Tae-Kwondo en Côte-d’Ivoire: La suspension de Bamba Cheick maintenue, le CNO menace

Afrikipresse

Le Comité National Olympique Côte d’Ivoire (CNO-CI), a mis en place le 29 septembre 2017, un Comité ad’hoc en vue de gérer les affaires courantes de la Fédération Ivoirienne de Tae-Kwondo (FITKD) pour une période de six mois renouvelables en cas de besoin, suite à la suspension le 9 juin 2017 de Bamba Cheick Daniel et de tous les membres de son bureau pour une période de quatre ans.

Cette décision, selon le vice-président du CNO-CI en charge de l’Académie Olympique, Kouakou Koffi Lucien, qui en parlait lors d’une conférence de presse mardi 17 octobre 2017 au siège du CNO-CI à Abidjan, vise d’une part, à préserver les valeurs olympiques qui auraient été gravement bafouées par l’actuelle équipe dirigeante de la FITKD; d’autre part, à protéger les acteurs du mouvement olympique et enfin à préserver les intérêts de la Côte d’Ivoire et de son image au plan national et international en sa qualité de championne olympique de tae-kwondo.

Le Comité ad ‘hoc aura pour mission, toujours selon le conférencier, de préparer, en liaison avec le ministère des Sports et des Loisirs, une nouvelle assemblée générale devant élire, un nouveau président de la FITKD sous le régime des textes de la FITKD avant modifications, avec la présence de la fédération internationale de tae-kwondo et de l’Union Africaine de tae-kwondo.

‘’ En cas de non-respect par Bamba Cheick Daniel et les autres membres de son Comité Exécutif de ces décisions, nous saisirons la justice. La loi nous y autorise et parce que le CNO est titulaire du service public  », a justifié Kouakou Koffi Lucien qui n’a pas manqué de faire savoir que toutes les institutions sportives nationales (ministère des sports, les fédérations sportives) et internationales (fédération internationale de tae-kwondo, CIO…) sont informées de cette décision.

‘’Bamba Cheick Daniel a la possibilité de recourir aux tribunaux ivoiriens ou au Tribunal Arbitral du Sport (TAS) s’il le veut, mais en l’état actuel des choses, il est inéligible à la prochaine assemblée générale ’’, a précisé l’émissaire du CNO-CI qui s’est appuyé sur la Loi sur le sport ivoirien et le droit ivoirien. Le Comité ad ‘hoc est composé d’une présidence tenue par Kouakou Koffi Lucien, d’un secrétariat général et de quatre commissions qui comprennent un total
de 11 membres.

La crise entre la FITKD et le CNO-CI est survenue à la suite de la réélection en avril 2017 de Bamba Cheick Daniel à la présidence de la FITKD. Cette élection a été contestée par deux membres de son bureau sortant pour vice-de procédure. Depuis lors, les deux institutions sont à couteaux tirés, et chacune lutte pour la légitimité de ses actes.

Adou Mel

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2 réflexions au sujet de “Tae-Kwondo en Côte-d’Ivoire: La suspension de Bamba Cheick maintenue, le CNO menace”

  1. Hélas dommage,espérons que nos athlètes ne seront pas victime du combat d’ego de leurs dirigeants.Sinon il est aussi bon de savoir partir surtout que lors de sa présidence on a glané des trophées de prestige et révélé à la face du monde qu’un pays comme la CÔTE D’IVOIRE compte au plan sportif de valeureux combattants.
    Bon à chacun sa lorgnette !!!

  2. ET SI ON PARLAIT UN PEU DU CIO IVOIRIEN….

    Commençons pat le commencement !

    La maison CIO du temps de l’immortel Guirandou Ndiaye !

    ===%======%=====%
    Relisons cet excellent article de Liberation du 15 mars 1999.

    ENQUÊTE

    Il est soupçonné de corruption par le CIO. Le gourou disparu de l’olympisme ivoirien Louis Guirandou N’Diaye, patron omnipotent du sport dans son pays et en Afrique, laisse des fédérations sans le sou. Exemple de gestion douteuse de fonds sportifs.

    Par Jean-Louis Le Touzet — 15 mars 1999 à 23:56

    Abidjan envoyé spécial

    Au-dessus de son excellence Louis Guirandou N’Diaye, 78 ans, président du Comité national olympique ivoirien et membre du CIO depuis 1968, il y avait autrefois le président Houphouët-Boigny. Le vieux sage est mort et il ne reste plus que Dieu, dont on dit ici qu’il a de plus grandes tâches à accomplir et que le sport n’est pas sa priorité. Mais, depuis que la commission d’enquête du CIO, chargée de faire la lumière sur les affaires de corruption liées à la candidature de Salt Lake City, a épinglé l’ambassadeur à la retraite à propos d’un chèque de 5 000 dollars provenant du comité d’organisation des Jeux d’hiver et versé au nom d’une fondation qui porte son nom, son excellence s’est transformée en courant d’air. La sorcellerie n’est pour rien dans ce changement d’identité. La presse nationale le traque et sa conclusion est unanime: «Guirandou nous fuit.» Des proches du vieil homme affirment que c’est un peu comme si le Tout-Puissant lui a avait envoyé une douloureuse épreuve au seuil de sa vie. Reste que celui qui fut vice-président du CIO de 1980 à 1984 est invisible sur les rivages de la lagune Ebrié. Mais il va apparaître dès mardi à Lausanne, où il devra s’expliquer devant ses pairs sur son étrange comptabilité. Menaces. Son cas est nettement moins extravagant que celui du très sanguin Jean-Claude Ganga, son homologue congolais, qui, lui, risque l’exclusion et crie si fort dans toute l’Afrique que sa chute va faire un sacré tintamarre: «Je ne vais pas tomber tout seul», menace-t-il. Louis Guirandou N’Diaye a fait dire que son épargne n’en avait pas profité et que les malveillants sont bien prompts à le condamner, car il tient la preuve qu’il n’est pour rien dans cette infamie et «qu’il compte bien être blanchi», comme l’assure un de ses conseillers. C’est également ce que prétendent ceux qui sont entrés en contact avec lui par téléphone ou par la pensée. Au bout du fil, Louis Guirandou N’Diaye a dit à Libération, de sa faible voix: «Je ne parlerai pas de cette affaire, ni de rien du tout d’ailleurs.» C’est un homme de parole, mais fâché avec les écritures. Louis Guirandou N’Diaye est à la tête des vingt-six fédérations sportives que compte la Côte-d’Ivoire. Personne ne sait exactement depuis quand il dirige le sport de son pays. Konoba Soumahora, président de la Fédération ivoirienne de karaté, aimerait bien avoir accès aux archives du Comité national olympique ivoirien: «Le siège et sa propre maison ne font qu’un. Pour avoir accès à des documents il faudrait violer son domicile. Je n’ai jamais assisté à la moindre réunion. Il faut lui lécher les bottes pour obtenir une bourse olympique. Un jour, il m’a dit que j’étais un révolutionnaire, un rebelle, que jamais je n’aurais un franc pour le karaté, se rappelle-t-il. Nous sommes impuissants et, comme toute chose a une fin, nous attendons, avec tout le respect qu’on doit à une personne âgée, qu’il casse sa pipe.» Les deux hommes se détestent, mais au moins ils se sont rencontrés. «Abandonnés de tous.» Le directeur technique national du handball, Paul Blesson, attend encore la visite du patron du sport ivoirien: «C’est un homme invisible. Depuis dix ans, la subvention ministérielle de 500 000 F CFA (5 000 FF) n’a pas été versée et on comptait beaucoup sur notre Comité national olympique pour nous aider. Le hand ivoirien a quand même remporté 22 titres continentaux. On est abandonnés de tous. Nous nous entraînons sur le bitume. Nous n’avons plus de chaussures, plus de ballons. Avant, on arrivait à donner 1000 F CFA (10 FF) aux joueurs pour payer le transport du domicile à l’entraînement, se rappelle Paul Blesson. Pourtant, nous ne sommes pas des miséreux dans la région » Dire qu’aujourd’hui nous n’avons même plus le téléphone.» Cette coupure est d’autant plus cruelle que le président de la Fédération ivoirienne de hand est le directeur de l’Ecole des postes et télécommunications. Le médecin fédéral du hand est également désemparé: «Les joueurs se blessent en jouant sur le macadam et je leur dis que je n’ai que mes mains pour les soulager, car ma trousse à pharmacie est vide.» Paul Blesson, désabusé, désigne une pile de documents: «J’ai ici des demandes de stages que je voudrais lui faire parvenir depuis des années, mais ce monsieur (Louis Guirandou, ndlr) n’a pas d’adresse.»

    Pourtant, son excellence Louis Guirandou N’Diaye est propriétaire d’une villa. Sa demeure, dans le quartier très résidentiel de Cocody, est mitoyenne du Goethe Institut. Ceux qui en ont déjà poussé la porte racontent que le gazon est anglais, que la collection de masques africains est remarquable et que des visiteurs intimidés se sont perdus dans les salons. La porte d’entrée à double battant est hérissée d’une frise et ne comporte aucune inscription. Pas même une plaque mentionnant la qualité du propriétaire. Etonnant, car le patron du sport ivoirien a la réputation d’être très à cheval sur les honneurs. On raconte qu’il a mis à la porte un homme qui, en le présentant dans une réunion de charité, avait oublié un de ces innombrables titres, dont celui de président du Fair Play International.

    «Combat perdu d’avance.» Depuis que le scandale de corruption a éclaté, le sport ivoirien s’interroge ouvertement sur le fonctionnement de son propre comité olympique. «C’est déjà un grand progrès», concède l’ancien président de la Fédération de judo, Souleymane Yéo. Pour ce professeur de sociologie à l’université de Cocody, il aurait été vain de demander des comptes à Louis Guirandou N’Diaye: «C’était un combat perdu d’avance, car c’est une personne qui doit sa place a ses appuis politiques.» Souleymane Yéo est plus mesuré dans ses critiques: Louis Guirandou N’Diaye est un ancien judoka: «Je pense que nous, les Africains, sommes prisonniers d’une grande machination. Il faut faire un sacrifice. On est dans une sorte de rituel qui doit s’accomplir pour que tout l’édifice ne s’écroule pas.» Yéo insiste toutefois «sur le parfait manque de transparence, car en quatre ans que j’ai passé à la tête de la Fédération de judo, je n’ai jamais assisté à la moindre réunion». Les dirigeants des Fédérations nationales de basket et de cyclisme ont oublié à quand remonte la dernière assemblée générale du Comité national ivoirien. En fait, il n’existe pas à proprement parler de vote, comme on l’entend habituellement. Estimant qu’il n’a aucunement failli, Louis Guirandou N’Diaye se reconduit donc tous les quatre ans. A Lausanne, au siège du CIO, on sait tout cela. Mais, pour des raisons diplomatiques, on ferme les yeux: «On ne tient pas à passer pour des néocolonialistes. Mais, dans le même temps, l’Angola et le Togo par exemple sont des exemples de bonne gouvernance du sport.» Un haut fonctionnaire au ministère de la Coopération, qui tient à garder l’anonymat, raconte: «Le cas de monsieur Guirandou est assez proche d’un pouvoir très personnel dans la gestion du sport. Dans son genre, c’est assez unique.»

    Argent flottant. Mais, comme on dit ici en blaguant, quiconque voudrait mettre la main sur le président du Comité national olympique ivoirien n’aurait pas assez de sept vies. Pourtant, un moment, il y a bien eu la volonté fugace de construire une Maison du sport ivoirien. Le Mali a la sienne, le Burkina Faso également, ce qui désole beaucoup de présidents de fédérations ivoiriennes. Une première pierre avait été posée voilà cinq ans dans la ville de Soubré, à 300 kilomètres au nord-ouest de la capitale. La brousse a englouti la parcelle de terrain et, du même coup, la fameuse pierre. Lors d’une visite en Côte-d’Ivoire en 1997, Jean-Claude Ganga avait publiquement blâmé Louis Guirandou N’Diaye: «La Côte-d’Ivoire piétine.» Et il s’était montré fort étonné qu’il n’existât pas un bâtiment du sport ivoirien. Au-delà de cette anecdote, qui ne manque pas de sel à la lumière de ce que l’on sait aujourd’hui, se pose le problème du choix des fédérations nationales qui accèdent aux bourses olympiques. La solidarité olympique aura dépensé 122 millions de dollars entre 1997 et 2000. En 1998, le Comité olympique de Côte-d’Ivoire a perçu à ce titre 75 000 dollars pour des programmes de stages en Europe et aux Etats-Unis. Selon Pere Miro, patron de la solidarité olympique à Lausanne, la plus grande partie des sommes allouées ne transite pas sur le compte du CNO ivoirien: «Nous réglons les frais de stages des athlètes aux organismes qui les assurent. La Côte-d’Ivoire par exemple a quatre stagiaires: deux aux Etats-Unis et deux en France, dont une judokate. Les fédérations internationales nous communiquent des rapports et, en fonction de ceux-ci, nous jugeons s’il convient toujours de verser de l’argent ou non. On voit bien qu’il n’y a pas grand-chose à gagner sur ces sommes »»

    La banane plus que les patates. L’année passée, le CNO ivoirien a organisé un séminaire «Les femmes et le sport», pour un montant de 10 000 dollars. La presse locale n’en a pas souvenir. Pourtant, un observateur du CIO s’était rendu à Abidjan pour juger de la qualité des débats. Mais ce qui fait bondir le milieu du sport ivoirien, c’est l’allocation de fonctionnement «pour frais de bureau» du CIO au Comité national ivoirien: 10 000 dollars par an. Elle fait s’étrangler le DTN du hand: «Ce sont des chiffres que je découvre, il n’y a jamais eu de communication budgétaire. Mais enfin, c’est impossible, puisqu’il n’existe pas de secrétariat! Il n’y a que Guirandou, son homme de main (ndlr: le secrétaire général du Comité olympique ivoirien) et son boy.» Du côté du basket, on a bien le souvenir d’un stage arbitral financé par une bourse olympique. Mais c’était il y a plus de trois ans. Depuis, pas de nouvelles de son excellence. En attendant, les joueurs de l’élite ivoirienne manquent de ballons. De son côté, l’athlétisme est en panne, malgré les opérations «Ma rue, c’est mon stade». Et on attend toujours le successeur de Gabriel Tiacoh, médaillé d’argent aux JO de Los Angeles sur 400 m, emporté par une méningite en 1992. Par pudeur, le DTN de la natation, Jacques Lamizana, ne veut pas commenter son budget et explique que «la natation a toujours été ignorée de la solidarité olympique. On se débrouille grâce à des amis français». Il n’y a que le football qui ne sollicite aucune aide. Le budget de l’Asec d’Abidjan (16 millions de FF) est presque deux fois supérieur au budget du ministère des Sports. Reste que cette affaire de corruption intéresse peu de monde en Côte-d’Ivoire. Le pays est en précampagne présidentielle et est davantage préoccupé par la crise de l’ananas qui fait rage.

    Jean-Louis Le Touzet

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    QUID DE LA GESTION DU GÉNÉRAL….Inamovible à son poste comme ….tout bon président de CIO national ?

    Quelles différences avec l’ère Guirandou ?

    Le conflit CIO Fédération Taekwondo est il recent ou entretenu depuis la nuit des temps ?

    Que gagne le CIO à combattre une Fédération à résultats quand certaines vegètent dans le dénuement ou l’absence de programmes, sous ses yeux sans qu’il s’en émeuve ?

    Que veut au juste pour la Côte d’Ivoire le Général ?

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