Côte-d’Ivoire: Mathurin Yao Saky, hommage à un journaliste émérite

Mathurin

Né il y a 61 ans dans les confins d’Aboisso, plus précisément dans le village de Gaoussoukro, Mathurin YAO-SAKY est journaliste.

Yao Saky garde le sourire et raconte son parcours de vie, avec beaucoup de joie et de reconnaissance à Dieu qui a fait de lui, fils de paysans, un « homme heureux » comme il se plaît à le dire.

Yao –Saky a fréquenté l’Ecole Primaire Publique de son second village Malamalakro avant de rejoindre l’Ecole Primaire Publique – Plateau d’Aboisso de son célèbre Parrain, le Président Philippe Grégoire Yacé qui a été enseignant dans cette école. De là, il est orienté en classe de 6ème au Collège Moderne d’Aboisso pour la rentrée scolaire 1968 – 1969. Après 4 années à Aboisso, il est affecté au Lycée Moderne d’Abengourou où en sa qualité de membre de Mouvement des Elèves et Etudiant de Côte d’Ivoire (M.E.E.C.I), ce jeune au physique de premier, très surveillé par les Educateurs, il parvient tant bien que mal à animer la vie sociale et culturelle du Lycée d’Abengourou de 1972 à 1975.

Le baccalauréat en poche en 1975, il se retrouve au Département d’Anglais de l’Université d’Abidjan. En cette année 1976, déjà très passionné par les USA, le voila bénéficiaire d’une Bourse d’Etudes pour passer les vacances universitaires aux USA où il sera animateur dans une colonie de vacances. Ce séjour lui permet de visiter l’Est des USA depuis Boston, New York, Washington (visite de la Maison Blanche, le Capitole), Philadelphie, etc.
Malgré l’appel du pied de son tuteur, un haut cadre américain résidant à Boston, prêt à l’aider à rester aux USA, l’amour de sa maman est si fort qu’il décide de regagner son pays, la Côte d’Ivoire. Ce séjour aux USA l’a tellement bouleversé qu’il est gagné par le large.
C’est alors qu’il apprend qu’il y a un concours pour aller faire du Journalisme à l’Université de Dakar. Il est désigné Major à l’issue du concours ouvert aux professionnels du Journalisme et aux Etudiants.
De retour des 3 années de formation en Journalisme (1977-1980) qui l’ont conduit successivement : au Sénégal, en France, au Canada et aux USA pour la seconde fois, il est affecté à la rédaction de la RTI animée par le célèbre Journaliste, Joseph Diomandé Journaliste privilégié du Président Félix Houphouët Boigny et qui prend Yao-Saky sous sa coupe comme son protégé. Ainsi tous les reportages chez le Président Houphouët Boigny, soit en sa Résidence Privée de Cocody, soit au Palais Présidentiel, lorsque Joseph Diomandé n’a pas le temps d’y aller, c’est YAO-SAKY qui est à la tâche.
Pour des raisons d’opportunités, le voila parti de la RTI en août 1981 pour l’Ambassade du Canada en Côte d’Ivoire où pendant 14 ans (1981-1995), ou il a exercé les fonctions d’Attaché Culturel et d’Attaché de Presse.
« 60 Ethnies = 1 Ethnie », initiative précurseur
Yao –Saky est le fondateur de l’Organisation Non Gouvernementale (O.N.G), 60 Ethnies = 1 Ethnie. Une œuvre de cohésion sociale que ce militant du Pdci-Rda a suscité pour prendre, en visionnaire, le devant du vivre ensemble.
Mais, lui-même va subir les foudres de l’exclusion et de la méchanceté dans les arcanes du pouvoir.
Conseiller Technique pendant 10 ans (2001-2011) au Ministère de la Communication, il a servi entre autre, Guillaume SORO dès sa nomination au Ministère d’Etat, Ministère de la Communication en mars 2003. « Je le remplaçais là où il n’avait pas le temps de se rendre vu qu’en cette période, il y avait de l’animosité contre les cadres de la rébellion, je faisais office de suppléant et on me traitait de « rebelle » rappelle avec humour Yao –Saky.
Malheureusement, dès l’avènement au pouvoir d’Etat du Président Alassane Ouattara, « les torpilleurs » ont eu raison de lui auprès du Ministre Diakité Coty Souleymane, qui sans m’entendre, m’a enlevé de mon poste» regrette-t-il. Dans cette veine, l’homme qui était entre temps au Conseil National de la Presse (C.N.P) a été débarqué de cette entité sous tutelle du ministère de la communication.
« Je suis un journaliste à la recherche d’un nouvel emploi. Je suis encore bon pour le service et je ne suis pas à la retraite soutient-il.
Des regrets dans sa vie ? « Non. Je remercie Dieu d’avoir fait de moi ce que je suis devenu. Je ne regrette rien » assène Yao Saky qui reconnaît tout de même que « les gens ont dit des méchancetés sur mon compte sans jamais chercher à savoir ce qui était vrai, les circonstances de la survenue de tel fait, ne sachant même pas que je suis militant du PDCI-RDA ».

De décembre 1980 à décembre 2015, 35 ans d’amour pour le journalisme exercé avec passion.
Son éviction du ministère de la Communication sans motif valable n’a pour autant pas arrêté sa soif du travail.
Ceux qui ont pensé briser Yao –Saky, n’auront pas cassé le roc Yao –Saky, Francophile fou car élevé par des Coopérants français à Aboisso, et passionné des USA qu’il a visité plus de 4 fois, Journaliste Emérite qui ne demande aujourd’hui qu’à servir son pays.
60 Ethnies = 1 Ethnie, cela avait bien son sens non ? Celui qui rêvait de renforcer à son modeste niveau les relations entre le Canada et la Côte d’Ivoire affirme avoir encore un idéal à défendre, le droit à servir son pays et le Président Alassane Ouattara.

Adam’s Régis Souaga

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