Brexit Frankfort/Bruxelles: Défaite du néolibéralisme eurocrate et danger de replis identitaires

 

David Cameron

Par GDA

Comme à leur habitude ils ont fait planer l’épouvantail de la catastrophe économique et financière si jamais les Britanniques s’entêtaient à quitter une Union européenne phagocytée depuis la chute du mur de Berlin par les néolibéraux de tout acabit.

Façonné comme un projet politique, humaniste et économique par Jean Monnet, Konrad Adenauer et les pères fondateurs, le projet européen a fini par être pris en otage par les lobbys néolibéraux qui tiennent les Etats-Unis d’Amérique depuis la fin de la décennie 60. Ceux-ci vont pousser les bureaucrates et autres eurocrates «mal élus, opacité» de Bruxelles et Frankfort à élargir dans la précipitation, le plus souvent sans consulter leurs peuples [absence de référendum contraignant au Pays-Bas par exemple], le nombre de pays membres de l’UNION.

Cela n’étant pas suffisant, il a fallu y ajouter l’Euro, une monnaie toujours sujette à polémique, dont ne profite réellement qu’un pays comme l’Allemagne et dans une moindre mesure, ses Etats satellites tels que les Pays-Bas.

De douze, quinze, l’Union s’est retrouvée avec 27 membres du jour au lendemain. Des pays sortis «à peine» de longues décennies de Communisme se sont retrouvés du jour au lendemain, assis aux côtés de pays à longue tradition capitaliste et démocratique.

Un attelage appelé à s’écrouler

Pourtant politiquement, l’intention était bonne d’ainsi contribuer au développement démocratique et économique des pays de l’ancien bloc de l’Est. Le but, éviter à l’Europe dans le futur une crise majeur qui pourrait conduire à un conflit armé, au pire des cas. L’histoire de l’Europe est en effet traversée par des guerres à cycles récurrents.

Tout naturellement, les peuples «fondateurs» de l’Union ont commencé par ne rien y comprendre.

La crise financière de 2008, suivie de la crise des emplois dans toute l’Union et l’arrivée de nouveaux migrants venus des pays de l’est, vont finir par exacerber les ressaisissements contre ces «nouveaux européens» portés plus sur la manne économique de la vieille union déjà existante.

La première conséquence directe de cette façon de faire est la sortie de la Grande-Bretagne, votée hier [23.06.2016] à prés de 52%. Une vieille Nation historiquement, politiquement et économiquement très importante en Europe. Le goût est très amer, le réveil brutal, pour tous les adeptes du marché.

Repli identitaire

Mais le vrai danger serait que la révolte des peuples européens contre une institution non démocratique et prise en otage par les marchés financiers, se transforme en xénophobie, en repli sur soi, en rejet de tout ce qui est considéré comme étrangers. Ici et là se trouve le défi du monde politique et des sociétés civiles britanniques. Eviter à leur Nation un repli identitaire, terrain favori des extrémistes de droite.

L’autre danger immédiat serait que le projet européen des pères fondateurs se désintègre durablement avec la sortie de plusieurs autres pays de l’UNION. Un risque dont nul ne saurait pour l’heure entrevoir les conséquences.

Commentaires Facebook