Rosamond Bakari (Porte-parole adjoint de l’ONUCI) : Bonjour Mesdames et Messieurs. Bienvenue au point de presse de l’ONUCI. Je salue tous les auditeurs d’ONUCI FM qui nous écoutent dans les différentes régions du pays.
Je vous ferai part dans un premier temps des activités du Représentant Spécial Adjoint du Secrétaire Général Chargé de l’Etat de Droit, M Arnauld Akodjènou, qui assure l’intérim de la Représentante Spéciale du Secrétaire Général de l’ONU pour la Côte d’Ivoire et Chef de l’ONUCI, Madame Aïchatou Mindaoudou. Je vous ferai ensuite le point des activités des diverses sections de la Mission.
S’agissant du premier point, M Akodjènou s’est rendu à Abengourou hier, mercredi 22 janvier, où il a échangé avec les autorités administratives, politiques, militaires sous la conduite du Préfet et des élus locaux, ainsi que les notables du royaume de l’Indenié et les leaders religieux et communautaires.
Au cours des différentes rencontres, M Akodjénou a expliqué à ses interlocuteurs le mandat de l’ONUCI qui est d’accompagner le gouvernement et le peuple ivoiriens sur les quatre volets que sont le dialogue politique, les droits de l’homme, la sécurité et la restauration l’autorité de l’Etat.
En écoutant les uns et les autres, le Représentant Spécial Adjoint a pu apprécier l’unanimité sur le rôle primordial et crucial que ne cesse de jouer le Roi et sa notabilité pour la paix, ce qui fait de la ville d’Abengourou un exemple de consolidation de la cohésion sociale entre tous les habitants, sans distinction d’ethnie, de nationalité, ni de religion.
Le numéro deux de l’ONUCI a salué et encouragé les efforts de tous les acteurs locaux pour le maintien et la consolidation de la paix dans l’Indénié-Djuablin.
Il a également visité le Centre hospitalier régional (CHR) d’Abengourou et eu une séance de travail avec le Directeur et les responsables des divers services. Il a ainsi pu s’imprégner des réalités et voir les conditions dans lesquelles fonctionne cette structure hospitalière.
Le Représentant spécial adjoint a successivement rencontré les responsables locaux de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation (CDVR) d’Abengourou et ceux de l’Autorité pour le Désarmement, la Démobilisation et Réintégration (ADDR). Ils ont ensemble échangé sur les activités des deux entités, notamment les progrès enregistrés et les défis à surmonter. M. Akodjénou les a exhorté à joué leur rôle en contribuant à la paix dans cette région.
La visite du numéro deux de l’ONUCI s’est achevée par un entretien avec le procureur de la République, M Kanga Yao, qui a fait un état des lieux de la réforme du secteur de la justice, soulignant les avancées mais aussi les défis dans la réforme des procédures, la formation continue du personnel judiciaire, la réhabilitation des infrastructures, ainsi que le fonctionnement des différents services. Il a remercié l’ONUCI pour la qualité de son accompagnement du secteur de la justice en Côte d’ivoire et souhaité qu’elle se renforce davantage, notamment par une assistance à la formation et à l’équipement des officiers d’enquête judiciaire.
Une visite de la Maison d’arrêt et de correction d’Abengourou, ouverte partiellement le 25 septembre 2012, a permis au Représentant Spécial Adjoint de s’enquérir des conditions de détention des pensionnaires y compris les femmes et les mineurs et d’ apprécier l’avancement des travaux initiés par l’ONUCI ; à savoir l’extension et l’équipement de l’infirmerie, ainsi que la construction d’un apatam pour les prisonniers.
Une semaine plutôt, le Représentant Spécial Adjoint s’était rendu à Adzopé où il avait eu, d’une part, une séance de travail productive avec les autorités administratives de la région de la Mé sous la houlette du Préfet de région, et, d’autre part, une session d’échanges avec la société civile du département composée essentiellement de Chefs coutumiers et communautaires, ainsi que des représentants des femmes et des jeunes.
Je voudrais à présent parler des activités des sections. Je commencerai par l’appui de l’ONUCI à l’Autorité pour le Désarmement, la Démobilisation et la Réintégration (ADDR), dans le cadre de ses opérations de désarmement, de démobilisation et de réinsertion des ex-combattants. Cet appui s’est avant tout traduit par un soutien aux opérations de désarmement et démobilisation (« opérations DD ») de l’ADDR sur le site d’Anyama. Cette dernière a organisé quatre opérations aux cours desquelles 497 ex-combattants, ayant passé avec succès les examens médicaux, tests physiques et écrits leur permettant de participer au projet « protection civile », ont été désarmés et/ou démobilisés. Ces ex-combattants ont déposé 11 armes, 67 grenades antipersonnel, 39 explosifs et 11340 munitions. La grande majorité de ces ex-combattants avaient déjà déposé d’autres armes, dans le cadre d’autres opérations de désarmement.
L’appui de l’ONUCI a aussi porté sur les opérations de désarmement et démobilisation de l’ADDR sur le reste du territoire, au contact des populations. L’ONUCI a ainsi appuyé la toute première opération de désarmement et démobilisation de l’ADDR à Grand-Béréby, organisée le 17 janvier dernier.
L’ONUCI poursuit son appui aux activités de réinsertion de l’ADDR, qui est multiforme. Prenons aujourd’hui l’exemple du projet de revalorisation des déchets plastiques. L’ONUCI a mis à la disposition de l’ADDR deux de ces sites dits de « désarmement et de démobilisation », situés à Bouaké et à Guiglo. Soutenant les efforts de réinsertion de l’ADDR, l’ONUCI a également payé à Abidjan, Guiglo et Bouaké les « filets de sécurité » mensuels de 515 ex-combattants participant au projet. Ces allocations mensuelles permettent d’assurer des moyens de subsistance aux ex-combattants et à leurs familles, le temps de la formation. 521 kits de réinsertion ont enfin été distribués aux ex-combattants en formation sur les sites de Guiglo et Bouaké. Rappelons que l’ONUCI a, au total, financé et mis à la disposition de l’ADDR 15,000 kits de réinsertion, constitués de 16 produits ménagers ou sanitaires.
L’appui de l’ONUCI à la réinsertion ne se limitant pas au projet de revalorisation des déchets plastiques, la Mission a également payé les « filets de sécurité » de 489 autres ex-combattants participant actuellement au projet de réinsertion l’ADDR visant à leur intégration dans le corps des Eaux-et-Forêts.
La Section des Affaires civiles a, quant à elle, organisé les 15 et 16 janvier derniers, une activité de « Dialogue intercommunautaire » dans la localité d’Anankoua-Kouté (commune d’Abobo). A cette occasion, une cinquantaine de leaders communautaires issus du village d’Anankoua-Kouté et du quartier de « PK-18 » ont pu réfléchir, séparément, puis ensemble, à leur identité, leur histoire et aux origines du conflit les ayant opposés durant la crise postélectorale.
L’ONG partenaire « Initiative citoyenne » a animé les débats et sensibilisé les leaders communautaires aux questions de la gestion pacifique des conflits et de la gestion de la rumeur.
La Division des Droits de l’Homme (DDH) de l’ONUCI a organisé quatre sessions de sensibilisation à l’intention des populations des localités de Tiapoum, Gbaga, Touleupleu et Divo. Au total, 348 personnes dont des enseignants, des membres des Clubs des droits de l’homme du Lycée moderne de Touleupleu, des leaders religieux et communautaires, ont pris part à ces séances de sensibilisation qui ont porté sur les droits de l’homme, avec un accent particulier sur le droit à l’éducation des enfants, les violences sexuelles en milieu scolaire et la culture de la paix. La DDH a également pris part à la 4e Conférence organisée par la Coalition ivoirienne pour la Cour pénale internationale et qui a porté sur le thème «La lutte contre l’impunité et la justice équitable : quelle réalité en Côte d’Ivoire».
Par ailleurs, la Division des droits de l’Homme a répertorié dans la semaine du 14 au 21 janvier, des cas de viol et des cas de mauvais traitements dans plusieurs villes de la Côte d’Ivoire.
Au niveau de la sécurité, la situation générale en Côte d’Ivoire reste calme. Toutefois, on note de nombreux cas de braquages, viols, meurtres et conflits intercommunautaires sur l’ensemble du pays.
La Force de l’ONUCI assiste en permanence les forces de sécurité ivoiriennes sur le plan de la formation mais aussi dans leur mission de sécurisation des populations civiles.
La collaboration entre les forces de sécurité ivoiriennes, la Force Licorne et la Force de l’ONUCI contribue pleinement à l’instauration d’un climat paisible sur toute l’étendue du territoire.
Des réunions tripartites bimensuelles permettent aux trois entités militaires de faire régulièrement le point du niveau de sécurité atteint et définir de nouvelles mesures pour l’améliorer. Ainsi à la dernière réunion tenue le 14 Janvier à l’Etat-major des Armées, il a été question notamment de la collaboration dans le domaine de la formation et la sécurisation globale du territoire.
Sur le plan opérationnel, la Force de l’ONUCI poursuit ses activités quotidiennes de maintien en conditions de ses troupes ainsi que les opérations de soutien à la sécurisation du territoire dans tout le pays. Ainsi, au total 3340 patrouilles terrestres et aériennes ont été conduites durant la quinzaine écoulée.
Sur le plan des actions civilo-militaires, les équipes médicales des différents contingents de la Force ont prodigué, au cours de la quinzaine écoulée, des soins médicaux gratuits à environ 2049 patients dont un nombre important de femmes et d’enfants. On peut aussi noter entre autres actions humanitaires, la poursuite des projets de construction ou réhabilitation des infrastructures, les opérations d’escorte ainsi que la distribution des kits scolaires et repas aux plus nécessiteux.
Par ailleurs, près de 414700 litres d’eau potable ont été distribués ces deux dernières semaines aux populations des localités connaissant des pénuries.
Le 19 janvier aux environs de 19h 15. Le bataillon nigérien est intervenu pour éteindre un incendie déclaré à Libreville (3 kilomètres du camp du bataillon nigérien de Gagnoa). Informé de l’incendie, cinq pompiers du bataillon nigérien se sont rendus sur les lieux pour maitriser le feu. La situation était sous contrôle à 19h 50. Les causes de l’incendie ne sont pas connues. L’incendie a occasionné d’importants dégâts matériels. Aucune perte en vie humaine n’a cependant été signalée.
Dans le cadre de l’appui aux Forces de Sécurité locales, et conformément à son mandat, la Composante Police de l’ONUCI appelée communément UNPOL poursuit son accompagnement de la Police et la Gendarmerie ivoiriennes, notamment dans les domaines de l’Ordre public et de la Protection des populations civiles, de la Formation, du Mentorat et de la Colocation.
Au cours de la semaine dernière, sur toute l’étendue du territoire, mille quatre-vingt-dix-neuf (1099) patrouilles de sécurisation simples, mixtes et conjointes ont été effectuées.
Quant à la sécurisation des frontières, les forces de sécurité poursuivent leur coopération en assurant une veille opérationnelle permanente.
La police a également poursuivi ses activités de renforcement des capacités au profit de quatre-vingt-dix-sept (97) Policiers et Gendarmes, la semaine passée. Ceux-ci ont bénéficié d’une formation en Technique de Signalisation Judiciaire, d’une formation et Mentoring en Police de la Circulation Routière, d’un séminaire de Formation en Enquêtes sur les Violences basés sur le genre et violences sexuelles basés sur le genre ainsi que d’un Mentoring en Police Maritime
Concernant la semaine en cours, la section a initié trois (03) formations au profit de soixante-sept (67) Policiers et Gendarmes, notamment en Technique de recherche de l’Information, Violences Basées sur le Genre, et Violences Sexuelles Basées sur le Genre.
Au cours de la semaine écoulée, quatre (04) séances de Mentoring ont été effectuées au profit de trente-et-un (31) Policiers et Gendarmes ivoiriens, notamment en matière de Police Judiciaire, Renseignements Généraux et Droit de l’Enfant.
La composante UNPOL a également poursuivi ses activités dans les Commissariats de Police, Brigades de Gendarmerie et Maisons d’Arrêt, sur toute l’étendue du territoire.
J’en viens à présent aux activités du Bureau de l’Information publique. Conformément à son mandat et dans le cadre de sa contribution à la promotion de la paix, l’ONUCI initie, à compter du 30 janvier 2014, dans les localités de Bonoua et Agboville, une campagne de sensibilisation de proximité pour le renforcement de la cohabitation entre les forces de l’ordre et les populations et pour la promotion de la réconciliation intercommunautaire.
Cette campagne qui vient en appui aux efforts entrepris par les autorités nationales permettra, à travers un atelier de renforcement des capacités et des activités sportives et culturelles, de renforcer la cohabitation entre les populations et les Forces de sécurité. Cette manifestation sera un moment d’intense communion et de solidarité entre les Forces en présence et les populations des localités visitées.
Voilà, mesdames et messieurs, ce que j’avais pour vous aujourd’hui. Je suis prête à répondre à vos questions si vous en avez. Pas de questions ? Je vous remercie d’être venus et à très bientôt.
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