Côte d’Ivoire Médiapart, Banque mondiale, MPCI…comprendre le timing de la colère des militaires

Soumaila-Bakayoko-FRCI

Accordons-nous avec les mutins et le gouvernement sur le contenu des revendications à savoir: le partage du gâteau.

Les militaire réclament leur part d’argent.

Sans prétendre trouver les causes directes et exactes à cette démonstration de colère des FRCI, décryptons froidement l’actualité de la semaine ayant précédé les événements.

– Acte 1: Une semaine plutôt, le site MEDIAPART révèle des informations qu’il dit détenir faisant état de ce qu’un ministre ivoirien aurait réclamé et perçu sa part sous forme de rétro commissions occultes dans une affaire de corruption pour la concession d’exploitation d’un champ pétrolier à un investisseur étranger.

– Acte 2: au lendemain de cette révélation, le Directeur des opérations de la banque mondiale tient un point de presse et s’élève contre les constats malheureux ci-dessous sur un ton de colère:

“Le niveau de pauvreté en Côte d’Ivoire, première économie d’Afrique de l’ouest francophone, en forte croissance, est “inquiétant” alors que le pays dispose de fortes potentialités, s’est alarmée la Banque mondiale (BM).

Près d’un habitant sur deux est considéré comme “pauvre” en Côte d’Ivoire, selon des chiffres officiels.

“La Côte d’Ivoire est confrontée à des taux de pauvreté inquiétants, surtout par rapport au potentiel énorme dont dispose le pays”, a regretté Ousmane Diagana, le chef des opérations de la banque en Côte d’Ivoire.

“Il y a des vrais exclus qui aujourd’hui sont identifiables” dans le pays, a-t-il poursuivi, ajoutant que la crise politico-militaire de 2000-2011 “est passée par là, mais il n’y a peut-être pas que la crise”.

Acte 3: une personnalité officielle en poste à la présidence de la république ivoirienne aurait tenu les propos suivants largement relayés par la presse ivoirienne:

“le président Alassane Ouattara veut des candidats en face de lui en 2015. Et il veut de bons candidats”, comme pour signifier: “il n’ya rien en face” selon certaines interprétations.

Acte 4 : Un proche de Soro avertit le pouvoir Ouattara, juste après les premières prémices de colère perçues à Bouaké.

Acte 5: le 18 novembre : Les FRCI se font entendre dans presque toutes les grandes casernes du pays, du nord au sud, et d’est à l’ouest, réclamant leur part.

Que retenir de cette suite chronologique d’événements ?

La réponse est claire et nette: il n’y jamais de crise spontanée. Il faut toujours remonter la pente et surtout mettre face à face, les éléments d’entrée (input) et les éléments de sortie (output).

Rappelant le caractère brusque et non négociable de la réclamation par les FRCI de leur part du gâteau, dans le cas d’espèce et au vu du tableau des éléments input- output, peut-on être vraiment étonné de la synchronisation des événements qui ont abouti à la folle journée du mardi 18 novembre 2014 ?

La réponse à cette question se trouve dans une autre à savoir: Pourquoi c’est maintenant que les casernes se mettent en branle pour réclamer le règlement immédiat d’un contentieux vieux de presque 5 ans ?

Avec Dapa Donacien
Chroniqueur Indépendant

Commentaires Facebook