sont lancés à la conquête du monde, avec les méthodes critiquables qui sont les leurs. Cependant, on aura beau pérorer sur l’ambition conquérante chinoise, elle se révèle moins arrogante et moins violente que l’ont été les ambitions conquérantes européennes et américaines. Bref.
En Afrique, au 21è siècle, nous avons le choix entre commencer à afficher une ambition conquérante du monde ou continuer à exceller dans notre ambition mendiante dans le monde. La balle de la responsabilité historique et politique se trouve dans le camp des dirigeants africains et dans leur camp uniquement. Pas dans celui de ceux qui cherchent toujours et légitimement (je répète : légitimement, parce que c’est cela est tout à fait normal, politiquement parlant, qu’un dirigeant cherche à dominer les autres, le monde politique étant un résidu de rapports de force) à nous dominer. Il faut que les choses soient très claires et que les peuples africains commencent à choisir leurs dirigeants sur la base de leurs ambitions conquérantes. Comment reconnaître tout de suite un dirigeant dont l’ambition est (ou sera) mendiante ? Regardez son programme, s’il est axé autour de la recherche de financements extérieurs, sachez que celui-ci est (ou sera) un dirigeant mendiant, pas un dirigeant conquérant et vous, vous êtes (ou serez) un peuple condamné à rester dans l’auberge de l’indignité. C’est simple !
« Comment reconnaître tout de suite un dirigeant dont l’ambition est (ou sera) mendiante ? Regardez son programme, s’il est axé autour de la recherche de financements extérieurs, sachez que celui-ci est (ou sera) un dirigeant mendiant, pas un dirigeant conquérant et vous, vous êtes (ou serez) un peuple condamné à rester dans l’auberge de l’indignité. C’est simple ! »
Bravo ASK, on dirait qu’on va devenir copains maintenant.
quelqu’un disait quelque part :
enleve la poutre….
bon,
ASK, tu dis que tu es intellectuel et tu parles de dirigeants
mendiants.
toi-même, tu es où actuellement ?
tu semble oublier, volontairement,que toi-même
tu es tout aussi mendiant.
tu es en europe, chez ceux que tu critiques
toujours. dommage. ce ne sont pas les diplômes
seuls qui font un intellectuel. c’est aussi, l’intelligence,
les actes qu’il posent avant de critiquer.
c’est très facile d’avoir un cigare en main derrière un clavier et de dire « le tabac tue ! »
Le changement en Afrique ne viendra jamais de nos soit-disants dirigeants parce que juste des représentants des puissances étrangères.
Pour un vrai changement et un vrai développement, il faut que le peuple ou la société civile prenne prenne conscience. Il faut que la jeunesse Africaine s’éloigne des votes ethniques/régionales. Il faut conjuguer nos efforts pour élire des gens qui seront comptables devant le peuple et non devant un certain parrain Francais ou Americain.
Il faut que le peuple s’approprie ce pouvoir qui lui appartient en mettant dehors tout president incapable de réaliser les projects pour lesquels il a été élu. Par example un President qui va se soigner a l’étranger ne devrait plus revenir au pays. Le peuple devra sortir pour réclamer sa démission. Il faut de petites mesures mais oh combien importantes pour mettre hors d’état de nuire (retarder) l’avenir de nos pays.
Mes chers compatriotes, vous qui lisez ces lignes, mettons nous ensembles pour créer une charte qui devra orienter nos actions et celles de nos peuples. Tout individu ou president qui ne respectera pas cette charte, sera simplement mis dehors. Cette charte Africaine aura une prééminence sur les constitutions nationales. La page Facebook est en elaboration. Ensemble, nous sommes forts.
hié!
@Dje Bi
tu as de bonnes idées !
si un président va soigner sa dent au Maroc,
faudra le mettre dehors à son retour !
cool !
@belo001,
Le monde idéal pour toi, c’est lequel ? Celui où chacun applaudit les personnes au pouvoir ou se taisent ? Maximilien de Robespierre et les sans culotte auraient été bien inspirés de se taire donc. Il n’y aurait jamais eu de révolution française, et encore mois de déclaration universelle des droits de l’homme. ASK construit son pays, son continent, non pas avec du bitume et du béton, mais avec son esprit critique, qui permet la remise en cause et la réorientation. « On peut servir son pays à tous les postes », comme le disait Félix Houphouët-Boigny. A quel poste sers-tu ton pays ? Au poste d’applaudisseur ?
On ne gère pas un Etat comme on gère un ménage, c’est ce que beaucoup d’ignares ne comprennent pas.
En général dans un foyer on dépense durant le mois de Décembre l’argent qu’on a reçu à la fin du mois de Novembre, ou même on dépense aujourd’hui l’argent qu’on a gagné la veille.
Pour un Etat ça ne fonctionne pas pareil, on ne dépense pas au jour le jour (ou au mois le mois) l’argent que l’administration fiscale collecte. Sinon par exemple les mois ou l’Etat a moins d’entrées il ne pourrait même pas payer les fonctionnaires. L’Etat exécute son budget alors qu’il ne dispose pas forcément à l’instant t de l’argent dont il a besoin. ABSOLUMENT tous les Etats SANS EXCEPTION empruntent donc pour exécuter leur budget et il rembourse à mesure que l’argent rentre dans ses caisses. Apres comment est ce que l’Etat repartit et structure ses emprunts, ça c’est un autre débat.
L’idéal c’est que la totalité des dettes d’un pays soient détenues par les citoyens de ce même pays, comme la quasi-totalité de l’énorme dette japonaise est détenue par les japonais.
Bon maintenant ceux qui se plaignent que l’Etat de Cote d’Ivoire finance son budget sur les marchés internationaux ou auprès d’autres pays, j’ai une question à vous poser: Participez-vous aux opérations du Trésor quand il lance des obligations pour financer le budget de l’Etat?
Si votre réponse à cette question est NON, alors vous êtes en contradiction avec vous-mêmes.