Côte d’Ivoire – climat préélectoral délétère, candidature de Ouattara…le Cojep sollicite la médiation de Mugabe

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Violations des droits de l’homme, climat préélectoral délétère, candidature de Ouattara

Le Cojep sollicite la médiation de Mugabe, président en exercice de l’union Africaine

Dans une lettre ouverte datant du 25 mars 2015, le Cojep, par le biais de son président intérimaire Agénor Youan Bi, sollicite la médiation de Robert Mugabe. Le mouvement de Blé Goudé invite le doyen des chefs d’Etat africains à s’impliquer pour dissiper les nuages qui pourraient compromettre dangereusement le climat sociopolitique en Cote d’Ivoire. Ci-dessous l’intégralité de la lettre

Excellence Monsieur le Président,

Je voudrais avant tout propos, solliciter votre clémence au regard du caractère peu protocolaire de cette correspondance à vous adressée.
Le choix de ce canal de transmission dénote aussi bien, de la gravité de la situation politique qui prévaut dans notre pays, la Côte d’Ivoire, que de sérieuses menaces qui planent sur le processus électoral, eu égard aux nuages sombres qui s’amoncellent et dont l’urgence commande de les dissiper au plus vite.
En effet, Excellence Monsieur le Président, j’ai l’avantage de requérir de votre haute bienveillance, l’obtention de votre MEDIATION en urgence dans la vie politique ivoirienne pour plusieurs raisons :
-la garantie de la stabilité politique ;
-la restauration de l’Etat de Droit ;
-le respect des Droits de l’Homme;
-la garantie de l’organisation d’élections libres, justes et transparentes.
Toutes choses sur lesquelles le pouvoir ivoirien ne rassure pas ; mais pire est déjà à la manœuvre pour biaiser les élections.
En votre qualité de premier responsable de l’organe panafricain, garant de la paix dans nos Etats, il sied de vous faire le décryptage de la situation politique actuelle de la Côte d’Ivoire.
Nul n’ignore que les récentes crises survenues dans notre pays, jadis havre de paix, sont consécutives au non-respect des dispositions constitutionnelles portant sur le processus électoral.
Pour preuve, lors des élections présidentielles de 2000, la Cour Suprême a rendu l’Arrêt N° E0001-2000 invalidant la candidature de Monsieur Alassane OUATTARA.
La contestation des résultats issus de ces élections, remportées par Monsieur Laurent Gbagbo, a plongé le pays dans un chaos indescriptible.
Pour solutionner la crise, des arrangements politiques ont été faits, de Marcoussis à Ouagadougou en passant par Accra et surtout PRETORIA afin de faire d’Alassane OUATTARA un candidat exceptionnel pour uniquement les élections de 2010, après utilisation de l’Article 48 de la Constitution par le Président Laurent GBAGBO.
Mais contre toute attente et en violation des arrangements politiques antérieurs, le Président Alassane OUATTARA s’est fait investir comme candidat par son parti le Rassemblement Des Républicains (RDR) le Dimanche 22 Avril 2015 pour les présidentielles prochaines.
Pourtant, l’Arrêt invalidant sa candidature demeure viable et n’est susceptible d’aucun recours.
Face à cette situation, les ivoiriens s’interrogent et plusieurs questions taraudent leurs esprits :
Comment et par qui s’opérera la validation des candidatures ?
Par quelle alchimie le Président Alassane OUATTARA compte-t-il être retenu parmi les compétiteurs ?
Quels sont les gages de paix au regard de cette volonté affichée du pouvoir de faire un passage en force ?
Et le plus important, quelle sera la REACTION du PEUPLE de Côte d’Ivoire ?
Toutes ces inquiétudes trouvent leur fondement dans des indices visibles et aggravants.
D’abord, la composition actuelle de la Commission Electorale Indépendante (CEI), organe chargé de l’organisation des élections et de la proclamation des premiers résultats, est taillée à la mesure des aspirations du Président Alassane OUATTARA et a encore à sa tête le tristement célèbre Youssouf BAKAYOKO, l’homme qui a embrasé le pays en 2010, sans aucun remord.
Ensuite, Monsieur Francis WODIE, Président du Conseil Constitutionnel, organe chargé de la proclamation des résultats définitifs vient d’être contraint à la démission et remplacé par Monsieur KONE Mamadou, un fidèle parmi les hommes liges du Président Alassane OUATTARA.
Enfin, outre la mainmise totale, suivant une démarche cavalière emprunte de mépris, sur tout le processus électoral, il importe de noter la caporalisation des média d’Etat, la privation des libertés publiques et l’instrumentalisation de la justice.
Excellence Monsieur le Président, aux constats, c’est un euphémisme d’affirmer que les élections à venir en Côte d’Ivoire sont prises en otage par un candidat à la candidature, inéligible, mais qui manœuvre déjà par le truchement des moyens de l’Etat pour s’imposer vaille que vaille au Conseil Constitutionnel en violation flagrante de la Constitution Ivoirienne.
Face à cette imposture d’une autre époque qui se dessine, le peuple de Côte d’Ivoire entend se dresser comme un seul Homme afin que des élections libres, justes et transparentes résultent une paix durable.
Déjà, l’opposition se rassemble pour faire front par la mise sur pied d’une plate-forme politique. Plate-forme que je voudrais saluer ici et à laquelle j’adhère totalement tout en formulant le vœu que cette UNION SACREE puisse sauver notre pays d’une crise perceptible.
Excellence Monsieur le Président, à cela il faut ajouter que les questions liées à la récente crise électorale demeurent :
-la justice des vainqueurs continue de régner;
-de multiples prisonniers politiques croupissent encore dans les geôles du pouvoir ;
-des milliers d’exilés et réfugiés existent à ce jour;
-l’occupation des exploitations agricoles, des résidences privées et cités universitaires par des supplétifs militaires ainsi que le gel des avoirs ne trouvent pas encore de solution.
De ce qui précède, il est impérieux de régler tous ces problèmes avant les joutes électorales pour une vraie réconciliation et une cohésion sociale retrouvée.
La réconciliation implique la libération des prisonniers politiques dont les plus illustres sont le Président GBAGBO Laurent, le Ministre Charles BLE Goudé et Mme Simone GBAGBO ; le retour des exilés politiques et des refugiés ; la libération des exploitations agricoles, des résidences privées et publiques, des cités universitaires; l’ouverture des médias d’Etat à l’opposition et l’indépendance de la justice.
Il faudra aussi remettre à plat tout le processus électoral par la mise en place d’une Commission véritablement indépendante, des élections sécurisées et surtout avec des candidats retenus dans le strict respect de la constitution ivoirienne.
Excellence Monsieur le Président, pour tout, mieux vaut prévenir que guérir,
car le passé n’a de sens que lorsqu’ il est utile au présent et permet d’appréhender l’avenir.
Le COJEP est viscéralement attaché à la paix et à la réconciliation nationale, vœu cher à son leader charismatique Charles BLE Goudé.
C’est pourquoi avec notre guide, le Président Laurent GBAGBO, nous disons : « ASSEYONS-NOUS ET DISCUTONS » pendant qu’il est encore temps.

Dans l’espoir que ma requête trouve une suite favorable, veuillez agréer Excellence Monsieur le Président, l’expression de mes respectueuses salutations.

Le Président Intérimaire
Agénor YOUAN Bi TRA

Ampliations: CEDEAO, France, ONU, UE, Allemagne
Angleterre, Etats-Unis, Chine, Russie, Afrique du Sud.

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