Le Point.fr –
Au moins cinq personnes ont été tuées dans une attaque menée vendredi soir contre une banque et des boutiques par des rebelles présumés en Casamance, région du sud du Sénégal, suivie d’un accrochage avec l’armée, a appris samedi l’AFP auprès de l’armée sénégalaise. L’attaque menée par des rebelles présumés du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) s’est produite à Kafountine contre une agence du Crédit Mutuel et des boutiques, tuant au moins trois civils, deux rebelles ayant été par la suite tués par des soldats sénégalais lors d’un long échange de coups de feu pendant la nuit, selon les services de communication de l’armée. Un Français donné pour mort dans un premier temps lors de cette attaque est en réalité décédé avant, en se suicidant d’une balle dans la tête, selon des habitants de Kafountine.
Des habitants ont parlé de quatre civils tués pendant l’attaque, la plus importante depuis l’arrivée au pouvoir du président Macky Sall en mars 2012 qui avait fait renaître l’espoir d’une solution pacifique au conflit indépendantiste de Casamance qui vient d’entrer dans sa 31e année. La libération, le 9 décembre 2012, de huit otages dont des militaires détenus depuis un an par des branches militaires du MFDC, avait renforcé le sentiment que la paix pouvait revenir. Ils étaient retenus par Salif Sadio, présenté comme le plus radical des chefs militaires du MFDC, divisé en plusieurs factions politiques et militaires depuis la mort en 2007 de son dirigeant historique Augustin Diamacoune. Ces libérations ont été obtenues grâce à une médiation de Sant’Egidio, communauté catholique basée à Rome qui a réussi plusieurs médiations en Afrique, et avec l’appui de la Gambie. Ce pays enclavé dans le sud du Sénégal (hormis sa façade Atlantique), tout comme la Guinée-Bissau voisine, a servi de base de repli aux rebelles.
Toujours sous l’égide de Sant’Egidio, des pourparlers entre Dakar et le MFDC avaient eu lieu les 13 et 14 octobre 2012 à Rome, les premiers depuis 2009. Le conflit a fait des milliers de victimes, civiles et militaires, mais aucun bilan officiel n’a été publié. Il a mis à genoux l’économie de la région : le nombre de touristes est passé de 75 000 par an entre 1975 et 1980 à 22 000 actuellement. Les nombreuses rizières, les vergers et champs cultivés de Casamance ont été abandonnés par les paysans victimes de l’insécurité née du conflit.
Source: AFP
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