La petite-fille d’Houphouët, Mariam Sow Racine à Ouattara « Nous commençons à désespérer »

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Par Augustin Kouyo

La mal-gouvernance du régime Ouattara est telle que des personnes qui avaient jusque-là gardé leurs distances par rapport à la politique commencent à sortir de leur réserve. C’est le cas de Mariam Sow Racine, petite-fille de Félix Houphouët-Boigny qui

s’exprime sans prendre de gant à travers une lettre ouverte à Alassane Dramane Ouattara.

«Monsieur le président de la République, les Ivoiriens commencent à se lamenter. Nous commençons à désespérer. Nous commençons à perdre confiance dans nos institutions. Nous commençons à croire que les solutions que nous avons sollicitées tardent à arriver», assène-t-elle sans ambages. Mme Mariam Sow Racine rappelle justement à Alassane Ouattara qu’il avait promis, dans une émission télévisée en 2010, de se débarrasser d’un «ministre qui se montre incapable». «Aujourd’hui, que se passe-t-il ?», s’interroge-t-elle. Et la bonne dame de répondre : «Beaucoup de vos ministres ont montré leurs limites et leurs incapacités sans que vous n’interveniez». D’où, la grande déception qui l’habite désormais.Ce qui est à l’origine de la révolte de la petite-fille du premier président de la Côte d’Ivoire, l’homme dont Ouattara se réclame héritier, c’est le mépris royal dans lequel certains collaborateurs du chef de l’Etat tiennent les décisions des plus hautes juridictions du pays. Mme Mariam Sow Racine évoque particulièrement le litige foncier qui oppose depuis quelque temps l’Association sportive nautique d’Abidjan (Asna) à la Sci Tejuma. «En effet, il paraît qu’un litige a fait l’objet d’un jugement par le tribunal de première instance d’Abidjan. L’Asna aurait perdu le procès en première instance. (…) L’association a introduit une requête auprès de la chambre administrative de la Cour suprême. Elle a été jugée irrecevable dans le fond du dossier, donc déboutée par arrêt du président de la Cour suprême», écrit-elle. Cependant, le ministère de la Construction et de l’Urbanisme a décidé de passer outre cet arrêt pour donner raison à l’Asna qui a pourtant perdu en justice. Mais il n’y a pas que cela. Mariam Sow Racine soutient avoir noté un foisonnement de conflits fonciers qui pourraient mettre à mal la cohésion sociale. «Ces guéguerres n’auraient vraiment pas retenu mon attention pour nécessiter une quelconque lettre si la source des problèmes n’avait pas été, selon ma compréhension, les libertés prises par les services du ministère de la Construction, du Logement, de l’Assainissement et de l’Urbanisme avec les lois et règlements en vigueur. C’est un mauvais présage», s’inquiète-t-elle.

Mariam Sow Racine trouve toutes ces affaires d’une extrême gravité et appelle Alassane Ouattara à réagir au risque de cautionner des injustices et des abus de pouvoirs inacceptables dans un Etat de droit.

Augustin Kouyo

Source: Notrevoie.com

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