Côte d’Ivoire: Guillaume Soro, « le Pardon et la Réconciliation », et ces drôles de panafricanistes !

Une tribune internationale de Tiburce Jules Koffi

Que fait Nyamsi dans la réconciliation des Ivoiriens ? » Question d’un étrange panafricaniste échoué sur les bords de la Seine ! L’apostrophé, qui est loin d’être maladroit du clavier et très loin d’être un manchot, a répondu avec maestria à cette question. Le Professeur et le militant se sont faits complices dans la rédaction de cette réponse où le bon sens et le sens didactique d’essence pédagogique se butinent à merveille et à souhait.

Argument cosmopolitique, argument juridique, argument idéologique, ont constitué autant de moyens de défense à l’accusé et offensé pour renvoyer l’auteur de cette question à son primitivisme social et à son sens du cloisonnement tribal. On le sait : le délit de non appartenance à l’espace tribal ou national, qui sert d’injonction à certains native son pour interdire à quiconque tout acte d’ingérence dans les affaires du pays, a toujours dénoté une stagnation ou un recul profond des mentalités internes : les causes défendables, bonnes et justes dépassent les bornes fixées par le tracé des frontières.

« Que fait Nyamsi dans la réconciliation des Ivoiriens ? » Et vlan ! Lisez sa réponse : «Ceux qui me considèrent comme un intrus se mêlant des affaires ivoiriennes, ces partisans extrémistes de Laurent Gbagbo vivent bien souvent dans les pays européens. Se rendent-ils compte qu’on ne peut pas, sans être frappé de folie, être xénophobe alors qu’on s’est réfugié soi-même dans un pays étranger ? Si l’étranger est mauvais en soi, que foutent-ils dans le pays des autres ? Pourquoi vivent-ils des allocations françaises pour réfugiés, des aides de la CAF, et consorts, si l’étranger est le diable par essence ? Se rendent-ils compte que le très panafricaniste Laurent Gbagbo se fait défendre pour une affaire ivoirienne par Maître Altit, un citoyen français au moment même où ils m’interdisent, moi originaire du Cameroun, de me mêler des affaires ivoiriennes alors même que je suis aussi citoyen de droit ivoirien ? Les extrémistes xénophobes de la diaspora se rendent-ils compte qu’ils ont acquis les nationalités européennes et américaines, que leurs enfants afro-occidentaux qui naissent en Occident héritent de droits citoyens conquis de haute lutte par les révolutionnaires et réformistes occidentaux de tous les siècles passés ? Mieux encore, peut-on prétendre que Laurent Gbagbo est un leader panafricaniste et s’attaquer à Franklin Nyamsi au motif qu’il ne serait pas d’origine ivoirienne, quand on sait que les frontières qui fondent les nationalités africaines ont été décrétées par la barbarie du colonialisme occidental ? »

J’ai attendu, vainement, la réplique de l’auteur du courrier de référence, un ridicule xénophobe, pro-Gbagbo robotisé et vivant en France des fruits de la lutte du peuple français. Mon Dieu ! Ne lui était-il pas possible de s’attaquer aux vrais problèmes du pays, sans cette glissade inutile qui souille le contenu d’un papier au demeurant bien mené, pour l’essentiel ?

« Que fait Nyamsi dans la réconciliation des Ivoiriens ? », s’interroge donc le signataire de ce papier réellement intéressant, nonobstant la faille signalée. Répondons par une question — comportement très ivoirien : que faisait Ernesto Guevara (le Che) dans la rébellion cubaine menée par Fidel Castro est ses barbudos ? Etendons cette interrogation à bien d’autres : que faisaient les Français Guy Laberti, Jack Lang, Henri Emmanuelli, et Me Verges dans la crise ivoirienne ? Que font les (nombreux) Camerounais qui soutiennent Gbagbo, dans la crise ivoirienne ? Que faisait Blaise Compaoré (choisi par Gbagbo) dans la résolution de la crise ivoirienne ?

Réponse personnelle : ils faisaient, tous, ce que fait Nyamsi depuis deux décennies en Côte d’Ivoire : donner leur part d’engagement et d’amour à la construction d’une utopie nouvelle de la fraternité dans ce pays nôtre qui, le premier et sans doute le seul d’entre tous les pays du monde, s’est proclamé « Patrie de la vraie fraternité » — la belle et haute prétention !

Etre avec tous les citoyens du monde, être partenaire de tout ce qui peut concourir à la paix entre les Hommes : telle est la vocation de notre pays. Celle-là que lui ont assignée ses fondateurs. Et ils l’ont montré de belle manière. Quelques exemples épars : en Sports, Baldino (Italien), Peter Schnigger et …. Allemands), Philippe Troussier, Jean-Marc Guilloux, particulièrement, ont énormément contribué à la naissance de génies ivoiriens : Namana Nadège et sa génération de handballeuses ; en football, les perles que furent Laurent Pokou, Moh Emmanuel, Sié Donald, Arouna Dindanné, Baky. En musique, le Camerounais Manu Dibango (1975-1978) a fait entrer à l’Olympia Afri Lué, Assalé Best et bien d’autres musiciens du pays ; le Nigérian Lionel Fibbs (les années 1950-60) et le Ghanéen Sammy Larthey (années 1980-90) leur ont ouvert et leur ont élargi la voie du blues. C’est l’Antillais Hélénon qui a formé la génération de brillants plasticiens qui vont former l’école du Vohou-Vohou. Impossible de compter les noms de non-nationaux qui ont joué des rôles importants dans la lente, belle et douloureuse construction de ce pays, à tous les niveaux.

Sans lui nier sa nécessité, le réflexe identitaire exacerbé a toujours été source d’ennuis et de malaise social. Franklin Nyamsi est un des nôtres. Je le dis. Et ce n’est pas exclusivement parce qu’il a épousé une des nôtres qu’il l’est, mais parce qu’il a fait l’option d’aimer ce pays, en partageant avec nous ses bonnes heures aussi bien que ses infortunes. Il est un des nôtres parce qu’il a fraternisé avec notre frère Guillaume Soro, un de nos plus attachants frères aussi bien dans ses excès de calme fureur et de violences (qui passeront, sont mêmes passés) que dans ses moments de grandeur : ce Guillaume Soro-là, qui prend sur lui de nous mener au pardon des fautes et à la Réconciliation nationale, est un visage joli, et une main amicale qui méritent qu’on leur ouvre des portes.

J’ai détesté et rejeté le chef rebelle ; j’admire et accepte aujourd’hui l’agent volontaire du Pardon et de la Réconciliateur. Et j’ai intégré à cette heureuse donne, le Pr Franklin Nyamsi (avec qui je m’étais violemment querellé) son frère de la galère d’hier, son allié des heures dures et, aujourd’hui, son Conseiller spécial pour les heures chaudes que nous vivons et qui vont, sans doute, conduire demain aux fêtes d’hivernage ! Oui, il y aura toujours un temps pour la guerre, un autre pour la paix. Car il y a un temps pour les déraisons, et un autre pour la sagesse. La tempête a toujours cédé la place au beau temps. Et tant pis pour ceux qui ne comprennent pas cet enseignement.

Merci donc à toi, frère Nyamsi. Et reçois cette gerbe de mots tiens, devenue désormais nôtre : « Oui, en un mot, en TE mêlant d’œuvrer à la réconciliation des Ivoiriens, TU sers l’humanité, TU sers l’Afrique, TU sers la Côte d’Ivoire, TU sers Ta famille, et TU honores la chance que La Vie, dans sa majestueuse Toute-Puissance, T’a offerte d’être le fils divin de la Terre ». Car, Nyam-Si, veut dire, en langue bantoue, Dieu Terrien. Oui, TU as dit ».

tiburce_koffi@yahoo.fr

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2 réflexions au sujet de “Côte d’Ivoire: Guillaume Soro, « le Pardon et la Réconciliation », et ces drôles de panafricanistes !”

  1. Heureux soient les artisans de paix. Car, le royaume des cieux est pour eux. (Tiré de mémoire des béatitudes de la Sainte Bible).

    Que Dieu, dans sa fidélité à sa propre parole, bénisse tous ceux qui œuvrent pour la réconciliation et la paix dans mon pays, la Côte d’Ivoire. Qu’il leur réserve la place promise dans son royaume.

  2. La Famine a failli achever ce Turbice Koffi avant que le Terroriste SORO Guillaume ne vole à son secours par l’intermédiaire de son Perroquet Nyamsi, Obligeant Turbice Koffi à perdre tout honneur et à se muter en Griot de la famine qui vendrait même mère et père, fille et fils , pour défendre un Terroriste Sanguinaire, afin de remplir sa besace affamée et assoiffée dans ses errances franciliennes.

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