Abidjan – Les avocats de Charles Blé Goudé, proche de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, inculpé de « crimes de guerre » pour son implication présumée dans la crise postélectorale de 2010-2011, ont déploré mercredi n’avoir pas accès à leur client, incarcéré en Côte d’Ivoire.
Arrêté le 17 janvier au Ghana après plus d’un an et demi de cavale, et extradé dès le lendemain, l’ex-chef des jeunes patriotes a été incarcéré tour à tour dans « une maison » puis dans des « locaux de la police », selon le collectif en charge de sa défense.
Mais depuis son inculpation le 21 janvier, Charles Blé Goudé et ses avocats ne se sont vus que « deux fois », soit « le 30 janvier et le 2 août dans le bureau du juge d’instruction », a fait savoir Me Claver N’Dri, son avocat principal, lors d’une conférence de presse.
« C’est une violation des droits de la défense, ce n’est pas normal. Ca nous indigne parce qu’étant sous mandat de dépôt, on doit pouvoir le visiter pour échanger avec lui et préparer sa défense », a ajouté Me Hervé Gouaméné, le porte-parole du collectif.
« Depuis le 2 août, nous n’avons plus de nouvelles de notre client », a regretté Me N’Dri, qui demande que les conditions de détention de son client soient « revues » afin qu’il puisse « avoir accès à sa famille et à ses avocats », comme « les autres citoyens placés sous mandat de dépôt ».
Joint par l’AFP, le ministère de la Justice n’a pas communiqué de réponse à ce sujet.
L’ancien ministre de la Jeunesse de Laurent Gbagbo a été inculpé le 21 janvier de « crimes de guerre » mais aussi d’ »assassinats, vols en réunion, dégradation et destruction de biens d’autrui ».
Il était visé par un mandat d’arrêt international émis par la justice ivoirienne pour son implication présumée dans les violences postélectorales de décembre 2010-avril 2011, qui ont fait environ 3.000 morts.
La Cour pénale internationale a rendu public début octobre un mandat d’arrêt pour « crimes contre l’humanité » contre Charles Blé Goudé. Abidjan n’a pas encore fait savoir si elle le transfèrerait à La Haye.
Le président Laurent Gbagbo est détenu depuis fin 2011 à La Haye par la CPI, qui le soupçonne de crimes contre l’humanité. Sa femme Simone est également poursuivie par la juridiction internationale pour les mêmes faits. Abidjan s’est récemment opposé à son transfèrement à la CPI.
eak/jf/de
(AFP)
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