Côte-d’Ivoire: Mutinerie, grève des fonctionnaires, affectation des bacheliers…La société civile donne de la voix

unnamed

La révolte des militaires ces derniers jours a réduit au silence les mouvements de la société civile et même les soutiens inconditionnels du chef de l’Etat. La normalité à peine retrouvée que certaines organisations ont décidé de briser le mutisme pour dire ce qu’elles pensent de cette situation « déplorable ». Elles ne manquent pas de s’exprimer également sur la grève des fonctionnaires entamée ce lundi et largement suivie par les syndicats.

Dans une déclaration datant du 7 janvier, la Société Civile Digne de Côte d’Ivoire dirigée par Patrick Loua Sahi s’est félicité de l’accord trouvé entre le chef de l’Etat et les militaires. Toutefois, il a émis le vœu que les revendications des corporations civiles trouvent également une réponse satisfaisante en lieu et place, selon lui, des menaces, intimidations, brimades, enlèvements et emprisonnements.

Pour lui, les revendications les plus pressantes se résument en huit points qui sont :

1- La baisse du coût de l’abonnement CIE/SODECI à hauteur de 20.000 FCFA parce que l’eau et l’électricité continuent d’être un luxe pour une très grande majorité des Ivoiriens tant leur pouvoir d’achat est quasi inexistant,
2- La prise en compte des revendications des fonctionnaires portant entre autres sur la réforme controversée de la retraite, le paiement du stock d’arriéré…,
3- Le retour au montant initial de six mille francs CFA comme frais d’inscription à l’université,
4- La gratuité de la préinscription en ligne à l’université pour les élèves en classe de terminale,
5- La réintégration des ivoiriens injustement licenciés après la crise postélectorale dans les services publics, Le reversement intégral du stock d’arriéré de salaire de plus de 60 mois à ces derniers et le paiement au bénéfice de ces chefs de familles des dommages et intérêts appropriés, à la hauteur des préjudices subis,
6- Se pencher efficacement sur le problème du chômage,
7- La libération des prisonniers politiques et militaires de la crise postélectorale,
8- Le retour des exilés,

« Nous appelons à la mobilisation de toutes les organisations de la société civile pour sortir de la passivité et jouer pleinement le rôle qui est le nôtre ; celui de veiller à la bonne gouvernance. Car de toute évidence, le développement de notre pays passe par la constitution d’une société civile forte », conclut-il sa déclaration.

A Yopougon, samedi dernier, autour d’un déjeuner-débat, une autre organisation, le « Cri du peuple » de Séri Hérode soulignait la nécessité de l’éclosion d’une société civile alerte, forte et indépendante. A propos de la mutinerie dans les casernes, M. Séri a estimé que ceci est la manifestation de ce que le pouvoir en place n’arrive pas à prendre en compte les aspirations profondes des Ivoiriens. « En tant que société civile, nous avons maintes fois attiré l’attention de l’opinion nationale et internationale, des gouvernants sur la gravité de la situation en Côte d’Ivoire.

Nous disons que la réconciliation n’est pas une réalité en Côte d’Ivoire. Ce qui prévaut aujourd’hui est que le peuple a faim, il souffre. Au lieu de résoudre ces problèmes, on nous sert des réformes fantaisistes de nature à empirer la souffrance du peuple », relève-t-il tout en se désolant de ce que tous ces avertissements tombent toujours dans des « oreilles de sourds ».

SD à Abidjan

Commentaires Facebook