L’appel du président Ouattara a été entendu. Il avait demandé jeudi, à Tiassalé, aux ex-combattants encore dans des sites militaires, de les libérer avant le 30 juin, appelant les ministres de la Défense et de la Sécurité, le chef d’état-major des Frci et le chef des forces terrestres d’appliquer cette mesure. Aussitôt dit, aussitôt fait. Depuis hier, l’opération de réintégration des ex-associés aux Frci par l’Autorité pour le désarmement, la démobilisation et la réintégration (Addr) est entrée dans sa phase active avec l’évacuation en cours de la Brigade anti-émeute (Bae) de Yopougon, située non loin du centre hospitalier universitaire (Chu) de cette commune. Un site qui logeait près de 995 ex-combattants. Le lancement de ladite opération s’est fait en présence du général Touré Sékou, chef d’état-major adjoint chargé des opérations des Frci, du général Gaoussou Soumahoro, commandant des Forces terrestres, du contre-amiral Djakaridja Konaté, commandant de la marine nationale et de Fidèle Sarassoro, Directeur de l’Addr. Les exassociés aux Frci de la Bae donnent ainsi le ton d’une opération de grande envergure qui va porter sur 4286 éléments à Abidjan et 1340 à l’intérieur du pays. Cette opération nationale concerne donc au total, 5 626 ex-associés aux Frci. Elle s’inscrit dans le cadre général de la campagne nationale de sensibilisation des ex-combattants non encore pris en compte organisée par l’Addr depuis le 11 février dernier et surtout de l’appel lancé le 16 avril à Tiassalé aux ex-combattants Associés aux Frci par le président de la République, Alassane Ouattara.
Hier à la Bae, les ex-combattants ont accueilli l’annonce de leur départ des sites militaires avec mécontentement. Mais les généraux Touré Sékou et Gaoussou Soumahoro ont su trouver les mots justes pour les calmer et leur expliquer que tout le monde ne peut être recruté dans l’armée. Fidèle Sarassoro, lui, a donné des assurances quant à la fiabilité des opportunités de réintégration que l’Addr leur propose. Finalement, tout est rentré dans l’ordre et l’enrôlement des ex-combattants a commencé pour le processus de désarmement, démobilisation et réintégration (Ddr).
Les premiers convois de ces ex-associés aux Frci, pour les sites de resocialisation, partent d’Abidjan ce mardi. Après les éléments de la Bae, suivront ceux du camp commando d’Abobo, du Centre d’instruction navale, de l’Etablissement général des services (Egs) à Treichville, du Bataillon de commandement de soutien au Plateau, du Camp Génie d’Adjamé et de la Base navale de Lokodjro. Dans la capitale économique, c’est la Cellule de coordination des combattants d’Abidjan qui fermera la marche le 2 juin. L’opération va se poursuivre du 8 au 27 juin à l’intérieur du pays, dans toutes les localités où sont présents des ex-associés aux Frci. Une fois identifiés et désarmés sur les camps militaires ou sur les sites publics ou privés, ces ex-combattants sont acheminés sur des sites de resocialisation (Mbahiakro, Bouaké, Bondoukou, Guiglo, Bouaflé, Sassandra) où commence pour eux, le véritable retour à la vie civile avec des cours de civisme et de discipline, des sessions d’orientation en gestion de la cellule familiale, des séances d’assistance psychosociale et de lutte contre les abus d’alcool et de drogue. Pendant la resocialisation d’une durée d’un mois, l’ex-combattant perçoit de l’Onuci, un pécule de 40 000 FCFA. L’Addr s’engage, dans un délai de deux mois, à l’orienter vers une formation qualifiante de son choix, période au cours de laquelle il continuera à percevoir le pécule mensuel de 40 000 FCFA. A la fin de la formation, l’ex-combattant reçoit une assistance financière de 800 000 FCFA pour entreprendre une activité génératrice de revenu. L’opération, elle, se poursuit sur le site de désarmement d’Anyama. C’est donc désormais là que tous les ex-associés aux Frci d’Abidjan se rendront pour leur prise en compte dans le processus.
Ouattara Abdoul Karim
L’Expression
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