Attachement aux valeurs républicaines et à la préservation des acquis de la gouvernance « alassaniste »

blank

Réflexion citoyenne

Attachement aux valeurs républicaines et à la préservation des acquis de la gouvernance « alassaniste » – première partie –

A –Introduction liminaire

Le langage populaire Ivoirien dit « nous allons nous dire la vérité, yeux dans yeux ». Après tout ce que j’ai entendu et lu, en sortant de mon hospitalisation, je dirais comme le dit ABETI MASIKINI dans sa chanson : « JE SUIS FÂCHÉ ». Il n’y aura donc dans mon propos, ni demi-vérité, ni litote, ni complaisance. En effet, Il est une évidence manifeste, qui se voit, se murmure, se discute à couvert, dans les salons et les « maquis » d’Abidjan: le Deuxième Mandat du Président Alassane Ouattara a du plomb dans l’aile. Il est grevé de nombreuses hypothèques et perd en lisibilité. Un important faisceau d’indices l’atteste, Il n’est plus possible de le taire et d’en discuter.

1 – Exposé des faits : Description sommaire de la situation

Frustration et récrimination de ses partisans, contestation récurrente de son opposition, sous-information et opacité de l’action gouvernementale, (absence de (pédagogie de l’action ou de transparence dans la gestion des affaires ?) mécontentement populaire (baisse du pouvoir d’achat et besoins insatisfaits). La première conséquence de cette situation se traduit par une surchauffe du climat social et une démotivation dans le soutien de l’action, aussi bien de la part des forces militantes que des populations. Celle-ci ouvre à l’opposition, une opportunité pour tenter d’ébranler le régime, voire l’État lui-même. Elle favorise le désordre social, et incite non seulement à la désobéissance civique, mais aussi à la l’indiscipline au sein même du RHDP. L’importance de la dissidence et des candidatures indépendantes aux dernières législatives le démontre. Perte de contrôle ou d’autorité ?). Le plus préoccupant, est qu’elle expose le pays à une dérive du programme du Gouvernement (accroissement de la pression syndicale et des revendications, au détriment des priorités, des projets initiés et des prévisions budgétaires , avec une marge de moyens très limitée pour y faire face). Pire, elle peut nous conduire à une aventure politique. Le schéma successoral avec les multiples intrigues politiciennes qu’il a suscité précocement (2020, c’est aujourd’hui) accroit ce risque indésirable.
Cette situation se traduit par une guerre de clans (rivalité, concurrence, convoitise, suspicion, désamour, désaccord. En résumé, il existe une mésentente de l’élite politique, qu’elle soit de la majorité ou de l’opposition, qui s’exprime par une cacophonie du paysage politique. Les uns poursuivent un objectif politique d’intoxication (escroquerie à l’information, discours excessifs, et déformation volontaire des faits), tentatives de provocation de la part d’une certaine opposition (passéiste, chagrine, et revancharde) pour entrainer à dessein, une réaction répressive, en vue de discréditer le Pouvoir, en lui collant l’image et la réputation d’un Pouvoir violent. Les autres travaillent au pourrissement de la situation à travers certains syndicats mafieux, inféodés, et politisés. Le Pouvoir lui-même aggrave la situation par la mise en place d’institutions nouvelles et onéreuses (sénat) dans un contexte de mécontentement et de pauvreté généralisé (les classes moyennes basculent à présent, dans la précarité et le besoin), alors que l’impact positif de celles-ci, n’est pas démontré (élévation du train de vie de l’État comparativement à la valeur ajoutée, qu’elles sont susceptibles d’apporter à l’économie et à la démocratie). Il est vivement recommandé au Gouvernement dans un tel contexte, de ne pas mettre le Sénat en place dès maintenant. Non seulement la conjoncture n’y est pas favorable, mais il n’y a ni urgence, ni priorité (logements, hôpitaux, écoles, routes, manufactures, tribunaux, prisons, transports collectifs de masse à construire, recherche et développement à « booster »), ni obligation légale (La Constitution n’impose pas de délai, et nous sommes dans un régime transitoire par rapport à la IIIème République).

La conjoncture internationale s’invite à son tour, pour mettre à l’épreuve, la capacité de résilience de notre économie. Fléchissement du cours des matières premières d’exportation, conjointement au relèvement du dollar américain et ses conséquences sur le service de la Dette (heureusement en baisse constante, avec un niveau honorable à 22 % pour 2017). Comme si cela ne suffisait pas, l’un des piliers de la République, est une institution qui va à vau-l’eau (indiscipline caractérisée de l’armée, sous-formation, conflit interne interarmes, sous-équipement et la politisation de l’institution) dont la réalité s’exprime à travers des minuteries à répétition de certains militaires (expression d’un malaise, démonstration de force, alerte sur une situation, avertissement aux pouvoirs publics ?). Parallèlement, il existe des conflits internes dans tous les partis politiques avec leurs divisions et leurs contradictions. Tout ceci est couronné par L’insuffisance criarde du renseignement ; le sabotage volontaire et systématique de l’école ivoirienne, par des professeurs politiciens et partisans (exigences exclusivement corporatistes, grèves répétitives perturbant le bon déroulement des cursus); entrave à la liberté de travail du secteur privé et notamment de l’éducation ; problème de la liquidation de la Dette Intérieure (beaux administratifs, bourses d’études, retard de salaires et de primes, retard de paiement des fournisseurs locaux et des administrations territoriales, dont le plus important est l’apurement de l’énorme dette due au secteur de l’énergie), cherté de la vie (pénurie de logement, cout élevé des loyers et des cautions d’entrée, factures énergétiques et cout moyen d’une scolarité onéreux pour beaucoup de ménages, déficit des denrées alimentaires de base et de transports publics en nombre et qualité suffisants, essoufflement de l’urbanisme des villes), une Constitution actée par une volonté populaire minoritaire, énormes dépenses publiques non budgétisées, (primes militaires et civiles). Insuffisance patente de la direction du RDR (réprobation et récriminations grandissantes de ses propres militants). Mise en veilleuse de la mobilisation économique en vue d’asseoir les prérequis d’un décollage vers l’émergence promise.

2 – Existence de menaces préoccupantes pour l’avenir

Je pourrais continuer de dépeindre une Côte d’Ivoire malade, qui doute d’elle-même, qui se cherche, et qui marche au bord du gouffre (le chaos voulu et alimenté par certains médias, leaders d’opinion, une certaine opposition retors, chagrine et revancharde). L’expression de cette situation ne laisse aucun doute sur les risques qui pèsent sur le pays et le régime. La menace la plus perceptible réside dans la profondeur de la déchirure sociale (blessures et mémoire traumatique de la crise), et dans une psychologie de belligérance encore trop prégnante dans certains esprits fanatiques et extrémistes, dans une Côte d’Ivoire où la violence et le crime se sont banalisés. On joue encre avec le feu.

Il existe d’une part, une catégorie de la population (profondément meurtrie, ,endoctrinée, et irréductible) qui refuse obstinément toute réconciliation. Cette dernière refuse de tourner la page de notre douloureuse histoire, en pardonnant et en demandant pardon, car notre crise, je le dis et le répète, est le fruit une folie collective, où tout le monde porte une part de responsabilité. On commet une grave erreur en voulant imputer cette responsabilité à des individus. Je ne veux pas nier le rôle des hommes dans l’histoire, mais je crois davantage en la force des conditions et des systèmes institutionnels qui ont permis la survenance de ces évènements malheureux. C’est le système qui l’a permis qu’Il faut dénoncer. Sans celui-ci, les hommes quels qu’ils soient, n’y seraient jamais parvenus. C’est lui qu’il faut identifier et démanteler (en se posant les bonnes questions) pour conjurer leur reproduction. . Il nous faut accepter honnêtement la vérité (réalité objective des faits) pour sortir du cercle vicieux, de la victimisation et de la culpabilisation, un peu facile à laquelle nous nous adonnons à satiété. Il nous faut un sursaut (« patriotisme positif ») et un courage politique pour reconnaître nos erreurs, afin de surmonter ce blocage qui ne permet pas de jeter un pont entre le passé et le futur, pour envisager enfin ensemble, l’intérêt général et l’avenir avec sérénité (Aucun Parti de Gouvernement (PDCI, UDPCI, FPI , RDR) ne s’est encore livré à un exercice d’introspection (examen rigoureux et critique de son action). Il est nécessaire de se dépasser pour le bien du pays. D’autre part, il existe un sentiment persistant de méfiance, de rancune, et une aversion personnelle à l’endroit du Chef de l’État de la part des « ivoiritaires négatifs », des antimondialistes et des indépendantistes.

Le chantier de la réconciliation est inachevé, en dépit d’une Commission Réconciliation dont l’échec est patent, (incompétence de la CDVR ou coquille vide, sans moyens, sans indépendance, et sans pouvoir ? Gaspillage de deniers publics). On note également, l’existence d’un ministère dédié exclusivement à cette mission, qui enregistre, lui aussi, des résultats très moyens. Gaspillage de fonds publics encore. (À qui la faute ?) .Son mode opératoire et son mode de fonctionnement laisse perplexe (dépendance aux évènements de l’actualité et aux pressions extérieures, concertations sporadiques, n’intervenant que lorsque surviennent des crises et des tensions politiques, rapports déséquilibrés dans les discussions). Pour finir, il existe, un cadre permanent de concertation (mort-né), sans calendrier et sans agenda prédéfinis. Pourquoi avec tant de structures, de volonté, et de moyens n’arrivons nous pas encore à atteindre un seuil de réconciliation, jugé satisfaisant et rassurant ?

La seconde menace vient plus étonnamment des partis de la coalition RHDP elle-même. Le RDR par son comportement et son attitude, tant au Gouvernement qu’en tant que parti politique, a mis à mal le Président de la République. Il l’a coupé du peuple, en ôtant à ce dernier, des raisons d’espérer et de croire en lui (promesses et actions). Le risque est que si la confiance entre le Président de la République et le peuple est rompu, son action deviendra de plus en plus imperceptible et son discours inaudible. Conséquence : ce serait le contrat social lui-même et la légitimé morale du Pouvoir, qui seraient remis en cause. Alors que paradoxalement, le RDR n’a en tout et pour tout, comme Fonds de Commerce et atout, que la personnalité charismatique et l’autorité (interne et internationale) du Président Alassane Ouattara, dont il contribue pourtant à contrarier la vision et l’ambition pour la Côte d’Ivoire. Le RDR n’a ni projet, ni programme « post-allassaniste. ». Sa bouée de sauvetage repose d’une part, précisément sur la réussite du bilan de ce dernier, pour pouvoir valablement s’en réclamer et prétendre par la suite poursuivre la continuité de son action, et d’autre part, sur la réalisation du parti unifié voulu, de manière clairvoyante, par le Président Bédié, pour combler réciproquement la perte d’une bonne partie de leurs bases sociales respectives. À l’identique, le salut de l’opposition dépend de sa capacité à réaliser soit une véritable union, soit une fusion, avec un leadership éclairé et responsable, capable d’offrir une vision sur l’avenir, une véritable alternance programmatique. Conséquence, les uns et les autres ont désormais énormément perdu de leur capacité de mobilisation et en crédibilité.

En disant que le RDR a brouillé l’action et l’ambition du Président Alassane Ouattara pour la Côte d’ivoire, il suffit d’observer comment s’effectue la distribution des marchés de gré à gré, porté à seuil inadmissible (30%), les retards et la qualité médiocre des travaux de ceux qui en sont attributaires, leur appartenance politique et ethnique. On peut également observer comment s’est déroulé le processus DDR pour aboutir au gouffre financier que nous avons connu, avant de le reprendre en son entier, et pour aboutir cette fois-ci, aux sureffectifs que nous constatons aujourd’hui dans l’armée et les corps connexes (eaux et forêts, douanes, garde pénitentiaire, police, etc.). Ces recrues sont tout, sauf des exemples de vertu (comportement civil, exigences de récompenses (grades et rémunérations), semblables à celles que présenteraient des mercenaires, qui se seraient battues, non pas pour des idéaux, des idées, le désir de changer une situation jugée injuste et inacceptable, mais uniquement pour en tirer des profits matériels et une récompense financière (expropriation des biens d’autrui, notamment de ceux des barons et cadres de l’ancien régime déchu et des exilés, amélioration des conditions de vie par une profession stable et bien rémunérée, dont on ne fait même pas l’effort d’en être digne ou de mériter, rétribution de leur participation au combat, du reste gagnée grâce au support de forces étrangères). Cette armée est tout, sauf une garantie pour la démocratie et la stabilité politique (vol d’armes lourdes dans les poudrières (est-ce pour jouer au football avec?). Renseignement militaire défaillant ou plutôt complice ou encore absence d’un organe de coordination et de synthèse (se référer aux vidéos qui circulaient bien avant la mutinerie sur les réseaux sociaux). Encadrement largement sous qualifié. Mouvements d’humeurs intempestifs et récurrents. Le plus inquiétant est la division de cette armée, et la coïncidence du chronogramme des dernières manifestations avec le calendrier politique des élections (pression, intimidation ou menace, c’est selon ? Pourquoi cette interaction ? Coïncidence fortuite ou volonté planifiée ?). Elle ne représente même pas une sécurité pour les populations (racket, corruption, absence de maitrise des armes, violence gratuite et confusion dans les attributions et les missions, plus grave participation à des activités délictuelles et criminelles). Dès lors, Il convient de prendre en considération l’analyse du Président Mamadou Koulibaly, et d’accepter la transparence et la clarté qu’il réclame sur le sujet, en vue de permettre à tous les sachants, tous les spécialistes, et toutes les bonnes volonté, d’apporter collectivement ou individuellement, leur contribution au « solutionnement » définitif, adéquat, et équitable, à cet épineux problème qui menace la République, comme une épée de Damoclès.

Le PDCI de son côté, doute encore de sa stratégie, du bénéfice de son alliance, et de la réalisation de ses objectifs (Prise du Pouvoir suivant un mode alternatif). Ce débat est loin d’être clos en son sein (résignation contrainte, acceptation feinte, résistance passive, dissidence ouverte). Par ailleurs, celui-ci n’a jamais officiellement dénoncé ou rejeté « l’ivoirité négative » dont il est historiquement à l’origine (discrimination entre nationaux). Puisse Dieu nous garder en vie le Président Bédié encore longtemps (jusqu’en 2020 et au delà), sinon le PDCI est parfaitement susceptible de connaître de profonds remous, voire de remettre en cause son orientation politique actuelle, impliquant de nouvelles ambitions et un repositionnement vis-à-vis du RDR, qui s’est montré hélas, accaparateur, tribaliste, fermé, égoïste, arrogant, inaccessible et affairiste.

Aujourd’hui, le long et difficile combat politique du Président Alassane Ouattara l’a épuisé (voies de fait, vexations et tracasseries dont il a été l’objet, de la part des majorités successives précédentes qui l’ont durement combattu, et de l’opposition actuelle qui veut à tout prix l’empêcher de gouverner. Cet état pourrait être majoré par l’usure du Pouvoir et le poids des années, outre, les séquelles de sa récente maladie. Dès lors, il n’est même pas sur, de mon point de vue, si ces conditions étaient avérées, qu’il ait réellement la volonté de terminer son deuxième mandat (Que Dieu nous en préserve). Cette perspective pourrait expliquer l’excellent choix du Vice-Président, en la personne de M. Daniel Duncan, (continuité programmatique, consensus national sur sa compétence et sa distance presque naturelle à l’égard des embrouilles politiciennes, connaissance approfondie des dossiers et des arcanes de la finance internationale, équilibre du partage du Pouvoir dans l’alliance RHDP en raison de son appartenance au PDCI). Ceux qui parlent de troisième mandat sont des opportunistes, soit qu’ils sont dans l’imposture morale ou l’escroquerie intellectuelle, soit qu’ils ignorent totalement le Droit et oblitèrent sciemment la réalité. Heureusement que le Président Alassane Ouattara est un travailleur très courageux, bénéficiant d’une très large expérience des problématiques de développement, des questions financières, et d’un sens inné de l’autorité, qui n’hésite pas à puiser au plus profond de lui-même, dans les forces, l’énergie, et la santé, qui lui restent encore à son âge, au lieu de les économiser à son propre profit (bien être, tranquillité, repos, santé).

D’une part, il considère sa fonction comme un sacerdoce auquel il sacrifie beaucoup, et d’autre part, il est animé d’une très forte et haute ambition pour son pays, à laquelle il tient comme une sorte de raison de vivre (réalisation des promesses, défi personnel pour exprimer toute la mesure de ses capacités exceptionnelles (en lesquelles il croit ou se reconnaît lui-même), couronnement d’un parcours en apothéose, vision de l’avenir dans la continuité des jalons de son action, consécration par une entrée dans l’histoire, sorte de revanche sur le sort). Malheureusement, cette passion, aussi noble soit-elle, se fait souvent, pour aller vite, au mépris du Droit, des standards usuels, des codes conventionnels, de la tradition républicaine, comme s’il courrait après le temps ou qu’il avait conscience que celui-ci lui manquait (L’horizon de l’émergence 2020 recule, mais ne s’éloigne pas) D’autre part, on observe chez l’homme, une très grande méfiance, fruit des blessures du passé, conscience de l’aversion que lui porte l’opposition et ses alliés, et très averti de la cupidité de ses concitoyens, qui l’obligent à se protéger, en ne confiant certaines responsabilités qu’à ses très proches.

Il en découle la dénonciation d’un népotisme, d’un clanisme, et d’un autoritarisme, justifiée de fait, et on lui reproche le plus une forme de tribalisme, justifiée aussi de fait, car la représentativité de toutes les composantes de la société Ivoirienne est presque inexistante dans la composition du Gouvernement, la vitrine la plus manifeste de la Nation et la plus symbolique de sa volonté de rassemblement. Soulignons le, tout de suite, avec force et honnêteté, qu’il n’est pas le seul dirigeant Africain ou Ivoirien à en être réduit là, sans trouver pour autant en cela, une excuse ou une justification, mais c’est comme cela, en Afrique, et ailleurs dans le monde. La politique est d’abord une question de confiance, d’obédience politique, de convergence idéologique, et d’assises sociales. Cela prime sur tous les autres critères et considérations politiques. En revanche, il incombe à la charge de la nouvelle génération, de nous débarrasser du népotisme, du clanisme, et du tribalisme, pour former une véritable Nation. La confiance doit pouvoir reposer sur l’identité des idées et la personnalité intrinsèque des individus, faute de quoi, nous nous enfermerons dans un cycle de reproduction sans fin. Chacun faisant à l’identique ce qu’il reprochait naguère au régime précédent.

B – Un enjeu de survie nationale

En dépit d’un tableau aussi sombre, il ne faut pas perdre de vue l’essentiel : Le dénominateur commun de la communauté nationale. Celui-ci est de trois ordres : la cohésion sociale, l’attachement aux valeurs républicaines, la préservation des acquis économiques et démocratiques, (infrastructures, achèvement à bonne fin des réformes, et des nombreux et ambitieux travaux engagés, mise en œuvre de la nouvelle Constitution, passage du multipartisme à une démocratie réelle, transparente et ouverte).

De prime abord, il est indispensable d’éviter à la Côte d’Ivoire d’entrer dans un cycle de discontinuité de l’action, de régression, et de violence. Bref, de renouer avec ses vieux démons. L’action a besoin de durée et de stabilité pour produire des fruits. À défaut, nous allons vers la perte des acquis de la période Ouattara. L’émergence et la rupture du cycle générationnel de la pauvreté, tant souhaitées par les populations sont à cette condition. Ensuite, il faut évacuer les faux débats (passionnels, émotifs, partisans, déformateurs, démagogues, et populistes) Combattre les idées reçues et nous débarrasser de certains imaginaires et stéréotypes qui subsistent encore trop fortement dans la société Ivoirienne.

Par exemple, il est nécessaire d’expliquer que la croissance tant vantée, ne permet pas d’établir une relation directe avec le bien-être des populations. Elle pose le problème d’une part, de sa répartition (à qui profite cette croissance ? secteurs, autofinancement, investissements productifs, et personnes) Sur le premier point, nous avons une réponse chiffrée et objective, dans la structure des grandes masses de dépenses du Budget 2017 : 22% service de la dette, 23% de charges salariales, 31% d’investissements, 34% de dépenses pro-pauvres (lutte contre la pauvreté et les inégalités sociales).((Source :AFRIKI Presse N° 7 Oct-Nov 2016). D’autre part, les populations vivent-elles mieux dans les pays où il y a une forte croissance (PNB/Habitant) ? De nombreux pays émergents nous démontrent le contraire (Afrique du Sud, Inde, Russie, Brésil). Il se pose donc aussi une question de modèle, de stratégie, de philosophie et d’idéologie. Il est donc nécessaire aussi d’expliquer le modèle choisi, et de dire quelle est la structure de la croissance, pour juger de sa pertinence, sa vitalité, et surtout de l’apport local à cette dernière (une croissance tirée de l’extérieur, comporte toujours un risque à long terme)

Enfin, il faut régler définitivement le problème de l’appareil sécuritaire dans notre pays. C’est la capacité de l’État à faire respecter son autorité et à prendre ses responsabilités qui est en jeu. Aucun militaire n‘a encore été poursuivi en Côte d’Ivoire, pour des faits de révolte en nombre, ou de rébellion armée, ou encore d’atteinte à l’autorité de l’État, contrairement à ce qui est prévu par le Code de justice militaire (la réclusion criminelle à perpétuité peut être appliquée aux militaires les plus élevés en grade et aux instigateurs de la révolte). Pourquoi ? L’État a-t-il réellement les moyens de mâter une mutinerie ? Vouloir mâter les dernières mutineries, aurait pu avoir des conséquences graves (guerre civile), en raison de la multiplicité des foyers d’insurrectionprise de contrôle des rues et des points stratégiques, insubordination collective). Néanmoins, rien n’empêche aujourd’hui de rechercher et d’identifier les principaux instigateurs pour les traduire devant une Cour Martiale (elles étaient bien orchestrées, organisées, et coordonnées). On peut observer qu’il n’y a eu aucune opposition farouche de l’encadrement, ayant abouti à la détention ou l’exécution des officiers opposés au soulèvement. Les discours lénifiants intervenus après coup, constituent de leur part une « tartufferie ». Il s’agit ni plus ni moins d’une conspiration qui a réussi à rallier au mouvement, non seulement des militaires mécontents, mais aussi des militaires frustrés et ennemis du régime. L’État a-t-il eu raison de céder si facilement à toutes leurs revendications, le couteau sous la gorge, encourageant ainsi d’autres à venir, plutôt que de se montrer ferme et radical sur la question de la discipline et de l’obéissance à leurs supérieurs hiérarchiques et à l’autorité civile de l’État ? L’état a-t-il renoncé à prendre ses responsabilités devant le syndrome des putschs et coups de force militaires en Côte d’Ivoire et en Afrique ? Les citoyens peuvent-ils se résigner à laisser passivement les militaires prendre en otage la République (expression de leur représentation) et la démocratie (expression souveraine de leur volonté) ? Il faut vite ouvrir une enquête de moralité sur tous les éléments de nos forces de sécurité et particulièrement sur les dernières recrues provenant du DDR, évaluer leur aptitude réelle à la fonction et au statut de militaire par rapport à l’ensemble des règles de droit et de déontologie auxquelles elles sont soumises, et radier ceux qui ne la possède pas. La réaction doit être d’assainir l’armée du haut à la base. Les Ivoiriens dans leur ensemble refuse de revivre à nouveau les affres de la guerre, de voir démolir tout ce qui a été construit par leur sacrifice et leur dur labeur.

Commentaires Facebook

Les commentaires sont fermés.