Après seulement 1 an, les routes du Bafing réhabilitées sont déjà dans un état catastrophique
Mai-juin-juillet 2015 : Les routes du Bafing étaient en plein chantier de réhabilitation, parce que la région du Fleuve noir s’attendait à un hôte de marque, le président Alassane Ouattara. Ainsi, de Biankouma à Koro passant par Touba, la route internationale bitumée avait fait sa toilette. L’on avait remblayé, colmaté les gros ‘trous d’éléphant’ qui jonchaient cette voie.
A l’intérieur de la région, les machines, généralement défectueuses, étaient au travail, cahin-caha, sur les routes reliant villages et chefs-lieux administratifs. Cela avait effectivement été annoncé lors d’une séance d’information le 18 février 2015 à Touba par Abou N. Coulibaly, Conseiller spécial du ministre des infrastructures économiques. Tout le réseau routier, soit 5413 kms devaient être reprofilés. La ville de Touba a bénéficié de 13 kms de bitume et 10 kms de réprofilage lourd. Koro et Ouaninou, chefs lieu de département, bénéficiaient de 10 kms de rechargement.
Tel était la substance du message de M. Coulibaly qui espérait voir ces travaux finir dans 2 mois. Hormis la cour du Chr, le trajet Biankouma – Koro a été réhabilité. Mais seulement 1 an après les travaux, ce trajet est encore redevenu un calvaire pour les usagers. La plupart des nids de poule fermés sont ouverts à nouveau, et devenu encore plus grands. Laissant du coup à désirer la qualité du travail fait par des entreprises pourtant triées sur le volet (?) et placées sous les auspices du ministère des infrastructures et du Bnetd.
En conséquence, depuis quelques mois, les accidents ne se comptent pas. Si ce n’est pas des cars de transport qui déversent leur contenu dans un ravin en voulant éviter un trou, c’est des voitures familiales qui font plusieurs tonneaux par le fait de ces nids de poule.
Quant aux voies reliant villes et villages de la région, c’est le même constat et la même désolation. Jusqu’à ce jour, plusieurs villages n’ont pas encore vu les fameux bulldozers du défunt PPU (programme présidentiel d’urgence). Ceux qui ont eu la chance de les accueillir ont été désillusionnés peu après. Car les travaux de réfection des routes ont en parti été mal faits, des ponts oubliés ou abandonnés dans les localités de Binvê, Gôlla et Monzona (département de Ouaninou). Alors que Booko reste toujours difficilement accessible à cause de l’état pitoyable de la voie y menant.
A qui la faute ?
Les responsabilités sont partagées. Ceux qui ont promis (président Ouattara et son gouvernement) sans véritablement se donner les moyens de terminer sont les vrais fautifs. Ont-ils tenté de berner ainsi les populations Mahouka ? Ou bien faut-il mettre l’inachèvement des travaux sur le compte du « mal chronique » collé à la peau de ce régime qui prend des décrets, annonce des mesures et ne s’occupe guère de la finalisation ?
Le Bafing, on le sait, est à la recherche de ce cadre à la forte personnalité et à même de ‘gueuler’ en faveur de la région chaque fois qu’une pareille situation désagréable se présente. Mais en attendant, le corps préfectoral, la mairie et le Conseil régional devaient se sentir interpellés. Puisque le suivi quotidien voire les critiques et suggestions leur incombent. C’est certainement pourquoi le préfet Yao Kouakou Benoît de Touba s’est voulu rassurant le 7 août dernier à la faveur des festivités de l’indépendance en affirmant que les travaux sont arrêtés à cause de la pluie. Voilà plus d’1 an que les travaux de bitumage ont pourtant démarré, rouspète-on dans la Cité de l’Arbre céleste.
Au delà des routes, l’hydraulique et l’électrification promises sont dans la même situation de mi-finition alors que le président Ouattara va vers la fin de son dernier mandat.
Bayo Lynx, à Touba
Les commentaires sont fermés.