Un ami m’écrivait: « Il y a bien fort longtemps que je ne lis plus Vénance Konan pour qui j’avais pourtant de l’admiration quand il s’occupait encore des faits sociaux à Ivoir Soir. Que pouvons-nous espérer d’un individu dont la réflexion ne tire pas sa source de la raison pourtant universelle, mais bien plutôt de ses gênes formatés dans le moule du tribalisme et de l’antigbagboisme viscéral. Or c’est connu, on ne se défait pas de son patrimoine génétique à la manière d’un chien qui éconduirait ses puces. Le mépris que j’ai pour ses textes est à la dimension de sa haine de tout un groupe socio-culturel ivoirien qu’il a baptisé du nom évocateur de BAD (Bété, Attié, Dida). » Voilà en quelques termes planté le décors du personnage de Konan Venance.
Aussi, fûmes-nous surpris par le texte de Venance Konan, après qu’il ait chanté les chantiers en construction de M. Ouattara, d’appeler celui-ci à privilégier, Parmi les nombreux chantiers sur lesquels il faut encore plancher, celui de la Constitution de notre pays.
Quand la lucidité revient au galop, l’analyse politique est salutaire. Venance Konan voit d’ailleurs juste de rappeler les arrangements de Prétoria, dit accords de Prétoria. Cet arrangement entre les trois grands de l’époque, rendait, de facto, la Constitution ivoirienne inopérante dans l’organisation du scrutin de 2010. Mais, s’interroge t-il, quel support textuel et juridique pour les élections en 2015 ? Quelle est aujourd’hui la garantie morale de ces « arrangements »? Au vue de ces interrogations, il va sans dire que M. Ouattara ne peut se prévaloir de Prétoria pour se représenter à la magistrature suprême. Ainsi, une lecture saine de l’arrangement de Prétoria commande t-elle d’autres textes pour l’échéance électorale de 2015. Sur ce, indique un internaute, si Ouattara « utilise l’article 48 pour le bénéfice de sa propre candidature, il y aura de quoi crier au loup. S’il ne fait rien et fait acte de candidature directement, sans autre procès, on se demandera pourquoi et comment une constitution qui n’a pu faire de lui un simple candidat a la députation a Kong en 2000, pas plus que candidat à la présidentielle de la même année, peut lui permettre de l’être en 2015, sans qu’elle ne fut retouchée. » (Famahan Samake • University of Glamorgan, UK).
Hyper-présidentialisme
Ce qui précède illustre à merveille le dilemme politique autant les gènes d’une crise électorale à venir si la présente constitution restait à l’état actuel et qu’elle ne subirait aucune révision. Venance Konan, revenu de son évanouissement, ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. De ce fait et pour être gentil, écrira t-il, la présente constitution « consacre un hyper-présidentialisme qui peut être porteur d’une dangereuse dictature ». Pour être moins gentil, il dénonce avec un art masqué et sourd la dictature de M. Ouattara. Au delà de cette approche, sommes-nous d’avis, que le régime présidentiel, à l’analyse des luttes successives en Côte d’Ivoire, est l’enjeu, aussi la cause de l’état de délabrement de la société ivoirienne. Avec le régime parlementaire, la balance se penchera désormais vers les députés et maires, agents politiques au développement de proximité. L’instauration d’un régime parlementaire en Côte d’Ivoire a l’avantage de reléguer la fonction de président qui empoisonne toute une vie politique depuis des décennies à la figure de la Représentation. Toutefois, à propos du personnage Venance Konan, nous disons qu’il serait difficile d’amener un chien à s’asseoir dans le bon sens. Pourquoi, subitement, la révision de la constitution préoccupe t-elle M. Venance Konan? Mettons le pied dans le plat. Si Ouattara fait fi des précautions nécessaires et juridiques qui s’imposent en vue de l’organisation du scrutin présidentiel de 2015, lui Venance Konan perdrait son « mangement » à Fraternité Matin. Sinon, pourquoi n’a t-il pas défendu les textes et statuts de sa chapelle politique, le PDCI-RDA, foulés au pied par son alter ego M. Konan Bédié ? Tout est là. On ne change pas aussi facilement la démarche éhontée d’un individu dont les gênes ont été formatés dans le « moule du tribalisme et de l’antigbagboisme viscéral. »
Dr. Phil. Okou Zéphyrin Dagou
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