Burkina Faso – Élu président Roch Marc Kaboré, ex-proche de Compaoré prône la « rupture » (PORTRAIT)

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Par Bernard Bougoum

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Elu nouveau président du Burkina Faso avec 53,49% à l’issue du premier tour à la présidentielle du 29 novembre face à 13 autres candidats, Roch Marc Christian Kaboré qui a occupé de nombreuses hautes fonctions dans l’appareil d’Etat sous le président déchu Blaise Compaoré, prône la « rupture » d’avec le passé teinté « d’impunité, mal-gouvernance et corruption ».
Roch Marc Christian Kaboré, élu nouveau Pdt du Faso

Originaire de Zorgho dans la province du Ganzourgou (Centre-est), « Roch » est né le 25 avril 1957 à Ouagadougou. Il était présenté comme l’un des favoris à l’élection présidentielle du 29 novembre qui intervient une année après la démission forcée de M. Compaoré, sous la pression de la rue contre sa tentative de se maintenir au pouvoir après 27 ans.

Après l’obtention de son baccalauréat à 18 ans, il poursuit ses études d’économie et de gestion à l’Université de Dijon, en France où il ressort en 1979, avec un Diplôme d’Etude supérieure spécialisées (DESS) en gestion ainsi que du Certificat d’aptitude à l’administration et à la gestion des entreprises.

A l’âge de 27 ans, Roch Kaboré, ex-président de l’Assemblée nationale de janvier 1994 à février 1996 et ex-Premier ministre de 2003 à 2012, il est promu directeur général de la Banque internationale du Burkina (BIB) de 1984 à 1989 sous la révolution de l’ex-président charismatique Noël Isidore Thomas Sankara, tué dans un coup d’Etat en 1987.

Après le renversement de Thomas Sankara, il devient le tout premier ministre des Transports et des Communications de Blaise Compaoré de 1989 jusqu’en 1990 où il est élevé au rang de ministre d’Etat. Il dirige ensuite le portefeuille des Finances et du Plan de 1992 à 1993, avant de prendre la commande de l’ex-parti au pouvoir, le Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP, ex-majorité) pendant 10 ans (2003-2012).

Fort de son engagement politique, M. Kaboré est élu pour la première fois député de la province du Kadiogo (Ouagadougou) en 1992 sous la bannière de l’Organisation de la Démocratie et le Progrès/Mouvement du Travail (ODP/MT, ex-parti au pouvoir) et est réélu en mai 1997 pour devenir le premier vice-président de l’Assemblée nationale.

Après sa démission le 5 janvier 2014 du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP, ex-majorité), pour « manque de démocratie » au sein du parti présidentiel, M. Kaboré fonde avec Salif Diallo, ex-ministre d’Etat et homme de main de Blaise Compaoré et Simon Compaoré, ex-maire de Ouagadougou (1995-2012), le Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP) dont il prend la tête.

Environnement familial

Roch Marc Kaboré a milité depuis ses études universitaires de 1975 à 1980, au sein de la Fédération des étudiants d’Afrique noire en France (FEANF), structure très active au moment des indépendances et promeut l’idée d’une Afrique unifiée.

Cet ex-compagnon de Compaoré est présenté par le président du « Burkina Yirwa » Etienne Traoré, l’un de ses alliés politiques, comme un candidat du « consensus » qui ouvrira les voies vers un « Burkina nouveau ».

De forte corpulence et peu bavard, Roch (1 mètre 75), se distingue par son attachement au port des vêtements faits avec le coton du Burkina dont les habits Faso Danfani (pagne local).

A 58 ans, le nouveau locataire de Kossyam, palais présidentiel, marié et père de trois enfants, catholique, issu de l’ethnie « Moaga », la communauté majoritaire, est reconnu par bon nombre d’acteurs politiques, comme celui qui a pu se forger un comportement de « rassembleur » dans le milieu politique.

Perception de la situation politique et projet de société de Roch Kaboré

« Les événements des 30 et 31 octobre 2014 (ayant contraint le président Compaoré à la démission) nous ont clairement révélé les attentes des populations, en matière de développement, de justice, d’emploi, un chantier vaste, étant donné que tout est encore prioritaire au Burkina Faso », estime-t-il, en homme politique averti, à un quotidien burkinabè.

Le MPP, soutient vouloir « restaurer » la confiance d’avec les populations en adoptant une autre forme de gouvernance « basée sur la démocratique, l’intégrité, la justice sociale et de la liberté des opinions ».

Le nouveau président burkinabè qui s’est engagé pour une « justice indépendante » pour tous les Burkinabè, lors des campagnes électorales, s’il est élu au soir du 29 novembre.

Mais il a surtout fait le buzz avec sa promesse de recruter dans la Fonction publique « tous ceux qui détiennent un diplôme universitaire jusqu’en année de maîtrise pour combler le manque de personnel enseignant » : sa « réponse » pour rehausser le niveau de l’enseignement de façon générale et réduire le taux de chômage.

Son parti se revendique social-démocrate et son projet de société axé sur cinq grands points, englobe « la réforme des institutions et de l’administration, la mise en place d’un nouveau modèle de développement, la promotion et la vulgarisation des nouvelles technologies de l’information et de la communication, la dynamisation du secteur privé et un meilleur partage des fruits de la croissance à travers un nouveau contrat social ».

Au nombre des réformes institutionnelles, Roch Marc Kaboré veut passer à la « réécriture d’une nouvelle constitution » en vue de diminuer les pouvoirs du chef de l’Etat et renforcer l’autonomie et l’indépendance du législatif et du judiciaire.

BBO

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