Côte d’Ivoire: déguerpissement sans recasement dans la forêt classée de Baleko-Niegré

gendarmerieci

Par RFI

Les autorités ivoiriennes ont lancé début juin une grande opération de déguerpissement dans une forêt classée du sud-ouest du pays, celle de Baleko-Niegré. Le but est de récupérer les sites occupés illégalement : dans le cas présent, de libérer une forêt protégée où des planteurs s’étaient installés depuis plus de trente ans pour y cultiver du cacao. Si ces paysans comprennent la volonté du gouvernement de récupérer les sites protégés, ils contestent la méthode, car ils se retrouvent aujourd’hui à la rue.

Quand les autorités locales leur ont annoncé en mars dernier qu’ils devraient quitter Baleko-Niegré, les planteurs affirment avoir accepté : on leur avait promis un reclassement, sur des terres non protégées cette fois.

Ils ne comprennent donc pas pourquoi les militaires sont arrivés avec des armes lourdes, comme des lance-roquettes – s’ils ne les ont pas utilisés, l’opération a été violente : leurs bulldozers ont tout détruit – le reste a été pillé ou brûlé.

Promesses de reclassement non tenues

Ces agriculteurs – des Ivoiriens mais aussi des étrangers de la sous-région – avaient construit leur maison, ainsi que des églises et des écoles, qui servaient de bureaux de vote. Ils affirment que les promesses de reclassement n’ont pas été tenues : la plupart sont donc aujourd’hui à la rue. Ils dénoncent une opération bâclée – mais Bruno Kone, le porte-parole du gouvernement, assure que des mesures existent.

« Nous n’allons pas nous arrêter au seul déguerpissement, affirme-t-il, des solutions vont être trouvées à leurs situations. C’est le genre de situation qui est longue à traiter. Il faut trouver des zones de recasement, et leur trouver éventuellement des moyens d’exploiter les nouveaux terrains sur lesquels ils seront transférés. »

Les Nations unies parlent de 20 000 de personnes déguerpies. Si ces planteurs étaient clandestins, leur travail profitait tout de même à l’économie ivoirienne : ils affirment participer à hauteur de 30% de la production nationale de cacao.

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