Côte-d’Ivoire: Front Populaire Ivoirien, s’unir ou disparaître (Veritas)

L’African National Congress (ANC), le plus grand parti politique, à forte majorité noire, d’Afrique du Sud, l’a échappé bel. Cela grâce à la perspicacité et au réalisme de deux de ses leaders charismatiques : Nelson Rolihlahla Mandela et Oliver Reginald Tambo. L’un de sa cellule de l’île-prison de Robben Island où il était détenu depuis 1964 par le régime ségrégationniste de l’Apartheid, et l’autre, de son exil britannique. C’est loin des yeux mais dans une synergie d’actions que le prisonnier politique et le président de l’ANC ont sauvé leur formation politique de la disparition. Ils incarnaient l’aile réaliste, politique et modéré opposée à l’aile radicale et jusqu’au-boutiste conduite par Winnie Madikizela Mandela, l’épouse de Nelson (à cette époque).

Alors que les uns (ils seront progressivement nombreux parmi les dirigeants de l’ANC) croyaient aux vertus du dialogue même avec le pire ennemi, en l’occurrence le régime de l’Apartheid, les autres prônaient une victoire totale sur l’Apartheid au terme d’affrontements armées. Pour eux, pas question de faire des concessions aux Blancs, ni sur la question des terres, ni sur celle de la gouvernance du pays. Les observateurs avisés estiment que cette divergence d’approche entre les « colombes » et les « faucons » de l’ANC constitue la raison profonde du divorce entre Nelson et Winnie Mandela. Dans une récente interview qu’elle a accordée à l’hebdomadaire Jeune Afrique, la « mère de la nation » (c’est ainsi que les Sud Africains appellent Winnie Mandela) est revenue, à demi-mot, sur ses profondes divergences politiques avec son défunt ex-époux Nelson Mandela. Des divergences qu’elle assume toujours. Winnie Mandela est restée la même «femme de fer et de feu» qui pense que Mandela a vendu la lutte parce que les terres et l’économie sont toujours contrôlées par les Blancs. Exit visiblement pour les « faucons » de l’ANC que les Noirs soient désormais au pouvoir et qu’ils grignotent une part de l’économie nationale. Ce qui était impensable hier. Mandela, Tambo et les « colombes » ont donc sauvé l’ANC d’une disparition certaine, d’un affaiblissement totale.

Ce que n’a pas pu faire au Mali, Alpha Omar Konaré pour son parti, l’ADEMA-PASJ. Créé le 25 octobre 1990, l’Alliance pour la démocratie au Mali (ADEMA) devient deux années plus tard, l’ADEMA-Parti africain pour la solidarité et la Justice (ADEMA-PASJ). Cette formation politique porte Alpha Omar Konaré au pouvoir en 1992 et l’y maintient en 1997. Après la période de l’euphorie, arriva celle des calculs politiciens et des problèmes de personnes. Des divergences éclatent au sein de l’ADEMA-PASJ. Le « moi », donc l’égo personnel, prend le pas sur le « nous », l’intérêt collectif qui avait prévalu à l’émergence à cette formation politique née pour donner l’espoir aux Maliens après plusieurs décennies de dictature Moussa Traoré. L’ADEMA-PASJ est tellement à la croisée des chemins que certains cadres proches d’Alpha Omar Konaré et conduits par Soumeylou Boubeye Maïga soutiennent le général Amadou Toumani Touré (ATT) au détriment de Soumaïla Cissé, le candidat du parti à la présidentielle de 2002. Quatre grandes crises marquées par la démission de hauts responsables qui créeront leurs formations politiques ont émietté l’ADEMA-PASJ, devenu aujourd’hui l’ombre de lui-même. Ibrahim Boubakar Kéita (IBK), actuel chef de l’Etat du Mali ; Soumaïla Cissé, principal opposant politique ; Mamadou Lamine Traoré, Tiémoko Sangaré (alors vice-président de l’ADEMA), Dioncounda Traoré, ex-président de la transition malienne, sont tous des transfuges de l’ADEMA-PASJ. Une formation politique confrontée à ce jour à son requiem, faute de n’avoir pas pu transcender ses divisions internes.

L’ANC ou l’ADEMA-PASJ, un choix s’impose au Front populaire ivoirien (Fpi). Vivre ou mourir, s’unir ou disparaître. Mais pas les deux à la fois. L’ANC l’a compris en prenant des décisions courageuses pour vivre, avancer et atteindre son objectif qui est de donner la gouvernance du pays à la majorité noire. Parce qu’en vérité, il y a une différence entre l’idéologie et la politique. Gbagbo affirmait d’ailleurs à ce propos, lors d’un meeting de campagne à Yopougon en 2010 : «L’idéologie, c’est l’idée que j’ai de quitter Yopougon pour aller à Cocody ; mais la politique, c’est comment je quitte Yopougon pour aller à Cocody». «La politique, c’est la saine appréciation des réalités du moment», a-t-on coutume de dire. C’est bien ce que certains comme Laurent Donan Fologo appliquent à la perfection. Même si son charivari personnel n’est pas matière à inspiration, il aura eu le mérite de dire haut que la politique se déroule sur terre et non dans les nuages. Les partisans de Laurent Gbagbo, quels qu’ils soient, auront compris cela, qu’ils pourront reprendre la main dans l’Histoire de Côte d’Ivoire qui ne cesse de s’écrire depuis 1960.

Didier Depry
didierdepri@yahoo.fr
(In Quotidien Notre Voie N°5731 du jeudi 19 octobre 2017)

Commentaires Facebook

6 réflexions au sujet de “Côte-d’Ivoire: Front Populaire Ivoirien, s’unir ou disparaître (Veritas)”

  1. Abel Djohoré : « il serait DANGEREUX pour Soro de se tenir à l’écart du RDR ».

    Quand on a lu ça, la posture politique de toute l’opposition s’éclaire à vif, face à un parti politique (au pouvoir) qui a eu besoin du PDCI pour se construire une fréquentabilité, réputé qu’il était violent. Alors le FPI, réunifié ou divisé n’aura toujours qu’un seul choix pour son existence politique : l’applaventrisme, le silence, l’acceptation résignée, l’accompagnement. Sa scission artificielle traduit en fait le dilemme face auquel il se trouve : la partie « officielle » qui a voix au chapitre cantonnée dans la position voulue et encouragée par Ouattara, et le FPI-vrai obligé à la clandestinité pour espérer vivre son rôle d’opposition dans sa plénitude.

    Une autocratie s’est installée, qui oblige toute l’opposition (PDCI, UDPCI, UPCI, PIT, MFA, et surtout FPI) à accepter le rapport de sujétion au « roi », lequel dans son rapport nouveau avec même ses anciens filiales, juge toute approche critique comme une « INSULTE » à lui faite. C’est un grave retour en arrière, quand le puissant Hpouphouët-Bpigny lui-même et le général chef de junte Robert Guéi essuyaient le critique de l’opposition sans piquer un fard. Bienvenue donc au royaume de Kong, où il est dangereux de se tenir à l’écart du RDR.

  2. Bel exercice Didier Depry…

    S’UNIR OU DISPARAITRE…NOUS L’AVONS DIT ENCORE ET ENCORE…HELAS… MEME LE PIETRE CHIFFRE DE 5400 NE PEUT REVEILLER LES GRACES MATINEUSES DANS UN COMA PROFOND…ILS DOIVENT ETRE MORTS…ENTERRONS-LES DONC…

    Ceci dit, malheureusement, reprendre les paroles du sieur Gbagbo pour convaincre qui que ce soit, pro-Gbagbo ou pas, c’est un acte perdu. Pourquoi ? Les paroles de Gbagbo ne valent rien de rien. Que valent les paroles d’un roublard, enfarineur qui dira tout pour toutes sortes d’audiences pour arriver à ses fins.

    1- Gbagba n’a-t-il pas dit, quand le monde entier est contre toi et dit non, il ne faut pas garder le pouvoir, il faut partir en référence au problème de l’ex-Yougoslavie ? Hmm ? Que fit-il en 2011 ? Il décida de bruler la CIV. C’était exactement pareil dans son cas. L’autre au moins avait des munitions…
    2- Gbagba a dit que sous lui l’argent du contribuable serait compté, pour le paraphraser globalement, jusqu’au dernier centime et que le pillage ne pourra se faire car lui-même étant un « poignon » il fera en sorte que l’argent du poignon ivoirien soit préservé. Que fit-il ? Avant la fin de leurs 12 premiers mois, Alibaba et ses crapules sont devenus tous MILLIARDAIRES avec dépôts dans les banques de blancs qui pourtant étaient les « ennemis » des frontistes.
    3- Que valent les paroles d’un perfide sanguinaire qui n’a aucunement hésité à dire 1000 morts à gauche, 1000 morts à droite, moi j’avance… Gbagba est un abominable bété violent et sang chaud qui n’a jamais cure pour ce pays a part ses fesses de negres et de sa clique. Pourtant le charnier de Yop, il en riait et considérait cela comme un detail de l’histoire…Hmmm ?

    On pourra citer des centaines de paroles de cet energumene en quarantaine internationale aujourd’hui.

    Comment même se référer aux paroles d’un tel abruti et clown comme Gbagba ?

  3. Au frère @Peace …

    « Que valent les paroles d’un perfide sanguinaire qui n’a aucunement hésité à dire 1000 morts à gauche, 1000 morts à droite, moi j’avance… »

    Ce sont là des données caduques… ils les a mises à jour à 1500 morts à gauche, 1500 morts à droite [ça fait 3000 morts], moi j’avance vers la CPI !!!

    GbagbO est le seul politicien visionnaire dans le mauvais sens…il a aussi dit : « on peut partir de la prison à la présidence, tout comme partir de la présidence à la prison… ». Il n’a malheureusement pas dit si l’on peut repartir de la CPI vers la présidence !!!

    2020 approche à grand pas … mais malheureusement pour lui, aucun journaliste ne lui tend un micro derrière les portails blindés !!! Donc 2020 est mort pour lui …

    té ande

  4. AFFI se dit pro GBAGBO et milite (toujours) ouvertement pour la libération de celui-ci (s’il ose ne plus le faire, il perd tous ses soutiens).

    SANGARE est pro GBAGBO de fait et prend ses ordres chez GBAGBO himself.

    Le problème de l’union n’est donc pas posé.

    Il s’agit tout simplement de leadership et de plébiscite.

    Si on ose évaluer le poids des uns et des autres au sein du FPI, on sait tout de suite lequel des deux hommes politiques détient ce plébiscite et vers quel direction et idéaux il va (et biensur, personne n’arrive à la cheville de SIMONE EHIVET GBAGBO, maintenue ne prison on sait tous pourquoi).

    Etant donc pro GBAGBO, ce sujet n’a aucune importance à mes yeux car le cas AFFI est réglé depuis longtemps et c’est grâce à ce pouvoir qu’AFFI réussi toujours à gueuler.

    Il est donc dans un rôle et il est activé par OUATTARA en fonction des besoins (oui, sinon plus de Blé et la dulcinée risque de se retrouver à la MACA !!).

    Heureusement que les sécurocrates et les spécialistes politiques proches de OUATTARA et de l’Elysée savent exactement qui vaut quoi dans ce pays. C’est aussi pourquoi GBAGBO est maintenu captif à la HAYE, car sa sortie, même provisoire, signifierait un aller simple direct et sans escale vers la présidence de la république.

    Il ne faut donc pas se distraire avec de faux sujets.

    Popcornnn tout de même à ceux qui croient que des tensions internes dans le FPI pourraient éventuellement affaiblir le combat que nous menons tous en tant que pro GBAGBO !!

    Imbécilité !!

    Si vous voulez vois une situation délétère et disserter dessus, voyez plutôt dans le groupe RDR de OUATTARA et exFAFN de SORO.

    Il n’y a rien de plus explosif dans ce pays et on est à deux pas de toucher le fond.

    Ca va péter !! Ca va péter !! Ca va péter !!

    Popcornn à tous !!

    Pop !!

  5. Est-ce une surprise d’entendre de tels poops de la part ‘d’un individu qui n’a plus que sa tête enfouie entre ses fesses de nègres aussi abruti que Gbagba lui-même ? Alors ?!! Dans tous les cas, il faut ce détraqué, chose commune chez les pro-Gbagba, pour ne pas voir la déliquescence dans ce regroupement de sauvages qu’est le FPI. Mais bon, ne vous réconciliez pas et bouffez vos nez plats, on vous servira du champagne. Espèce d’enfant batard de @poop que tu sois.

    Les « ordres » de Gbagba…Pfff..Rires… Cet enfant batard stupide fornicateur sanguinaire donnerait-il des ordres ? Ah, oui, je vois, pour que Nady passe le voir dans sa cellule.

    Beh, le poop habituel de l’écervelé @poop aigri et haineux depuis 2011, on en rit pas mal… Pas le genre de rire jaune que Gbagba le sauvage qui voulut bruler la CIV distille à longueur de journée à La Haye…Le vrai rire blanc….

    “Explosif”…Super…La bonne nouvelle est que quand il y’aura explosion même les animaux seront brulés vifs derrière leurs portails avec leurs petits enfants microbes sauvages comme eux….Donc, allez…que l’apocalypse arrive… et à grands pas…

    Espèce de charognard enfant de prostituée aussi stupide que ces parents bétés rebelles…

    Eh bien, j’insiste et signe, persiste et signe encore et encore, envoyez du maïs à ce sauvage bété de @poop… Et il faut poop plus gros..Okay… Ça c’est trop petit…

    Le film…Oh, yeah…On va tous le regarder…Certains en SD, d’autres en HD, d’autres comme nous en 3D 4K UHD couplé avec un 7.2 SS HTS…

    Allez… que ça brule donc…Ecervelé bété né avec juste une moitié de cervelle comme la plus part des haineux et aigris bétés, plus certainement un quart, de cervelle.

    Cafard et batard comme tout bon bhété…

  6. Lool … @Peace

    « Est-ce une surprise d’entendre de tels poops de la part ‘d’un individu qui n’a plus que sa tête enfouie entre ses fesses de nègres aussi abruti que Gbagba lui-même ? »

    Vraiment…@rantanplan-poop, chien mange son propre caca … !!!!

    té ande

Les commentaires sont fermés.