En Côte-d’Ivoire un pseudo « conseiller juridique » du PAN Soro au coeur d’un scandale (Docs)

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Lebanco.net –

L’Eglise baptiste biblique de Bouaké ne s’est plus à quel saint se vouer. Impuissante devant l’infernale machine de la corruption du monde judiciaire ivoirien, qui tantôt se dit incompétent tantôt retrouve des forces extraordinaires pour dire le droit à l’avantage de celui qui a plus de fric. Ou le pouvoir du moment avec lui. La scène se déroule à Bouaké. En dépit de l’implication personnelle des autorités militaires et politiques de l’ex-rébellion des Forces Nouvelles à faire rétrocéder les maisons et autres biens immobiliers des privés à leur propriétaire vrai, il s’en trouve des individus qui abusent de leur présence autour de personnalité pour assouvir leur noir dessein. Sous le pouvoir du Dr Alassane Ouattara. Le 15 octobre dernier, le pasteur Emmanuel Koffi N’dri était devant la presse pour crier haro contre le déni de droit et la tentative de dépossession dont est victime l’église baptiste biblique. En face, le dénommé Fayama Ardjouma,  »se disant conseiller juridique du président de l’Assemblée Nationale » selon les propos rapportés par le guide chrétien.  »Nous voulons par votre canal porter à la connaissance de l’opinion nationale et internationale une injustice flagrante portant atteinte aux droits des enfants en difficulté » a situé d’emblée le pasteur Ndri. Implantée depuis 1994 au quartier Zone-hippodrome de Bouaké où elle  »possède une pouponnière entièrement financée et bâtie par nos partenaires américains et qui avait atteint le stade de mise en fonction » quand survint la crise de septembre 2002, cette congrégation chrétienne s’est vu proposer un loyer de 100.000FCFA par Fayama Ardjouma  »par le biais de Coulibaly Yacouba, menuisier lors de la construction de la maison ».  »Vu la situation de crise, l’église était obligée d’accepter car ce n’est pas le prix réel locatif » soutient Emmanuel Koffi N’dri. Face aux travaux de  »modification » qu’entreprenait le nouveau locataire sans le consentement des concédants, un courrier lui est adressé le 20 juillet 2010  »pour lui signifier non seulement l’arrêt des travaux de modification, mais aussi la libération de la maison pour accumulation d’impayés ».  »Malgré toutes les démarches, Fayama Ardjouma refuse de partir des locaux de la pouponnière que l’église et ses partenaires américains entendent remettre en service » affirme le conférencier.  »Une mise en demeure » lui est signifiée par voie d’huissier le 19 octobre 2011 et l’intervention de Konin Aka, le préfet de région est sollicité par courrier le 7 février 2012.  »Le 20 février 2012, Fayama contacte l’église baptiste biblique pour lui signifier qu’il ne voulait pas engager de bras de fer, car le préfet de région de Gbèkè aurait informé M.Soro Kigbafory Guillaume, son patron, de la situation, selon ses propres termes » rapporte le pasteur N’dri. La palabre et le temps se sont écoulés jusqu’à saisine de la justice face à l’incapacité du préfet et le manque de bonne foi apparent du concerné.  »Le vendredi 7 septembre, Fayama Ardjouma fait effacer des murs de la clôture de la pouponnière, l’enseigne « Centre d’accueil des enfants en difficulté », revendique la propriété des lieux et affirme à qui veut l’entendre qu’il ne voit pas qui pouvait l’en déloger dans ce pays ». Il a donc fallu l’Onuci afin que la 2e Chambre du Tribunal de Première Instance de Bouaké se déclare compétente à recevoir le dossier.  »Après plusieurs audiences, une mise en état est faite le 28 mars 2013, où toutes les parties sont entendues. M. Fayama reconnaît n’avoir jamais eu de promesse de vente, encore moins devant le Notaire. Me Kouassi Loukou Bertin, le notaire à qui il prétend avoir versé de l’argent, confirmera cet état de fait. Le tribunal a alors ordonné dans son jugement numéro 174 du 19 juin 2013, l’expulsion de M. Fayama des locaux de la pouponnière et l’a condamné à payer tous les arriérés de loyer dus à l’église baptiste biblique » fait savoir Emmanuel Koffi N’dri. Le réseau judiciaire est mis en branle en faveur de Fayama Ardjouma qui a entre temps versé le 12 juillet 2012, la somme de 40 millions de FCFA par un chèque Ecobank Côte d’Ivoire numéro 9614923  »pour acompte sur prix de vente du terrain sis à Bouaké-hippodrome » (fac similé) Un deuxième paiement de dix millions de FCFA, en espèce, suivra le 30 juin 2013  » sur prix d’achat de terrain zone-hippodrome Bouaké ». Lequel des terrains ? Quelles sont les références du terrain en question, en tout cas, rien n’indique qu’il s’agisse du terrain de l’église baptiste biblique sur le quel est construit la pouponnière. Fayama Ardjouma a interjeté appel de la décision d’expulsion. Et contre-attaque depuis car la Cour d’Appel, par une alchimie juridique dont sont seuls maîtres les juges ivoiriens, ne rend pas le verdict le 4 janvier 2014 avant qu’elle ne rende un arrêt le 18 juin 2014  »sommant l’église de vendre au plus tard le 30 octobre 2014 » soit dans exactement une semaine calendaire. La pouponnière deviendrait alors un terrain de construction au profit d’un homme qui n’est nullement le Conseiller juridique du Président de l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire, Guillaume Soro. Un homme qui tente d’être en phase avec ses concitoyens. Face à Fayama Ardjouma,  »l’église baptiste biblique et l’ensemble de ses partenaires nationaux et internationaux n’entendent pas baisser les bras », promet le pasteur Emmanuel Koffi N’dri. Quant à la justice ivoirienne, elle tarde à être ce pilier du développement tant souhaité par le Président Alassane Ouattara par ses volte-face spectaculaires et révoltantes. Mais, il y a un point qui intrigue et qui mérite d’être éclairci dans cette histoire. Qui est ce fameux personnage qui tente de déloger une église de son site acquis avant septembre 2002 avec ses dégâts collatéraux sur la conscience des juges ivoiriens ? Il existe bel et bien un membre du protocole du PAN nommé Fayama. Serait-ce cet homme que tout le monde ou presque connaît à Bouaké pour être un homme sans histoire ? A moins d’avoir changé, ce militant du RDR des premières heures, proche de l’ex-maire Fanny Ibrahima sait que sa proximité avec le Président de l’Assemblée Nationale lui impose un minimum d’attitude vis-à-vis de ses concitoyens car ses actes réagiraient sur son patron. Ainsi dit, si c’est lui, il aurait favorablement suivi les instructions de celui avec qui il travaille pour éviter une situation dommageable pour l’image à minima qui est la sienne. Dans un prochain papier, lebanco.net se fera l’effort pour savoir s’il y a ici usurpation d’identité du membre du protocole ici présenté comme  »conseiller juridique » du PAN.

(Ndrl :Ce jeudi 23 octobre, la Cour Suprême devant laquelle l’église baptiste biblique s’est pourvu en ultime recours a demandé la suspension de la vente, a indiqué le pasteur Emmanuel N’dri à lebanco.net. Comme pour dire, que tous les juges ne sont pas corrompus dans ce pays.)

Adam’s Regis Souaga

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