Côte d’Ivoire – Le dernier combat de Bédié contre le parti d’Houphouët…Tripatouillage, sabordage, sanctions tout azimut… –

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Connectionivoirienne.net

Plus rien n’arrête Henri Konan Bédié, tout puissant président du Pdci-Rda. C’est peu de dire que l’octogénaire manie à souhait le bâton et frappe à tout va quiconque s’oppose à ses désidératas, sans autres formes de procédures. Nous sommes bien au Pdci, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire, formation créée par Houphouët-Boigny contre les abus de l’administration coloniale, autrefois.
Avec l’hégémonie de Henri Konan Bédié, personne ne peut se prendre pour un intouchable. C’est lui qui a le bic et c’est lui qui signe les décisions selon son bon vouloir et selon ses appréciations. Ainsi des symboles comme Georges Ouégnin, qui a longtemps été la silhouette du père fondateur ne sont pas épargnés pour avoir exprimé une opinion contraire à celle de Bédié. 48 personnalités du vieux parti viennent de subir le courroux du chef par une décision en date du 7 décembre 2016. Elles sont suspendues de leurs fonctions de membres du bureau politique ou du conseil des sages et de toutes activités de leur parti.

Le faisant, Henri Konan Bédié veut s’assurer que plus personne ne viendrait gêner l’élection des candidats qui ont son onction à la prochaine élection des députés. A-t-il ainsi agi en chef sage ? Seul l’avenir nous le dira. Mais celui qu’on surnomme le sphinx de Daoukro alors qu’il n’a vraiment jamais assumé sa renaissance politique, utilise une vieille recette qu’il a toujours utilisée contre ses contradicteurs internes. Déjà en 2012, alors qu’il avait clamé que la présidentielle de 2010 était son dernier combat, HKB n’a pas hésité à tordre le cou aux textes du Pdci pour être candidat à sa propre succession alors qu’une disposition le contraignait à rendre le tablier à la tête du parti. Il menait sa première bataille contre ceux qui estimaient que le doyen des partis politiques de Côte d’Ivoire, s’il veut exister, n’avait d’autres choix que d’avoir son candidat à la présidentielle de 2015. Bédié a gagné ce combat puisque son Pdci s’était rangé derrière la candidature unique de Ouattara.
Cette fois encore, en 2016, Henri Konan Bédié sous pression du Rdr ne veut pour rien au monde que les cadres du Pdci mesurent leur influence sur le terrain. Il s’oppose à leurs candidatures et privilégie celles de militants bien soumis. Celles des pro-Ouattara du Pdci, en réalité. A 80 ans révolus, le prince des Nambè est bien décidé à ostraciser le Pdci pour peu que son contrat tacite et secret avec Ouattara soit rempli. Tout y passe y compris l’abandon de la clause d’un candidat issu du Pdci à la présidentielle 2020, y compris aussi la disparition du sigle Pdci après 70 ans de présence sur l’échiquier politique en Côte d’Ivoire. La jeune génération laissera-t-elle l’ancien président renversé par un coup d’état aller jusqu’au bout de son dernier combat ?

SD à Abidjan

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