Les islamistes maliens menacent le Burkina Faso

Au nord de Ouagadougou, dans le Burkina sahélien, les rumeurs vont bon train. Existe-t-il une liste d’Occidentaux susceptibles d’être enlevés par des islamistes venus du Mali et qui, otages, grossiraient les rangs des boucliers humains?

Cette liste a-t-elle été complétée avec les noms de Nigériens, Togolais, Tchadiens, ressortissants de pays qui pourraient contribuer à la force africaine attendue au Mali pour aider l’armée locale à chasser les milices islamistes qui tiennent le Nord et les villes de Tombouctou et Gao ? Y a-t-il déjà eu une tentative de rapts d’employés d’une ONG ?

Dans le doute, la prudence l’emporte. Les gendarmes locaux conseillent aux étrangers d’être vigilants et le ministre burkinabé de la sécurité intérieure a, le 26 septembre, mis en garde les organisations étrangères encore présentes dans le nord du pays. Là, dans l’aridité sahélienne où quelque 35 000 réfugiés maliens sont venus grossir les rangs des populations dans le besoin, la situation sécuritaire est précaire. Le dispositif militaire a été renforcé, mais la frontière est « incontrôlable », de l’aveu même des responsables burkinabés.

Tremplin burkinabé ?

Pour preuve, ce raid lancé la semaine dernière, en territoire burkinabé, par des miliciens du MUJOA (le Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest) qui traquaient des Touaregs du MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad). Les assaillants sont arrivés aux portes du camp de réfugiés de Ferrerio où les ONG sont encore actives, avec du personnel local.

Alors que l’armée malienne essaie de se remettre en ordre de marche, la planification de l’opération ouest africaine a progressé. Actuellement, de petits contingents burkinabés et nigériens (et bientôt togolais) sont rassemblés au nord de Ouagadougou. Au camp Bangré, ces soldats en formation côtoient des Français. Ces militaires tricolores réceptionnent du matériel en provenance de métropole et de Côte d’Ivoire. Ils forment les troupes africaines et mènent des opérations de reconnaissance. En territoire malien ?

Ouest-France

Commentaires Facebook