Côte d’Ivoire – Yopougon, Adjamé, Abobo il n’y a plus de feux de circulation

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C’est un embouteillage monstre qui a lieu à Yopougon «Niangon à Droite Lubafrique» ce samedi matin. Les automobilistes ne cessent de klaxonner et de s’injurier les uns les autres. Certains impatients, descendent de leurs véhicules afin d’essayer de réguler la circulation. Mais un bon samaritain est déjà à l’œuvre: un élément des forces de l’ordre essaye tant bien que mal de discipliner les chauffeurs qui refusent de s’immobiliser face à ses injonctions. Et pourtant, à ce carrefour, deux feux de la circulation sont visibles de chaque côté de la voie. Seul hic, ils ne fonctionnent plus depuis belle lurette. Les dents serrées et le visage en sueur, notre chauffeur ne cesse de “pester’’ contre “le policier incapable de réguler correctement une circulation’’ et les “autorités incapables de changer un feu en mauvais état’’. Voulant lui tirer les vers du nez sur la date de l’arrêt du feu, nous devenons aussitôt le bouc émissaire. «Est-ce que c’est moi qui suis chargé de compter les feux à Yopougon ?

Désagréments…

Je n’aurais jamais dû accepter de passer à Niangon à Droite carrefour Chamel. C’est parce que vous m’avez dit que vous ne connaissez pas cet endroit que je suis passé ici, mais moi je vais vous laisser ici et vous allez emprunter un autre wôrô-wôrô à 150 Fcfa», fulmine-t-il. Coup de bol pour nous, “le policier incapable’’ décante enfin la situation. Sans doute pour se racheter d’avoir haussé le ton, le chauffeur explique que c’est un véritable enfer pour les automobilistes de s’aventurer à cet endroit à cause du mauvais état des feux combiné à la voie dégradée. Comparée à celle de Niangon à Droite, la situation des automobilistes qui empruntent le carrefour de la mosquée Koudouss à Port-Bouët II, est moins enviable. Les feux de chaque côté de la voie sont endommagés depuis longtemps. Quelques mois après les évènements de la crise
postélectorale pourtant, ces instruments de signalisation avaient été réhabilités pour la plus grande joie des riverains.

Mais aujourd’hui, c’est la croix et la bannière pour les automobilistes. Les matins de bonne heure et les soirs aux environs de 20 h, c’est toujours le même schéma qu’il est donné de voir. Les chauffeurs trop pressés qui ne veulent pas respecter les règles de priorité en conduite créent un embouteillage monstre à cet endroit. Les chauffeurs de wôrô-wôrô et de gbaka de la ligne Yopougon ont trouvé la parade en coupant à travers les quartiers. Au grand dam des riverains qui craignent pour leur existence. Ceux qui sont trop pressés sortent de leurs voitures pour essayer de réguler le trafic. Mais peine perdue, les autres automobilistes par mauvaise foi ou trop pressés se hâtent de venir boucher le petit espace durement acquis ramenant tout à zéro. Cependant, depuis quelques jours, à ce carrefour, des jeunes de bonne volonté régulent la circulation. Mais ils ne le font pas ’’cadeau’’. Ils demandent souvent quelques faveurs aux conducteurs. «Vieux père faut sciencer (faire preuve de gentillesse), faut donner quelque chose, je vais boire café», lance l’un à notre chauffeur qui rétorque qu’il vient de commencer. Ce qui voudrait dire qu’il n’a pas d’argent pour le moment. Il le délaisse aussitôt pour ’’s’attaquer’’ au chauffeur qui le suit. Cap est mis sur Yopougon «Kenneya» où le feu joue au “yoyo’’ avec les usagers. «Ce feulà, aujourd’hui il marche, demain il ne marche pas. C’est un feu qui est toujours en train d’être réparé », explique dans un langage familier N’Goran Roger, un tenant de cabine téléphonique installé en face de Kenneya.

Les feux installés au carrefour menant à l’ancien lavage du côté du score du marché Sicogi ne fonctionnent également plus. Un conseil : n’empruntez surtout pas cette voie le lundi matin. Même si des agents de police régulent la circulation sous les coups de klaxon des conducteurs impatients. «Il y a des automobilistes qui sont de très mauvaise foi. Quand tu leur ordonnes de stopper et que tu retournes pour regarder de l’autre côté, ils profitent pour démarrer.… embouteillages Et ils sont impolis en plus de cela. Après c’est pour dire n’importe quoi sur les policiers », explique un élément des forces de l’ordre. Du côté d’Adjamé, les premier et deuxième feux au niveau de Mirador et de Renault font aujourd’hui partie du décor. Installés à ces endroits, ils ne marchent plus. C’est le cas de ceux du carrefour de Williamsville, non loin de la gendarmerie d’Agban. Mais fort heureusement, des forces de l’ordre régulent régulièrement la circulation. AAbobo, les automobilistes n’échappent pas à cette situation déplorable. Aux rondspoints de la gendarmerie, de la mairie et du Banco, c’est “à qui sera le plus rapide’’ afin de ne pas rester immobilisé par une manœuvre d’un chauffard. Mais quand les embouteillages se déclenchent à cet endroit, il faut compter une heure au minimum avant d’être délivré. Une situation qui amène les automobilistes à tourner le regard vers les autorités qui expliquent que cette situation n’est pas fortuite. En effet, le district d’Abidjan a perdu des équipements essentiels sur 70 carrefours lors de la crise postélectorale. A cela s’ajoute, selon une source introduite au sein de l’Ageroute, les vols d’équipements et les accidents de la circulation qui endommagent les feux. «L’Ageroute a lancé une opération pour réhabiliter toute la signalisation verticale et horizontale de la ville d’Abidjan. Nous avons éjecté environ 700 millions de Fcfa, un
don de la Banque mondiale. Et la réparation des feux tricolores se chiffre à des dizaines de milliards. La Côte d’Ivoire compte 295 carrefours de feux tricolores et avec les 40 autres carrefours que l’on doit équiper, on est dans l’ordre de 350 carrefours à réhabiliter. C’est dire qu’on a du pain sur la planche. Des gens mal intentionnés volent les équipements pour aller fabriquer des marmites et des fourneaux. Les accidents de la circulation et le vandalisme détruisent nos équipements. C’est cette destruction qui cause des problèmes au fonctionnement de nos entreprises et c’est notre grande préoccupation», rassure la source.

L’Expression
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