Côte d’Ivoire – Même le régime militaire de la Birmanie est mieux que le régime de Ouattara

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Même le régime militaire de la Birmanie est mieux que la Côte d’Ivoire actuelle

PRAO YAO SERAPHIN

« Il ne voyait pas de fourberie plus grande que de tromper ses concitoyens et de faire passer, lorsqu’on est sans mérite, pour un homme capable de gouverner l’Etat »
(Xénophon)

La Birmanie, la « République de l’Union de Myanmar » a connu pendant de longues années la dictature militaire. Mais l’année 2015 est une année historique pour la Birmanie. Le président par intérim du parti au pouvoir a reconnu, hier lundi, sa défaite face au parti de l’opposante et prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi, à l’occasion des premières élections libres organisées depuis 25 ans en Birmanie. C’est un pays dont la superficie totale est de 676 578 Km² avec une population totale de 51 419 420, en 2014. Les occidentaux ne ratent pas un seul instant pour lancer de violentes diatribes contre le régime militaire. Et pourtant, ce régime est mieux que la Côte d’Ivoire actuelle.

Premièrement, malgré la dictature militaire, le régime actuel ne fait pas mieux. En Côte d’Ivoire, la part des internautes dans la population est de 2,20%. Ce taux est de 2% également en Birmanie. Dans ce pays, le nombre d’utilisateurs de téléphones portables a été multiplié par quinze en six ans.

Deuxièmement, en matière économique, le régime militaire rivalise avec la Côte d’Ivoire. Avec une population qui vit encore à 70 % dans les campagnes, la « République de l’Union de Myanmar » reste à la traîne de ses voisins : le revenu par tête est de 1 270 dollars par an (comparé par exemple avec la Thaïlande ,5 370 dollars) et derrière le Laos (1 670). Même si en 2014, le PIB par habitant de la Côte d’Ivoire est de 1545 dollars, le taux de chômage en Birmanie est de 4% là où la Côte d’Ivoire enregistre un taux de 25% (5,03% pour l’AGEPE).

Troisièmement, le régime militaire enregistre de meilleurs chiffres en matière de développement humain. Il s’agit d’un indice composé qui mesure la qualité de vie moyenne de la population d’un pays. Théoriquement, l’indice va de 0 à 1. Il tient compte de trois dimensions du développement humain. D’abord, la possibilité d’avoir une vie longue et en santé en se fondant sur l’espérance de vie à la naissance. Ensuite, le niveau de scolarisation, évalué à partir du taux d’analphabétisme et de la fréquentation des différents niveaux du système scolaire. Enfin, le standard de vie, calculé à partir du Produit intérieur brut par capita en tenant compte de la Parité du pouvoir d’achat (PPA). L’indice du développement humain en Birmanie est de 0,584 alors qu’en Côte d’Ivoire, il est de 0,463.

Quatrièmement, le régime militaire fait mieux en matière de transition politique. Il est admis que la démocratie représentative est une forme de démocratie qui est caractérisée par l’élection de représentants des citoyens. Elle prospère avec l’existence d’un ensemble de procédures, instruments et de qui favorisent l’implication directe des citoyens dans le gouvernement des affaires publiques. Vu sous cet angle, il est bon que le nombre d’électeurs soit élevé. En Birmanie, sur une population de 51 419 420, il y avait 30 millions d’électeurs soit environ 58% de la population totale. En Côte d’Ivoire, sur une population totale de 25 millions d’habitants, la dernière élection a enregistré seulement 6 millions d’électeurs, soit 24% de la population.

Concernant le respect de la constitution, malgré les limites de leur constitution, les Birmans n’ont pas pris les armes pour autant. En effet, la Constitution birmane interdit l’accès à la fonction suprême à quiconque a des enfants de nationalité étrangère. Or Aung San Suu Kyi a eu deux enfants avec l’historien britannique Michael Vaillancourt Aris (décédé en 1999) : Alexander Aris, né en 1973 à Londres, et Kim, né en 1977 à Oxford. Tous deux ont la nationalité britannique. Selon The Economist, elle aurait été rédigée dans le seul but d’écarter Aung San Suu Kyi de la présidence. Les Birmans attendent de changer cette constitution de façon démocratique et non avec les armes. Mais dans notre pays, certains ont pris des armes pour avoir des cartes d’identités.

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