Côte d’Ivoire ministère des eaux et forêts – L’unité spéciale d’intervention (USI) accusée d’abus

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Par Connectionivoirienne

Comment le conseiller blanc de Dakoury Tabley joue les manitous
Brouille totale entre le Dg de la Sodefor et le ministre

Elle a été créée par la décision n° 00417/MINEF/CAB du 22 avril 2016 par le ministre des Eaux et Forêts, Louis André Dacoury-Tabley pour lutter contre la fraude et veiller à l’application stricte des textes en matière de foresterie. Si ses premières actions sont allées dans le sens souhaité, l’Unité spéciale d’intervention ne se donne plus de limite sur le terrain allant même jusqu’à marcher sur les plates-bandes de la Sodefor (Société de développement des forêts, l’une des rares sociétés d’Etat qui existent encore). Ses abus ne se comptent plus selon les spécialistes du secteur qui nous font ces confidences. Vente de bois, escorte de bois frauduleux, escroquerie des opérateurs du secteur bois tout y passe. On se souvient encore de l’épisode de la fermeture de l’usine Thanry de Danané, le 12 mai 2016 qui a mis au chômage 277 travailleurs. Une opération faite à la va-vite sans ordre de mission précis et qui impliquait cette entité créée par le ministre.

Selon nos sources, cette unité travaille en symbiose avec Jean Yves Garnault conseiller spécial du ministre Dakoury. C’est lui qui inspire et planifie les actions de l’Usi sur le terrain.

Au nombre de ses dérives sur le terrain, l’on retiendra l’affaire de Dabakala (Nord, région du Hambol) le 8 septembre 2016. Ce jour-là, un chargement de bois saisi par les éléments du service du contrôle forestier de la Sodefor en juillet 2016, a été vendu à l’opérateur économique Konaté Siaka, selon la main levée n°0547-16/Minef/Usi. Cette main levée donnait droit à cet opérateur économique d’acheminer son produit vers le Mali en passant par Pogo sous escorte des éléments de l’Usi. La Sodefor qui avait engagé une procédure sur cette cargaison saisie a fait opposition à la main levée et au ramassage du bois. Les deux unités ont failli en venir aux mains comme dans bien d’autres situations. Avant cet incident du 8 septembre, le Dg de la Sodefor, le colonel Sangaré avait adressé un courrier au ministère des Eaux et Forêts, le 23 août 2016, à l’effet de négocier une mission conjointe pour la gestion de ce dossier. Il a attendu jusqu’au 9 septembre pour avoir une réponse favorable, le lendemain de l’affaire de Dabakala. En réalité, informent nos sources, le ministère trouve très agaçants les agissements de la Sodefor et n’entendait point se faire dicter sa conduite sur ce genre de dossier.

Jointe au téléphone par connectionivoirienne, l’Unité spéciale d’intervention nous a renvoyé au ministère. La directrice de la communication Chantal Djédjé qui s’est montrée favorable à une rencontre ne nous a pas reçu malgré nos relances.

Entre temps les incidents entre les éléments de la Sodefor et l’Usi se multiplient sur le terrain. Ils ont fini par entamer la cohésion entre le ministre Dakoury et le Dg de la Sodefor, colonel Sangaré Mamadou. Cette mésentente a même déjà coûté au chef du service du contrôle forestier, le capitaine Sorho, son poste. Il a été débarqué et le Dg de la Sodefor nommé par décret présidentiel est désormais dans le viseur de Dakoury-Tabley. Surtout qu’un autre dossier, celui de l’exploitation du bois de vêne oppose les deux hommes. Cette exploitation reste interdite. Mais l’on apprend de source confidentielle au ministère des Eaux et Forêts qu’une communication serait en préparation pour le ramassage du bois de vêne déjà coupé. Et le conseiller spécial Jean Yves Garnault serait au four et au moulin dans la préparation de cette communication qui, selon les mêmes informations, confierait le ramassage du bois à quatre sociétés dont l’une serait la propriété d’un neveu du ministre. Le malaise est profond d’autant plus que la Sodefor ne veut point faiblir dans sa mission de surveillance des forêts et de leurs ressources.

SD à Abidjan

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