Par Me Namory F. Dosso
La cpi a déjà condamné Gbagbo longtemps avant de l’avoir jugé – tout était déjà planifié
Chers amis africains et compatriotes ivoiriens, il y a bien un moment que vous ne me lisez plus. Cela est plutôt fait exprès. Je me suis volontairement imposé un silence. Je me suis imposé ce silence car choqué et sidéré par le degré de naïveté, ignorance ou mauvaise foi constaté en Afrique dite « francophone » que j’ai pu relever, à mon horreur, à la faveur du terrorisme d’État orchestré et perpétré de main de maître dans mon cher pays, la Côte d’Ivoire en particulier, mais dans une certaine partie de l’Afrique de façon générale, par le gouvernement français par rébellions interposées.
De rébellions traditionnelles interposées comme outils et tremplin pour atteindre des objectifs politico-économiques inavoués comme les Forces Nouvelles d’Alassane Ouattara et Soro Guillaume en Côte d’Ivoire, le gouvernement français colonial récidiviste, récalcitrant et incorrigible devant Dieu le père a aujourd’hui évolué aux groupes terroristes interposés comme Boko Haram au Nigeria et au Cameroun qui commet les pires violations de droits des noirs.
Regrettablement, après des siècles de crimes immoraux occidentaux et particuliers français en Afrique. Singulièrement après les crimes massifs de sang de l’ONU, la France, Ban Ki Moon et Nicolas Sarkozy récemment en Côte d’Ivoire utilisant les rebelles d’Alassane Dramane Ouattara et Soro Guillaume … des crimes qui ont emporté des générations entières de jeunes ivoiriens innocents, qui choquent et interpellent la conscience commune de l’humanité, et qui n’ont rien à envier aux atrocités nazies de par leur ampleur et gravité dans certains cas. Et dont les medias français, notamment RFI, France24, AFP et autres se sont rendus légendairement complices autant que le ministère du tristement célèbre Docteur Joseph Goebbels fut complice des crimes du Troisième Reich. Nonobstant la complicité indéniable de la France et ses medias monstrueux dans les crimes commis par les rebelles en Côte d’Ivoire, ils continuent d’opérer et exercer dans le domaine de l’information à Abidjan et en Afrique dite « francophone » en toute impunité. C’est inadmissible. Pourquoi ne sont-ils pas assis à la CPI dans le box des accusés ? Pourquoi la France jouit-elle de tant d’impunité en Afrique ?
Pour le procès de la tragédie des noirs-africains et pour toutes ces questions si importantes pour l’avenir de notre pays et continent, j’ai décidé de briser mon silence. De toute évidence, comme j’ai coutume de le dire, la France n’a pas colonisé les noirs, elle les a « abrutis ». Elle est partie avec leur cerveau. Le plus grand mal et malheur à s’abattre sur l’Afrique dite « francophone », c’est la colonisation française. C’est pire que l’esclavage. C’est pire que la malédiction d’un esprit malin.
L’Afrique se remet autant qu’elle peut de l’esclavage. Mais l’Afrique dite « francophone » ne s’est jamais remise et ne se remettra JAMAIS de la colonisation française tant qu’elle ne se débarrassera pas complètement et n’éradiquera pas totalement tous les symptômes de la colonisation française comme Alassane Ouattara, Soro Guillaume, les chefs d’État-marionnettes qui empêchent les peuples et nations africains d’évoluer, le francs CFA qui étouffe et appauvrit les économies africaines en renflouant les caisses de l’État français, l’armée coloniale française spécialiste des coups d’état, Bouygues, Bolloré, le génocide rwandais et consorts.
Par ailleurs, les chefs d’État africains qui continuent d’envoyer les officiers de leur armée nationale en formation militaire en France ont besoin de se faire opérer de la tête. Car plus de 80% de ces soldats retournent chez eux et font un coup d’état tôt ou tard sous l’impulsion de la France. Coopérer avec la France dans tous les cas, c’est danser et dîner avec le diable. Les gentilles petites dames de Bracodi Bar sont plus loyales que la France. Mobutu, Bokassa, Houphouët, plus récemment ATT qui a fui son palais en sautant une clôture après de loyaux services rendus à la France dans le dossier de la rébellion ivoirienne, et bien d’autres collabos l’ont découvert à leurs dépens.
Alassane Dramane Ouattara et Soro Kigbafori Guillaume découvriront à leur tour bientôt car le coq a déjà commencé à chanter. Au troisième chant du coq, tout sera fini. Paris, Ouaga … si la CPI entre dans la danse, ce sera la fin. Et tout ce qui arrivera à Soro arrivera à Ouattara. Le sort des deux hommes est intimement lié. Ceux donc au RDR ou dans le clan Ouattara qui rient du sort de Soro rient en vain car ils n’ont rien compris. Soro n’a jamais été la vraie cible ; ce n’est qu’une diversion, un appât. Je serais curieux de voir l’expression sur le visage de ceux qui croient que Ouattara est Dieu et intouchable alors que la justice a emporté des gens beaucoup plus puissants que lui.
Quelquefois je me dis que peut-être que Bédié n’est pas aussi soumis qu’on pense : et si Bédié faisait le calcul interne que tôt ou tard des ennuis de justice internationale emporteraient Ouattara et son régime ? Après tout, c’est pratiquement impossible que des crimes de sang de cette ampleur échappent à la justice internationale surtout après que Ouattara lui-même ait commis l’erreur de mêler la CPI.
Les ambassades de France en Afrique sont de véritables nids de rébellions, saboteurs et déstabilisateurs. Les ambassadeurs français eux-mêmes sont des « moudjahidines ». Ils ne sont pas mieux que les arabes que la France traite de terroristes. Presque tous les militaires africains qui ont fait des coups d’état dans leur pays ont fait les écoles françaises, les écoles de coups d’état. Tous les premiers coups d’état dans les pays africains nouvellement indépendants ont été perpétrés par la soldatesque africaine encadrée par l’administration et l’armée coloniale françaises qui ne voulaient absolument pas lâcher la vache à lait négrière.
Je me méfie pareillement des soi-disant opposants qui vont se réfugier en France. La France vous envoie une rébellion, elle vous chasse du pouvoir, elle est à la base de tous vos malheurs, alors pourquoi de tous les pays au monde c’est en France que vous allez chercher exil ou refuge politique ? Ça n’a absolument aucun sens. Pour moi, tous ces FPI exilés ou refugiés en France sont des plaisantins et je m’en méfie. Quand le RDR va tomber, si ces FPI reviennent de France et prennent le pouvoir je les dénoncerai et les combattrai avec la même dernière énergie. Car on va recommencer le même cercle vicieux de protection des intérêts de la France. Tous les prétendus opposants qui reviennent de France pour prendre le pouvoir chez eux travaillent toujours pour la France. C’est un vieux schéma ; c’est connu. Or justement le gros problème chez nous, c’est la France et nous n’en voulons plus, ni la France, ni ses marionnettes déguisées, sous quelque forme que ce soit.
Les africains dits « francophones » sont les seuls individus au monde aujourd’hui à agir contre leurs propres intérêts et à agir exclusivement au profit de leurs anciens prédateurs et persécuteurs qu’ils continuent d’appeler affectueusement et erronément « ancienne puissance coloniale ». Les africains sont apparemment encore très confus sur leur passé et sur ce qu’ils ont vécu. Appeler la France « ancienne puissance coloniale » est pire qu’un abus de langage. C’est la perpétuation et même l’institutionnalisation de l’humiliation historiquement vécue. C’est une abomination. J’imagine les afro-américains appeler les blancs « ancien maître » ; ce qui est impossible et n’arrivera jamais. Ça ne traversera jamais l’esprit d’un journaliste américain, blanc ou noir, de dire sur les antennes de la radio ou télé, ou d’écrire une sottise pareille dans les journaux. Mais les insolents et déréglés de journalistes français le font parlant de l’Afrique.
Pire, certains journalistes africains font pareil en parlant de la France. La colonisation n’était pas un phénomène normal. La colonisation était un crime contre les noirs et contre l’humanité. La France n’est pas votre ancienne puissance coloniale. La France est plutôt votre ennemi historique qui a massacré vos ancêtres, violé vos femmes, pillé vos richesses, esclavagé vos peuples, volé vos ressources, tué des millions d’africains sans raison, etc. Toutes vos richesses sont au trésor français. Vous vivez dans la dèche et le monde entier se monde de vous en vous traitant de misérables alors que votre sous-sol est plus riche que le sous-sol de toute l’Europe. Quelle ironie ! Enfin bref. Revenons à nos moutons, au sujet du jour, au procès de la tragédie des noirs-africains à la cour de l’asservissement colonial de la Haye.
Par contre ce rappel des rapports historiques odieux et affreux entre les pays africains qui ont la malchance de s’exprimer en français et la France était indispensable. Parce-que les populations de ces pays sont malheureusement toujours prises en otage par la France avec la présence continue, encombrante et étouffante de l’armée coloniale française. Aussi ces populations sont-elles confuses et perdues vu la posture obséquieuse de leurs propres chefs d’État et présidents de la République qui vont baisser la culotte et verser des larmes de Barbie pour quelques morts de Charlie Hebdo à Paris alors que des rébellions soutenues par la France ou djihadistes engendrés par la guerre inopportune, injuste et d’agression française en Lybie font des milliers de morts africains sur le continent chaque jour. Exemple : Boko Haram. Oui, Boko Haram est l’œuvre de la France.
Apparemment aucun de ces sous-préfets de la France à la tête des états africains « francophones » n’est ému avec l’exception notable du Président Idriss Déby qui est un grand chef avec un grand C. Je salue humblement le Président Déby … un visionnaire. De tous les chefs d’État africains « francophones », le Président Déby a le plus compris et il a le plus fait de progrès ces dernières années en prévisions et en anticipations politiques dans sa gouvernance et dans ses rapports avec la France coloniale. Et j’ai gagné beaucoup en admiration pour lui. Si seulement les autres pouvaient suivre son exemple, on évoluerait ensemble et conjointement dans le bon sens dans notre volonté d’affranchissement.
On ne devrait confier aucun rôle continental à un « francophone » en Afrique sinon autant le confier à un citoyen français agissant exclusivement pour les intérêts de la France. Le passage du « gabonais » Jean Ping à la tête de l’Union Africaine fut une expérience qui nous enseigna beaucoup et une catastrophe absolue. Sous son règne, l’Union Africaine était scandaleusement dirigée depuis l’Élysée à Paris. Il y prenait tous ses ordres.
Jean Ping est coupable de haute trahison envers l’Afrique du temps de son passage à la tête de l’Union Africaine. Je n’aime pas particulièrement la dynastie des Bongo au Gabon et je suis absolument pour l’alternance démocratique. Mais si le Gabon n’a rien trouvé de mieux que Jean Ping, autant garder Ali. Jean Ping est pire que les sous-préfets traditionnels de la France en Afrique ; Ali au moins a l’air de rechercher un peu d’autonomie vis-à-vis de la France.
Jean Ping fait partie de ceux qui ont davantage aggravé la crise ivoirienne car ce n’est un secret pour personne que la France était derrière la rébellion en Côte d’Ivoire. L’Afrique aurait pu régler la crise ivoirienne autrement si on n’avait pas les pions de la France partout à la tête de toutes les institutions : UA, CEDEAO, UEMOA, etc. Les colons ont infiltré toutes les institutions d’autant plus que ce sont eux qui, honteusement, financent toutes ces institutions. C’est honteux de savoir que c’est l’Union Européenne et les puissances occidentales qui financent l’Union Africaine, vraiment honteux et scandaleux. Idem pour la CEDEAO qui prend tous ses ordres à l’Élysée.
Jean Ping particulièrement était au four et au moulin pour mettre en œuvre la volonté de la France en Côte d’Ivoire qui était de renverser coûte que coûte le pouvoir en place et installer Alassane Ouattara et sa rébellion. Cet homme est dangereux et les gabonais commettraient une grave erreur en l’installant au pouvoir. Il remettra à la France sur un plateau d’or tout ce qui reste au Gabon que les Bongo n’ont pas encore donné.
L’Afrique dite « francophone » est le maillon faible de toute l’Afrique et si le reste de l’Afrique avait les moyens de la conquérir même par la guerre, rien que pour la sauver de la France et chasser la France, Dieu sait que j’applaudirais des deux mains. Car l’émergence pour toute l’Afrique serait possible immédiatement dans les décennies qui vont suivre.
On n’a pas besoin d’être juriste pour percevoir toutes les anomalies du dossier Gbagbo, depuis la façon bancale dont il a été violenté puis arrêté, par les rebelles qui ont agressé son régime, jusqu’à son procès qui dandine sur une jambe, par une cour coloniale et partiale qui peine à convaincre.
Sarkozy, Ban Ki Moon, l’ONU et la France ont-ils vraiment cru qu’on allait tomber dans l’argument des élections pour justifier l’arrestation de Laurent Gbagbo ? Ont-ils cru les africains naïfs ou idiots à ce point ? Des cynocéphales au sommet du baobab dans la forêt africaine n’auraient pas cru à la sincérité de ce pseudo scrutin présidentiel de 2010 même si Gbagbo Laurent épuisé, désabusé, déboussolé, stressé, et dépourvu y avait été contraint n’ayant d’autre choix et ayant le fusil des rebelles à la tempe.
Une élection organisée avec un couteau à la gorge et un fusil à la tempe n’en est pas une. Ban Ki Moon et l’ONU, mieux que quiconque, devraient le savoir. Le rôle de l’ONU, c’est préserver la paix, et non organiser ou faciliter les guerres comme en 2011 en Côte d’Ivoire, encore moins participer à une guerre sans mandat du conseil de sécurité.
Depuis 1953, le pays de Ban Ki Moon, la Corée du Sud, fait tout pour éviter la guerre avec son voisin du Nord. Mais en Côte d’Ivoire, Ban Ki Moon a ouvertement privilégié la guerre au détriment du recomptage des voix sous pression directe de Nicolas Sarkozy, occasionnant une guerre illégale et d’agression, sans mandat de l’ONU, et des milliers de morts. C’est un crime de guerre. C’est passible de poursuites judiciaires. Maintenant ou plus tard à la fin de son mandat, on doit inculper Ban Ki Moon pour complicité de crimes contre l’humanité, pour tous les morts de la crise post-électorale en Côte d’Ivoire.
Quand on choisit délibérément de commencer la procédure et les poursuites pénales en 2011 pour une affaire qui a commencé en 2002, on n’a pas besoin d’être juriste pour comprendre que la cour mène tout le monde en bateau. On n’a même pas besoin d’être instruit pour comprendre cela. Un analphabète le comprendrait volontiers.
Pour deux parties en conflit, quand on choisit délibérément de poursuivre une seule des parties, de surcroît le pouvoir légal et légitime qui a été agressé, et qu’on chouchoute, on dorlote et on porte au pouvoir une rébellion sanglante qui a commis des crimes innommables et les pire violations des droits de l’homme dans un continent violent où les puissances occidentales règnent par rébellions interposées pour le contrôle des ressources naturelles, quel message envoie-t-on à tous les autres potentiels chefs de guerre ?
Choi, Ban Ki Moon, Nicolas Sarkozy et l’armée française ont outrepassé le mandat de l’ONU, ils ont violé ce mandat, ils se sont rendu coupables de guerre d’agression, crimes de guerre, crimes contre l’humanité, en attaquant des sites militaires et civils en Côte d’Ivoire après les élections de 2010 sans raison, sans justification, et sans provocation. La France soutenait les rebelles depuis 2002. Les rebelles n’étant pas parvenus à renverser Gbagbo, la France a concocté un plan avec l’aide de l’ONU pour passer à la vitesse supérieure et à l’offensive elle-même avec son armée qui était pourtant supposée être neutre et servir de force d’interposition. Et les élections étaient l’argument tout trouvé. Ils ont trompé Gbagbo qui d’ailleurs a été très naïf.
Dans tous les accords précédemment signés avec les rebelles, il ne devrait pas y avoir d’élections sans le désarmement préalable de la rébellion. Sarkozy et Ban Ki Moon ont forcé la main de Gbagbo pour faire des élections sans désarmement, de surcroît en obligeant Gbagbo à faire toutes sortes de concessions inadmissibles aux rebelles. Le parti pris de l’ONU était trop flagrant. C’était le piège parfait. Naturellement, Gbagbo aurait dû catégoriquement dire NON. Et tout son entourage lui avait conseillé de refuser, y compris le pauvre Charles Blé Goudé qui avait perçu le piège, et qui malheureusement siège aujourd’hui dans cette cour de la tragédie et de l’humiliation continue des noirs-africains à ses côtés.
L’entrée en guerre de la France ainsi que des troupes de l’ONU aux côtés de la rébellion ivoirienne était illégale au regard du droit ivoirien et international, et de la Charte de l’ONU. Le bombardement de la résidence officielle de Gbagbo Laurent, chef d’État et Président de la République de Côte d’Ivoire, en fonction, était illégal au regard du droit ivoirien et international, et de la Charte de l’ONU. L’installation de Ouattara et la déportation de Gbagbo, tout cela s’est fait en violation des normes et coutumes du droit. Ouattara a été installé au pouvoir par la force comme Hitler prenait les nations en Europe.
La force et le droit sont mutuellement exclusifs sauf si la force est exercée ou exécutée dans un cadre prévu par la loi. C’est pourquoi, en ce qui me concerne, la « présidence » et tous les tous les actes posés par Ouattara et son gouvernement sont illégaux, nuls et de nul effet. Le futur président régulièrement élu et constitutionnellement installé de la Côte d’Ivoire a pleinement le droit de refuser de reconnaître tous les actes posés et les engagements internationaux pris par Ouattara, y compris ses nombreuses créances à travers la planète en avançant l’argument des conditions irrégulières et inconstitutionnelles de la venue de Ouattara au pouvoir. Ce sont des arguments valables et difficilement contestables.
Comprenez que, la loi c’est une proposition d’un gouvernement qu’il fait respecter par la force. Sans force derrière, la loi n’a aucun effet. Usant de ruse et de coups bas, plusieurs forces étrangères se sont mises ensemble avec le candidat de l’étranger contre nous. Elles n’ont pas vaincu frontalement nos forces de défense et de sécurité, mais elles ont créé beaucoup de confusion et de trahisons dans nos rangs, et elles ont formé un front diplomatique commun contre nous pour faire raturer nos lois. Elles nous ont alors imposé leur marionnette et leur diktat. Si on était restés unis, Ouattara serait un souvenir immémorial.
Personnellement, je n’ai JAMAIS considéré Ouattara comme chef d’État. Et en ce qui me concerne, les gens du FPI qui appellent Ouattara « Président » sont en contradiction avec eux-mêmes (PRADO = Parrain de la Rébellion Alassane Dramane Ouattara). Ouattara est, reste, et restera toujours un chef rebelle et un chef de guerre.
En Côte d’Ivoire, notre constitution prévoit qu’on vient au pouvoir par les urnes. Nous vivons en ce moment une parenthèse et une situation extraordinaire mais qui ne changent absolument rien à notre loi fondamentale. Pendant la deuxième guerre, beaucoup de pays en Europe ont été occupés pendant quelques années par les allemands et ont subi la loi de l’occupation tout en restant attachés à leur loi fondamentale. À la fin de l’occupation, ils ont repris leur vie normale. Ouattara est une parenthèse douloureuse ; la Côte d’Ivoire rebondira et renaîtra de ses cendres. D’ici quelques années, personne ne se souviendra plus de qui était Ouattara car nul ne rentre dans l’Histoire en usant de barbarie. Ouattara rame à contre-courant de l’Histoire et il sera vite oublié.
Pareillement dans notre constitution, on ne commence pas par les armes et les élections commencées par les armes, comme dans le cas de Ouattara, sont nulles et de nul effet. Youssouf Bakayoko, cet homme en faillite morale avancée qui est responsable de la mort de milliers d’ivoiriens, ne saura me convaincre du contraire. L’Histoire sera impitoyable avec Ouattara. On parlera de lui comme de Charles Taylor, Foday Sankoh ou Jonas Savimbi avec des jeux vidéo le présentant comme un homme de la pierre taillée. Et ses enfants ou petits-enfants seront obligés de porter plainte sous le regard amusé de l’opinion.
Ouattara n’est pas encore mort que le lynchage médiatique a déjà commencé de la part de ses propres amis et alliés. Au moment où le procès Gbagbo soulève beaucoup de questions à cause de l’enquête bâclée de l’apprentie du droit Fatou Bensouda, la presse française relance le débat sur qui a vraiment gagné les élections présidentielles de 2010 en Côte d’Ivoire. Là où elle affirmait auparavant avec certitude mathématique que Ouattara était le vainqueur. Et maintenant, même quand elle parle d’une hypothétique victoire de Ouattara en 2010, la presse française ne dit plus qu’il a gagné les élections présidentielles. Elle dit plutôt qu’il a été « reconnu vainqueur par la France, les États-Unis et l’ONU ». Ça en dit long ça.
En gros, il a été reconnu par les colonialistes et leurs affidés qui sèment la guerre et le désordre partout dans le monde. Quand on dit que vous avez été reconnu vainqueur par ceux-là, tout le monde sait ce que ça veut dire. Les gens en rient. Ouattara est un rebelle pur et dur, car un vrai démocrate aurait démissionné pour son honneur.
Comme vous pouvez le constater chers amis, tout du début à la fin concernant les accusations portées contre le Président Gbagbo est faux et contraire au droit. La cerise sur le gâteau, c’est la formation de Fatou Bensouda, la procureure de cette cour bizarre qui soulève encore autant de questions. Elle est créditée d’une licence en droit obtenue au Nigeria. Elle a été conseillère puis ministre du dictateur de la Gambie Yahya Jammeh. Et voilà tout son parcours avant de se retrouver dans le sillage de la justice internationale de l’ONU connue pour sa légèreté, sa partialité et ses nombreuses carences.
Avec son CV et son accointance passée avec un dictateur comme Yahya Jammeh, Fatou Bensouda n’aurait jamais pu obtenir même un poste d’assistant de bureau dans un cabinet d’avocat dans la plupart des grands cabinets en Occident. Cependant, la voilà bombardée procureure de la CPI pour juger des chefs d’État africains. Et pourtant à l’écouter plaidoyer c’est clair qu’elle ne maîtrise pas vraiment l’instrument juridique en général, et le droit pénal en particulier. Elle est très maladroite et il y a beaucoup de ratés dans sa plaidoirie. C’est bien là tout le mépris que la communauté internationale éprouve à l’égard de l’Afrique qui commence à réagir et à s’en plaindre enfin, à commencer par les chefs d’État africains qui sont les premiers concernés.
Dans un monde parfait et dans une vraie cour de justice, le Président Gbagbo et le ministre Charles Blé Goudé gagneraient leur procès haut les mains sur la forme sans nécessité d’entrer dans la substance vu les nombreuses violations de leurs droits depuis les façons cavalières dont ils ont été arrêtés jusqu’à l’absence de parties indispensables au procès, dont notamment les rebelles des Forces Nouvelles. Dans un monde parfait et dans une vraie cour de justice, non seulement ils gagneraient, mais ils pourraient contre-attaquer en justice leurs accusateurs pour accusations mensongères, calomnie, persécution et diffamation.
Fort malheureusement, la CPI est bien trop politisée pour rêver à un tel scenario. Et je suis pessimiste. C’est une cour à vocation purement colonialiste, pour régler des comptes. Elle a un but, comme la Banque Mondiale, l’ONU, le FMI, etc. Toutes ces institutions ont des missions précises, dans la perpétuation de l’asservissement des peuples autrefois en esclavage et subséquemment colonisés. Si vous essayez de bousculer l’ordre établi des choses dans l’une de ces institutions, on vous liquide, purement et simplement. Le Président Gbagbo a bien de la chance de finir à la CPI. Notre cher et regretté Président Thomas Isidore Sankara ne fut pas aussi chanceux – le Burkina Faso était sur le point d’atteindre l’autosuffisance alimentaire sous son leadership et cela inacceptable pour certains.
C’est une cour politique et une cour aux ordres, point barré. Aujourd’hui tous les administrateurs de cette cour sont presque quasiment blancs et ses victimes noirs. Mais à l’origine ce n’était pas le cas. L’ancêtre de la CPI, c’est bien « Nuremberg ». À Nuremberg, ils étaient tous blancs. Pourquoi alors refusent-ils tous aujourd’hui de reconnaître la CPI et que c’est presqu’exclusivement les africains qu’on conduit à l’abattoir ? Combien de morts y-a-t-il eu en Irak, en Lybie, en Syrie, en Afghanistan et ailleurs ?
L’idée d’une justice pénale internationale en elle-même n’est pas mauvaise mais si c’est exclusivement pour cibler les noirs-africains, au diable, on en a assez des cadeaux empoisonnés, scandaleux et discriminatoires de l’Occident. Dans ces conditions, je préfèrerais à la rigueur que même un monstre comme Charles Taylor soit jugé et emprisonné en Afrique. Ou en liberté. Chaque africain ouvertement et publiquement discriminé expose tous les africains à la discrimination et c’est inacceptable. Et c’est cela le sens de notre combat contre la CPI à géométrie variable.
Méprisé et violé continuellement sans raison depuis sa candidature aux élections de 2000, après 30 ans d’opposition politique, certes mouvementée mais démocratique et pacifique dans l’ensemble, jusqu’à son enlèvement et sa séquestration puis déportation par des brigands et des terroristes agissant sous mandat français et onusien en 2011, Gbagbo Laurent a longtemps déjà été condamné. Il a déjà fait 4 années de détention sans jugement et on lui a refusé à plusieurs reprises la liberté provisoire, surveillée, conditionnelle ou sous caution. Qu’est-ce qui justifiait ce refus pour un homme de 70 ans en état imparfait de santé, avec une procureure aux accusations hypothétiques, douteuses voire non-crédibles ?
Même si le Président Gbagbo a une longue vie (et que Dieu le Tout-Puissant, Clément et Miséricordieux lui accorde une longue vie pleine de grâces afin que ses ennemis soient témoins des grandes choses qu’il va accomplir après les épreuves présentes) quand pourra-t-il enfin prendre la retraite après avoir surmonté toutes ces épreuves pour jouir des années qui lui restent ? Les caisses à résonnance et autres perroquets de la France ont déjà annoncé les couleurs : 3 à 4 ans de procès. D’abord 3 à 4 ans de procès c’est excessif. Mais je parie que c’est fait exprès. Tout cela rentre dans le calcul et le schéma de la France et des soutiens de Ouattara. Ça lui permet de terminer tranquillement son deuxième mandat.
Pendant ce temps, Gbagbo pourrit dans le goulag de la CPI, ainsi que Charles Blé Goudé. Coupable ou pas, Gbagbo aura passé un total de 7 à 8 ans dans cette merde de CPI. Voilà le piège caché dont personne ne parle. Il aura quel âge ? Quel sera son état de santé ? Quel sera son moral ? Quel sera son état physique ? Et Blé Goudé, bien que plus jeune, dans quel état sera-t-il après tant d’années ?
Personnellement, à la place du Président Gbagbo, si j’avais été envoyé à la CPI par la France, JAMAIS je ne prendrais un avocat français pour ma défense. J’observe et je surveille Me Altit de TRÈS PRÈS comme du lait au feu et, jusque-là, il n’a encore rien fait pour me convaincre. La CPI n’avait aucune raison de refuser à répétition la liberté conditionnelle au Président Gbagbo comme elle l’a fait, vu son âge, son état de santé, la nature politique du litige nonobstant les déclarations mensongères du contraire de Fatou Bensouda niant cette évidence, et surtout le dossier fébrile et léger de la procureure. Un avocat foncièrement attaché aux intérêts de son client aurait fait un grand scandale pour exiger et obtenir la liberté conditionnelle pour son client. Le Président Gbagbo aurait dû aller à son procès en état de liberté conditionnelle. Le silence de Me Altit jusqu’au procès continue de méduser.
La seule bonne nouvelle dans cette affaire, c’est ce que j’avais écrit au lendemain de la déportation du Président Gbagbo à la Haye : 1. Ouattara a commis la plus grosse erreur de sa carrière en y envoyant Gbagbo par pure haine et il paiera cash car il y finira aussi ou bien ça va l’emporter et emporter son régime si le régime ne meurt pas avant de sa propre mort … c’est une erreur plus grave que les élections sans désarmement de Gbagbo (Par ailleurs je ne donne pas longtemps à vivre au régime Ouattara ; je ne crois pas qu’ils vont pouvoir surmonter tous les défis actuels) ; et 2. Le procès de Gbagbo est le procès de la CPI est elle-même.
Me Namory F. Dosso
Maitre.Dosso.MD@gmail.com
Les commentaires sont fermés.