Le procès de Michel Gbagbo renvoyé au 30 juin

Mamadou KANE

Le procès de Michel Gbagbo, le fils de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, poursuivi pour « divulgation de fausses nouvelles », a été renvoyé au vendredi 30 juin, selon maitre Rodrigue Dadjé, son avocat.

« La procédure a été renvoyée au vendredi 30 juin devant une juridiction spéciale parce que n’ayant pas été programmée », a indiqué M. Dadjé, face à la presse, ajoutant qu’il s’agit d’un « dysfonctionnement de l’appareil judiciaire ».

Michel Gbagbo et Laurent Despas, le patron de Koaci.com, un site d’informations, sont poursuivis pour divulgation de fausses nouvelles.

Le fils de l’ex-président avait accordé une interview à Koaci.com dans laquelle il avait déclaré qu’il n’y avait pas de prisonniers politiques en Côte d’Ivoire.

« Ce procès est un acharnement politique contre Michel Gbagbo et tous les pros Gbagbo », a souligné Rodrigue Dadjé, pour qui cela met « en mal la démocratie ivoirienne et la constitution qui garantit la liberté d’expression

MKA

Alerte info/Connectionivoirienne.net

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1 réflexion au sujet de « Le procès de Michel Gbagbo renvoyé au 30 juin »

  1. PAR OÙ PASSE DONC LE PARDON ET LA RECONCILIATION ??

    La situation est simple et explosive à la fois !!

    Permettez mois de vous parler d’une femme We qui a été jetée dans les cachots de ce pouvoir sous le prétexte de « atteinte à la sureté de l’état », « constitution de bande armée », patati, patata, etc. et consort…

    Cette femme, libérée provisoirement par ce pouvoir, aurait commis un crime impardonnable pour ce pouvoir, celui de recrée la mémoire de son peuple.

    L’acte est pourtant banal, et en fait du ressort des communautés villageoises ou des communes. Tout ivoirien nait, vit et meurt, tout au long de son parcours, il produit des titres : actes de naissance à la naissance, acte de mariage quand il se lie avec une autre personne, acte de décès au moment de la mort. Par définition, toute personne régulièrement née dans ce pays, est considérée comme étant vivante, tant que son acte de décès n’est pas produit.

    Tandis que des organisations internationales veulent nous faire croire qu’il existe des personnes dites apatrides dans ce pays, d’autres personnes ont entrepris tout simplement de faire un travail statistique, qui consiste à recenser toutes les personnes dans leur localités qui auraient disparus, qui seraient décédées et comment, dans la période de 2002 à ces jours, avec l’accent mis sur la période 2011 – 2015.

    Le premier pas serait d’aller à la mairie consulter les actes de décès, puis les comparer avec une liste de personnes dites disparues, pour en déduire le nombre de personnes effectivement disparues.

    Après on essaiera de savoir si ces personnes disparues ont tout simplement migré vers les pays voisins ou ailleurs, en allant du principe que toute personne encore en vie, conserve deux choses fondamentales, son nom de naissance (si possible) et le contact avec les siens (sinon la mémoire familiale). On exclura les cas extrêmes, comme les personne devenues folles qui échappent à toute statistiques.

    Enfin, après avoir établi la liste des personnes disparues, puis celles des personnes migrantes, on finit par en venir aux raisons, car le fait que des villages tout entiers se vident, que toute une strate masculine disparaisse dans une région, doit pouvoir trouver une explication plausible.

    Quel travail fut abattu donc par cette dame ?

    Retrouver les noms des personnes disparues, les raisons de ces disparitions, récolter les témoignages expliquant ces disparitions.

    Pourquoi le pouvoir se sent indexé et inquiété ?

    • Pour la raison que de nombreuses disparitions son expliquées par le fait que des personnes aurait été tuées, exécutées selon les dires des survivants.
    • Pour la raison que des statistiques très précises, villages par villages, retracent des disparitions, mais aussi les causes de celles-ci, avec la précision de la période, des acteurs et de vestiges servant de preuve (destruction de biens, squelettes, charniers, etc.)
    • Pour la raisons que ce pouvoir se sent visé, car les personnes inculpées par les témoins ont toutes le même profil : des hommes armés qui ont semé la désolation dans les villages, tué, forcé à la fuite et occupé des cases, des terres. Ces personnes ont pour la majorité proclamer leur appartenance à des troupes dites pro OUATTARA, ou alors à travers leur action, ont provoqué des écroulements sécuritaires locaux qui ont permis a des malfrats de semer la terreur, surtout le long de la frontière libérienne.

    En fait, ce genre de travail abattu, dans un autre contexte, c’est justement ce que des tribunaux se souhaitent pour mener enquête, notamment dans des allégations de crimes de sang, contre l’humanité. Et si ces études sont sérieuses, si elles sont crédibles, si elles sont facilement vérifiables, on aboutit à des dossiers bancables, dans le cadre de la manifestation de la justice et la vérité.

    Situation aggravante, la technologie actuelle permet une meilleur organisation dans la constitution des fichiers informatique, dans l’enregistrement des témoignages et leur archivage, dans la constitution d’éléments de preuve (photos, etc.)

    Alors oui, on aura établi une base de donnée statistique concernant des personnes ayant disparu du fait de la crise ivoirienne depuis 2002 et particulièrement entre 2010 et 2015 dans certaines régions de la Cote d’Ivoire, traumatisée et oubliée par ce pouvoir.

    Cette dame qui a piloté ce travail, fut arrêtée et inculpée de crimes divers, on se doute bien pourquoi !!

    Concernant Michel GBAGBO (Mais aussi DOUATY et consort), son travail fut similaire, un travail de simple statisticiens, qui s’effectuait à plusieurs niveaux :

    Les prisonniers disparus :
    Ici, c’était simple. Au FPI, les acteurs politiques sont connus dans le parti, que ce soit dans l’organe central (par exemple les OULAYE HUBERT et consort) que dans les organe locaux dans les régions et départements. Le FPI possède donc un état de toutes les forces vives qui animent le parti. De nombreuses personnes parmi ces militants ont été incarcérées par ce pouvoir pour des raisons diverses.

    Le but n’est pas de juger ce pouvoir, car il a pour devoir de s’appuyer sur les lois et le droit pour agir, par principe, il peut procéder à l’arrestation de n’importe quel ivoirien s’il sait pouvoir la justifier. Là n’est pas le débat. Le problème nait du fait que ces personnes arrêté par ce pouvoir l’ont été devant témoins (la famille ou des amis), incarcérées dans des prisons et divers locaux servant de prison. Certaines personnes ont reçu la visite de leur famille, des mains courantes furent remplies et pour certaines personnes, les juges saisis.

    Comment se fait-il donc que l’on ne reçoive plus aucune nouvelle de certaines personnes, dont le lieu de résidence est inconnu de tous ??

    Je rappelle qu’il s’agit ici d’un travail purement statistique, avec des noms de personnes, des lieux et des dates d’arrestation, des personnes dont l’incarcération a été confirmée, qui ont même comparu devant des juges et qui ont disparu du radar !!!

    Les prisonniers politiques :

    Dans ce cadre, c’est beaucoup plus subjectif, car il s’agit de savoir sous quel prétexte des gens ont été mis en prison. Le prisonnier politique est celui qui est inquiété à cause de son opinion, qui est arrêté dans le cadre de l’expression de cette liberté d’opinion fondamentale couverte par notre constitution.
    Pendant que le pouvoir parle de flagrant délit, de destruction de biens, de troubles à l’ordre public, d’atteinte à la sureté nationale, de constitution de bande armée et d’autres chefs d’inculpation, l’opposition parle de déni des droits fondamentaux à l’expression, a la manifestation, à la grève, à l’opinion…

    Alors oui, pour certains, ce sont prés de 300 prisonniers de droit commun, quand pour d’autres ce sont 300 prisonniers politiques, emprisonnés pour leur opinion ou leur appartenance réelle ou supposée à une faction politique qui d’ailleurs est devenue illicite, illégale et par la force des choses clandestine.

    MICHEL GBAGBO se retrouve donc en train de devoir démontrer que ces prisonniers politiques ne sont pas des prisonniers politiques quand le pouvoir en place peine à démontrer que ces prisonniers de droit commun en sont !

    Il s’agit donc de statistiques et de conception des choses (et non de mensonge qui est aussi une approche subjective de la vérité !!)

    Par où passe le pardon et la réconciliation ?

    Par deux choses :
    Une perception commune des termes : ou on a des prisonniers politiques et donc on les libère tous car rien ne justifie leur emprisonnement, le code pénal, les lois et la constitution le certifiant ; ou on a des prisonniers de droit commun et alors on les juge comme il se doit, dans la célérité, dans un procès juste et équitable. Ceci sous entend que des éléments de preuve soient présentés, des témoignages crédibles soient entendus et que les juges et jurés se prononcent en tout responsabilité. Ceci exclue aussi forcement les parodies de procès que l’on a vu jusqu’ici, avec des preuves bancales et de témoignages fanfarons qui ont mené à des condamnations de 15 et 20 ans !!

    La validation des statistiques :
    Pardonner ne signifie pas oublier tout simplement, mais SAVOIR exactement ce qui a été commis comme tort, le reconnaître, s’excuser et recevoir le pardon de la partie lésée. On ne peut imposer un pardon global, sans savoir ce qui a été fait. La justice est une notion universelle et elle appartient à tous et non à un seul camp. La notion de victime est partagée quand deux camps s’affrontent. On ne peut accéder à une réconciliation solide qui se résumerait en des pro GBAGBO ayant perdu une guerre, qui demande pardon a des pro OUATTARA vainqueurs. Non, il faut savoir ce qui a été commis par tous les camps, en prendre conscience et aller vers un pardon mutuel et nécessaire pour aboutir à une réconciliation salvatrice, qui permettrait d’éviter de nouvelles violences.

    Mais si ce pouvoir s’est fixé pour objectif de jeter aux cachots ses adversaires vaincus par les armes, s’il s’imagine que la réconciliation ne serait pas obligatoire, qu’il pourrait éternellement vivre avec la kalachnikov sur l’épaule et que l’oubli effacera les traces, alors là il se trompe.

    Les douleurs se cristallisent, l’hypocrisie se renforce, le rejet envers ce pouvoir et envers les populations qui le soutiennent se renforce, à un tel point que ce pouvoir se retrouve en train d’agiter de nouveau la fibre tribale et spirituelle pour renforcer ses rangs.

    Maintenant plus que jamais, les ivoiriens sont divisés !! Ils ne se parlent pas et ne jugent même pas utile de le faire.

    On compte sur sa poudre et son canon pour se maintenir quand en face on a la conviction que cela prendra fin, d’une façon ou d’une autre, dans un cadre démocratique qui n’est pas forcement en faveur du régent en place.

    Non, Le pouvoir ne voudra pas que l’on fasse de recensement, il l’interdira, pour la simple raison que cela alimente les douleurs, les renforce, et par ricochet, précipite sa fin !!

    Mais que s’imagine t-il ??

    Des gens meurent, des gens disparaissent, des gens vont en prison pour leur opinion, et la vie continue !!

    Tout simplement ??

    Allons donc !!

    Épilogue !!

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