Pied de nez de Ouattara à Bédié en Côte-d’Ivoire avec les limogeages des cadres PDCI (décryptage)

Tensions entre Ouattara et Bédié: Niamien N’goran limogé, Billon suspendu (Décryptage)

Charles Kouassi

C’est la douche froide au Pdci et un défi lancé aux « noyaux durs » du parti qui ne parlent que d’alternance, après deux coups durs encaissés dans la seule journée du mercredi 12 juillet 2017 : la suspension de Jean Louis Billon de la Présidence du Conseil régional du Hambol et la fin de mission de Niamien N’goran en qualité d’Inspecteur général de l’État.

Désormais porte-parole adjoint du Pdci et noyau dur de l’alternance au Pdci, Jean Louis Billon paie les frais du dysfonctionnement au sein du Conseil régional du Hambol, à la tête duquel il avait été élu en tant que militant du Rdr.

19 conseillers Rdr estimant avoir été floués et abusés, ont saisi la tutelle qui, au lieu de suspendre tout le Conseil pour trois à six mois et de procéder à de nouvelles élections , a choisi pour le moment de suspendre seulement le Président, à charge pour le Conseil dont Jean Louis Billon reste toujours membre d’élire un nouveau Président, parmi des candidats dont le Président suspendu peut toujours faire partie, en principe si le cœur lui en dit.

Des observateurs notent qu’il s’agit d’un pied de nez , d’un défi au Président Bédié, qui au moment où il s’affiche ostensiblement avec Guillaume Soro son protégé , donne l’impression de n’être pas en mesure de jouer les protecteurs pour les cadres de son propre parti.

Reçu ce mercredi à 11 h, le désormais ex-inspecteur a été informé de la fin de sa mission par le chef de l’État Alassane Ouattara. Le Président l’a félicité pour la qualité du travail effectué. Et a indiqué que depuis sa candidature aux élections législatives en décembre dernier , il avait convenu avec le Président Bédié de le décharger des tâches de premier responsable de cette structure désormais rattachée à la Primature, et non plus à la Présidence. La passation devrait se faire rapidement avec l’avocat ex-magistrat , membre du Conseil constitutionnel, pressenti pour le remplacer.

Officieusement, le candidat malheureux aux législatives paie ses déclarations fortes passées sur l’alternance, et sa non prise en compte de son obligation de réserve par rapport à sa hiérarchie administrative ( Ouattara ) , qui n’est pas sa hiérarchie politique et militante (Bédié et le Pdci).

Ces deux faits traduisent le malaise actuel dans la relation entre le Rdr et le Pdci. Ils sont en même temps un avertissement à l’égard des mécontents et agités aussi bien du Rdr que du Pdci, au sujet des capacités d’action et de nuisance des dépositaires actuels de la puissance de l’État.

Après les limogeages de Mabri Toikeuse et de Gnamien Konan il y’a quelques mois déjà , ette suspension et ce limogeage signifient que le Rdr , à l’approche de son congrès, veut se donner les moyens de créer le grand parti unifié selon ses (à ses propres) conditions; et surtout remettre aux calendes grecques la question de l’alternance.

Ceux qui ne sont pas d’accord avec cette façon de faire , savent à quoi s’en tenir : se taire et la fermer une fois pour toutes , ou bien, au delà des discours, engager et assumer la rupture au risque de paraître ridicule.

Charles Kouassi

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3 réflexions au sujet de “Pied de nez de Ouattara à Bédié en Côte-d’Ivoire avec les limogeages des cadres PDCI (décryptage)”

  1. Situation, je dirai intéressante, dans le cosmos politique Ivoirien. Dans toute alliance, chaque partie ou groupe a des cartes. D’autres en ont en plus grande nombre, d’autres en moins grand nombre. Le PDCI a les siennes et le RDR en a évidemment. Le PDCI a ces derniers temps flirter énormément avec le totem apparent du RDR. On le connaît. Le PDCI l’a–t-il fait à desseins ou pas ? Hummm… D’autre part, n’oublions pas que le RDR ou Ouattara est au pouvoir. Au nom de la RealPolitik dont nous exaltons les vertus à profusion ici, il ne faut pas s’attendre à ce que l’allie Ouattara soit accule dans ces derniers retranchements sans que ce dernier ne hausse le ton à certain moment. Je pense qu’il n’osera pas donner de la voie à un moment. D’ailleurs, il n’a pas le choix. Ça aussi sera de la RealPolitik, et comme dans la théorie des jeux, l’équilibre à la Nash sera-t-il le plus bénéfique pour les parties impliquées considérant que le PDCI détient aussi de suffisamment de cartes à jouer ? Pas nécessairement. Seul le temps a une réponse à cette question.

    Disons donc, encore, et encore, vivra qui verra !

  2. Ça ne va pas du tout au pays. De plus en plus de gens ( notamment des jeunes) affirment être déçus par le régime.
    Ça ne va pas du tout.
    J’ai crainte pour le régime au pouvoir. À cette allure, le RDR va tomber…… en 2020.
    Vraiment, ça ne va pas.

  3. Le PDCI et l’UDS se rapprochent. Ils iront chercher l’UDPCI pour l’ouest et le MFA pour l’EST. Tous les militants RDR de 2010 les rejoindront.

    Et le tour est joué.

    Trop de mensonges tuent le mensonge. Nous y voilà.

    Quels dommages !!!

    Le rassemblement des victimes des promesses non tenues pour l’horizon 2020.

    Mon Dieu!!!!!

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