Comment ses actions parlent pour elle
Dans la circonscription électorale de Guibéroua-Dignago-Galébré-Dribouo, commune et sous-préfecture autrefois bastion du Fpi, repris par le Pdci en 2011, les choses ne s’annoncent pas fastes pour les partis traditionnels. Miné par sa division interne, le Fpi y est en perte de vitesse, notamment sa tendance dirigée par Affi N’guessan et qui s’est clairement prononcée en faveur de la participation. Son potentiel candidat est Libi Guillaume, ancien patron de UBA Bank. Le Pdci, qui contrôle la circonscription veut rempiler mais encore faut-il que son candidat André Logbo ratisse large. Il a d’énormes difficultés sur ce chemin, dans son propre parti. Le Rdr est un phénomène de ville et il est incertain qu’il l’emporte dans une compétition véritablement ouverte à moins de positionner un autochtone bien ancré. Le Cojep veut s’y essayer et mène quelques actions sporadiques à travers son potentiel candidat Danon Gohou.
A quelques mois des joutes proprement dites, une candidate déclarée fait cependant parler d’elle. Originaire de Galébré, opératrice économique dans le domaine de l’import-export, Dogo Myss Belmonde (c’est d’elle qu’il s’agit) veut le seul siège et elle met tous les atouts de son côté pour parvenir à ses fins. Présente sur le terrain peu avant 2015, elle multiplie les actions dans le social, l’autonomisation des femmes et parle moins de politique quand bien même elle est militante de l’Upci du ministre Gnamien Konan. Elle préfère plutôt le brassage gauche-droite dans sa stratégie. A son actif, des coopératives de femmes ont reçu du matériel agricole et des broyeuses de manioc. De Guibéroua à Galébré en passant par Dignago, élèves, jeunes, femmes et chefs coutumiers bénéficient de ses largesses.
« Le travail pour assurer la dignité et bannir la faim », tel est son crédo. Aussi vient-elle d’offrir des semences, des bottes, des machettes et des limes à plusieurs associations de la localité pas plus tard que le weekend dernier (6, 7 aout).
« Merci d’avoir compris que quand je viens à Galébré, ce n’est pas pour un parti politique, mais pour le développement », a-t-elle déclaré au cours de la cérémonie de remise de ce don aux associations de toutes les communautés résidant dans le village, à savoir les Bété (autochtones), les Tagbana, les Lobis, les Baoulé, les Dioula et les Sénoufo (allogènes). A cette même occasion, elle a avait reçu la bénédiction des chefs traditionnels de la sous-préfecture de Galébré y compris le chef de terre.
La popularité de Myss Dogo s’accroît au fil du temps, si bien que certains de ses adversaires procèdent à présent par délation.
Depuis que Guibéroua a été érigée en circonscription électorale, le seul poste de député a toujours été l’affaire des hommes. D’abord avec Yoro Joachim du Pdci de 1980 à 1990, ensuite, Brissi Troupa du Fpi de 1990 à 2000, puis Blédé Gbaka du Fpi, de 2000 à 2011 et enfin Logbo André du Pdci de 2011 à ce jour. Les électeurs voudront changer la donne à travers le slogan déjà en vigueur « Pourquoi pas une femme ? » Myss Dogo a son aura comme atout, elle qui bénéficie déjà du soutien de l’ancien maire Guédé Zadi, des chefs de Guibéroua et une bonne frange de militants Rdr, Pdci et Fpi, surtout dans sa base de Galébré. Myss Dogo est la fille de Jonas Okrou Dogo, ancien intendant de l’école de gendarmerie d’Abidjan décédé.
S. Debailly à Abidjan
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