Opinion – Le peuple Wê ne doit pas indexer son destin à celui de Gbagbo et du FPI

A young man hides his face after recounting the story of his injuries from post-election violence at Bangolo Hospital, supported by Medecins Sans Frontieres, MSF, in Bangolo, western Ivory Coast, April 14, 2011. He was shot and left for dead. A passing soldier heard him groan and, out of bullets, the soldier began hacking at him with a machete.

À quelques semaines d’un rendez-vous historique initié par le président de la République, son excellence Alassane Ouattara avec les cadres de l’Ouest (We et Dan), la tentation de participer au débat concernant les grandes questions qui touchent à la vie de mon peuple, prend le dessus sur ma réserve habituelle. Fils de We, originaire de Toulépleu de par mon père et de Bangolo de par ma mère, mon silence aurait été coupable.

Pourquoi n’avoir donc pas intégré ma contribution aux actions des mouvements et associations de We qui se multiplient dans la diaspora ivoirienne, au Canada, en France, en Angleterre, en Belgique et aux États-Unis? Mon jugement à leur endroit est simple. Ils ne sont pas crédibles, parce que noyeautés ou animes par d’indécrottables militants du FPI qui tentent à l’aide d’intoxications outrageantes de faire l’amalgame entre les difficultés et tribulations du peuple We et les objectifs avoués du FPI de combattre par tous les moyens le régime actuel. Comment comprendre et accepter que ceux-là mêmes, qui inondent les sites internet pro Gbagbo de pamphlets incendiaires, irrévérencieux à l’encontre du Président de la République, se posent en rassembleurs des We après avoir exécuté leur ” dirty day job” ? C’est à un rassemblement de soutien de la diaspora ivoirienne au peuple We à Turin récemment qu’un certain Abel Naki du cri panafricain déclara à la tribune “qu’il est constitue un conseil national de libération de la Côte d’Ivoire avec tous les mouvements et partis politiques du pays, afin de bouter Alassane Ouattara de la tête du pays”. Si quelques voix se sont élevées pour dénoncer ces propos, les organisateurs We n’ont pas encore pris leurs distances avec ce discours. L’histoire retiendra donc que c’est à un rassemblement pour la cause We que l’on a parlé de “bouter Alassane Ouattara de la tête du pays” plutôt que de foncier rural ou d’expropriation.

Quelques semaines auparavant à Washington, une marche d’une vingtaine de personnes sur la maison blanche et sur le congrès était convoquée avec l’appui de FPI local pour dénoncer le ” génocide We “. Le 18 août dernier devant l’ambassade de Côte d’Ivoire à Washington, sous prétexte de manifester contre le régime du Président Alassane Ouattara, un groupe de We accompagné de leurs inséparables complices du FPI avaient couvert d’injures grossières et de bas étage les ivoiriennes qui pénétraient à l’intérieur de la chancellerie. Le crime de ses belles et charmantes dames en compagnie de leurs epoux? répondre à l’invitation qui leur avait été faite par l’ambassadeur de notre pays à Washington, son excellence Daouda Diabate à prendre part à un cocktail à l’occasion de la célébration du 52e anniversaire de l’indépendance de notre pays. Vous l’avez bien lu, au nom de la cause We, nos sœurs et épouses ont été grossièrement insultées pour avoir accepté de répondre présentes à un cocktail organisé à l’occasion de la célébration de notre indépendance.

La diaspora We trahit-elle “sa” cause? Est-elle devenue un instrument de récupération politique à la solde du FPI ?

Le Dr Gui Tiehi, président du conseil général de Guiglo dans un entretien au quotidien LG No 232 du samedi 8 septembre 2012 est emphatique: ” on en veut aux We parce qu’ils sont fidèles à Gbagbo”. Plus de doute, le lien, est donc clairement établi entre Gbagbo et la cause We. Dans l’entendement du Dr Gui Tiehi, si un coupeur de route We est arrêté, c’est d’abord parce qu’il est fidele à Gbagbo. Mais n’est-ce pas cette fidélité aveugle qui ne repose sur aucun acquis pour le peuple et la région We qui pose probleme? En tout cas, elle traduit clairement la victimisation du peuple We en ignorant sa responsabilité dans les tensions actuelles.

Vu sous l’angle purement politique, le peuple We n’a pas à se plaindre. Ses droits civiques à l’instar du reste des peuples de Côte d’Ivoire n’ont pas été bafoués si tant qu’il faille choisir comme point de départ selon les résultats officiels du 2e tour de l’élection présidentielle publies par la commission électorale indépendante, de Bangolo à Toulepleu en passant par Duekoue Guiglo et Blolequin, la population électorale We était de 183.597. Sur ce total 153528 ont effectivement voté donnant un taux de participation de 83,62%. Avec un total cumulé des voix le Président Laurent Gbagbo a obtenu près de 68% des voix We. La ville de Duekoue que certains veulent présenter comme le bastion de la contestation au régime du Président Ouattara a donné des résultats qui ne confirment pas son hostilité à ce dernier. En effet dans cette ville sur 50241 suffrages exprimés Laurent Gbagbo obtient 26576, contre 23665 à Alassane Ouattara. Duekoue ne peut donc être considéré comme le fief de l’un ou l’autre.

Cette incursion dans les chiffres était necessaire parce-qu’elle permet de contredire la narration qui est faite actuellement au tour de la question We. Il est donc heureux de constater que le peuple We a pu accomplir dans des conditions de transparence et de paix son droit constitutionnel à voter pour le candidat de son choix. On ne peut pas demander mieux en démocratie. Ce qui est à condamner c’est que certains jeunes non représentatifs de la région se soient laissés abusées par des esprits malins qui leur ont fait croire qu’il y avait une autre alternative a l’expression démocratique. Créant ainsi des foyers de tensions inutiles.

Et, pourtant les problèmes qui se posent au peuple We sont réels et existent depuis longtemps et n’avaient pas besoin de se reveler à l’attention du pouvoir à l’occasion d’une crise post-électorale violente et meurtrière, en tête de ceux-ci, le problème du foncier. Il faut avoir le courage de le dire, d’Houphouet-Boigny à Gbagbo, ce problème récurrent n’a jamais connu une solution permanente et définitive. S’il est malhonnête de vouloir accuser le pouvoir actuel d’être responsable de l’état du foncier en pays We, il est légitime de lui demander de prendre des mesures vigoureuses pour préserver ce qui peut l’être au moment où des bruits d’expropriation des terres des populations autochtones se propagent quotidiennement. Nos parents doivent être instruits de ce que la résolution de la gestion du foncier se fera à l’échelle nationale parce-qu’il ne peut y avoir une loi uniquement pour le foncier en pays We. L’autre question qui fâche est la vérité sur ce qui s’est passé à Duekoue pendant la crise post-électorale. Les adversaires du régime actuel en ont fait le point central de leur propagande anti-Ouattara. Ceux-là auraient voulu que les sanctions tombent avant toute enquête. Le Président a fait ce qui est approprié en pareille circonstance. Enquêter, donner les résultats, identifier et sanctionner ceux qui ont commis ses actes ignobles.

Sans présager de ce qui sortira de ce dialogue que l’on souhaite apaisé, il semble difficile à imaginer qu’il ne s’articule pas autour d’une trilogie qui verrait les We rejeter et condamner les violences actuelles aux relents d’atteintes à la surété de l’état et le pouvoir s’engager à faire aboutir une loi consensuelle sur le foncier et réitérer sa ferme volonté de sanctionner les auteurs des massacres de Duékoué.

Marcellin Guidy
Cadre Marketing-Publicité et Communication

USA

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