CHU de Côte d’Ivoire – ces malades qui meurent pour n’avoir pas été reçus

Duncan en visite au CHU de Yopougon
Duncan en visite au CHU de Yopougon le 12 mai 2014

Récit
(…) Ce samedi matin, le personnel médical du CHU de Cocody,qui a encore certainement en mémoire la mort du mannequin Awa Fadiga, se montre particulièrement attentionné vis-à-vis des patients. Comme pour dire que nul n’a encore droit à l’erreur dans ce centre hospitalier. Les praticiens semblent cependant débordés aux Urgences. A preuve, une jeune fille de 22 ans, qui vient d’y être référée, n’a pu être reçue. Motif évoqué, le manque de place. L’ambulance de l’hôpital général d’Abobo Sud, à bord de laquelle elle est transférée, rebrousse chemin lorsque le brancardier explique à l’équipage qu’il n’y a plus de place disponible. La mort dans l’âme, les parents de la jeune esthéticienne, prennent avec elle, la direction du CHU de Treichville. Malheureusement, nous l’apprendrons plus tard, la patiente ne survivra pas. Elle a rendu l’âme avant la nouvelle destination. N. D., tante de la victime, explique que souffrant d’un Neuro-palu, sa nièce avait rechuté. Et c’est ainsi qu’elle avait été admise à l’hôpital d’Abobo Sud, la veille (…)

Ces malades qui meurent pour n’avoir pas été reçus

Jusqu’au 9 avril, date à laquelle le Conseil des ministres a pris des mesures dans le sens de la réorganisation des services des urgences des centres de santé de référence, les malades et leurs parents n’étaient pas au bout de leur peine. On s’imagine les souffrances endurées par ces derniers dans la perspective d’une éventuelle hospitalisation lorsqu’on leur lance sèchement à l’entrée d’un CHU,censé être le dernier recours, que le malade ne peut être reçu faute de place. Comprenez bien, des malades agonisant qui font la navette de CHU en CHU pour espérer être sauvés du mal qui les ronge. Cette situation est due, selon un employé du CHU de Treichville, qui a requis l’anonymat, au fait que le personnel est débordé mais aussi par faute de disponibilité des infrastructures. Et Dieu seul sait combien sont les malades, qui, en quête d’une mise en observation aux Urgences des Centres hospitaliers, à l’instar de la jeune esthéticienne ayant perdu la vie ce samedi, passent ainsi de vie à trépas.

Le Patriote

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