Une contribution de Maitre Namory F. Dosso
Quand on a des ambitions présidentielles, surtout dans un pays africain face à un tyran, il y a deux cas :
1. On est le dauphin ou le candidat du président sortant, on a sa bénédiction ou au minimum son soutien tacite et peut-être même qu’on veut se présenter sur la base de son bilan – si le bilan est bon – alors on coopère avec le président sortant et on peut même travailler dans son équipe gouvernementale.
2. Mais quand on veut se présenter contre le président sortant qui a l’intention lui-même de se représenter, aller travailler dans son gouvernement est pire que prêter le flanc ; on creuse sa propre tombe. C’est comme se mettre la corde au cou et attendre d’être pendu par le président sortant, surtout si celui-ci s’appelle Alassane Ouattara et a fait 10 ans de guerre et de rébellion pour devenir président.
Le Gouverneur Charles Konan Banny a fait une grosse erreur – tu comptes te présenter contre Ouattara et tu as accepté de travailler pour lui ? Et il t’a confié des milliards à gérer dans une commission bidon sans tête ni queue qui n’avait AUCUN CHANCE d’aboutir ?
«Mon vieux père Banny», c’était un piège, le genre élémentaire que Nanan Boigny tendait souvent à ses adversaires ou ennemis. Justifier chaque centime des 16 milliards et sorti blanchi de cette affaire relèverait absolument du MIRACLE PUR, le genre qu’on n’a plus vu depuis que Lazare a été ressuscité des morts. Je ne dis pas cela parce-que je pense que tu as mal géré ; je le dis parce-que ce sera impossible d’autant plus que la mission de réconciliation nationale de la commission qu’on t’a confiée était elle-même IMPOSSIBLE, et tu étais entouré de plusieurs éléments de Ouattara dans cette commission et sur le terrain qui avaient toute latitude de créer des trous financiers pour t’acculer, et au besoin te couler. Et c’est exactement ce joker mis au frais depuis longtemps que Ouattara a sorti depuis que tu as annoncé ta candidature aux présidentielles contre lui. C’est une vieille ruse, surtout en Afrique, pour salir les adversaires politiques qui coopèrent avec le pouvoir.
Tonton Banny, j’espère que tu as en retour des jokers et des dossiers « chauds et compromettants » sur Ouattara et la rébellion pour faire peur à Ouattara et le faire reculer ou réfléchir par deux fois sur sa chasse aux sorcières contre toi et ton entourage. Sinon il aura ta peau et tu seras obligé peut-être, la mort dans l’âme, de renoncer à tes ambitions présidentielles comme il l’exige, à moins que ses parrains de la tristement célèbre communauté internationale lui intiment l’ordre d’arrêter de persécuter les candidats présidentiels déclarés contre lui.
Bonne chance Monsieur le Gouverneur car nous voulons – et les ivoiriens dans leur écrasante majorité veulent – tout le monde sauf Ouattara ou un autre membre du RDR ou de la rébellion comme Président de la Côte d’Ivoire après les élections de 2015.
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