Conflit royal à Bonoua en Côte-d’Ivoire: Deux clans rivaux se disputent le trône

La royauté naguère paisible des Abouré Ehivè de Bonoua allait tout droit vers le précipice de l’effritement par un affrontement imminent entre clans rivaux dans la désignation de son 22è roi.

Afin d’éviter le pire qui se précisait au fil des mobilisations de foules et à la vitesse de l’organisation des cérémonies de présentation des futurs rois prétendant au trône, le préfet du département de Grand Bassam a pris ses responsabilités. Le mercredi 8 novembre, l’administrateur a suspendu « toute activité d’intronisation de roi à Bonoua en raison des menaces de troubles à l’ordre public ».

Dans un courrier que M. Amankou Gabin a adressé aux familles impliquées dans la désignation du roi à Bonoua, au régent ainsi qu’aux deux prétendants au trône, il leur demande de surseoir à toute initiatiative de désignation de roi .Les familles Ehivèvlè,Obouhivè,les prétendants à la chaise royale, M. Miessan Kacou et M. Ayémou Denis ont appris à travers le courrier No 301/PGBM du 8 novembre que « toutes les activités en cours, relatives à la mise en place des institutions de la royauté de Bonoua sont suspendues ».
De fait, depuis le décès du précédent roi des Abouré Ehivè, les fils et filles du royaume ont du mal à s’accorder sur le nom de la personne à même de succéder à Nanan Ahoré Aka François. Après l’épisode ardu du choix du régent, censé gérer les affaires courantes, en la personne de Nanan Akoi Félix, au mois d’Août, un potentiel roi, en la personne de M. Ayémou Denis fut présenté à la population.

Ce fut au cours d’une cérémonie organisée à la Place Amangoua le 30 septembre. Cérémonie traditionnelle dont la légalité et la légitimité furent contestées deux jours après par le régent, des notables et des membres de la génération au pouvoir. En réponse à cette attitude qualifiée par ces derniers de « défiance, d’imposture et de parodie d’intronisation », une autre cérémonie de présentation, disait-on cette fois, « du vrai roi de Bonoua » eut lieu le mercredi 8 novembre.

Dans cette bataille pour l’accès au siège royal, les risques d’une confrontation entre les deux camps étaient réels et perceptibles sur le terrain ces derniers jours. C’est dans cette ambiance de tous les dangers que le préfet Amankou Gabin s’est résolu à prendre cette mesure conservatoire afin de parvenir au calme ,à l’apaisement et au consensus indispensables à toute initiative de désignation et d’intronisation du futur roi des Abouré Ehivè.

ARSENE KANGA
CORRESPONDANT REGIONAL
Fratmat.info

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