Infrastructures militaires Tout est à refaire à Bouaké

Les infrastructures militaires qui, dans un passé récent, donnaient à Bouaké, l’allure d’une ville fortement militarisée ont été presque toutes détruites au cours de la crise militaro-politique du 19 septembre 2002. Il s’agit de l’école nationale des sous-officiers d’active (Ensoa), du camp commando, de l’école des forces armées (Efa), la brigade de la gendarmerie nationale et le camp des sapeurs-pompiers militaires. Cependant, le 1er bataillon du génie et le 3e bataillon d’infanterie de Bouaké qui ont été sommairement réhabilités sont occupés par les éléments des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci). Qui ont été redéployés dans la capitale de la région de Gbêkê dans le cadre de la réunification du pays. L’Ensoa, située sur l’axe Bouaké-Brobo, et le camp commando d’Ahougnanssou ont été pillés, de telle sorte qu’il ne reste plus que les murs et les inscriptions sur leurs façades principales qui rappellent aux visiteurs qu’en ces lieux existaient des camps militaires. Idem pour l’Efa qui est située pratiquement sur le même site que l’aéroport de Bouaké. Cette école qui formait les officiers supérieurs de l’armée ivoirienne et de certains pays étrangers n’est plus que l’ombre d’elle-même. Pour la simple raison que tout le matériel qui s’y trouvait a été emporté. La brigade de la gendarmerie nationale basée au quartier Commerce n’est pas mieux lotie. Car à la cité où logent les gendarmes, les portes, fenêtres, les sanitaires, les fils électriques et les tuyaux d’eau ont été emportés. C’est donc dans des conditions difficiles que vivent les gendarmes et leurs familles respectives qui, pourtant, ont pour mission de veiller sur les personnes et leurs biens. Toutefois, leurs homologues en service à la brigade de recherche travaillent dans de meilleures conditions parce que les bureaux qu’ils occupent ont été entièrement réhabilités. Le camp des sapeurs-pompiers militaires basé à Air-France 1 a également perdu de sa superbe parce qu’il n’a pas échappé à la furia de certaines personnes malintentionnées qui ont emporté tout son contenu. A telle enseigne que les soldats du feu sont confrontés à d’énormes difficultés dans l’exercice de
leur tâche parce qu’ils n’ont plus le minimum pour vivre.

ADJÉ JEAN-ALEXIS
CORRESPONDANT RÉGIONAL
Fraternité Matin

 

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Côte d’Ivoire: Nouveau recensement des ex-combattants impliqués dans la crise

BOUAKE (© AFP) – Un nouveau recensement des ex-combattants impliqués dans une décennie de crise ivoirienne a démarré jeudi à Bouaké (centre), après qu’une récente vague d’attaques meurtrières contre l’armée a rappelé l’urgence d’une relance du désarmement et de la réinsertion.

Au moins 300 personnes se sont rendues dans la matinée dans une caserne de Bouaké, fief de l’ex-rébellion née après le putsch raté de 2002, pour se faire enregistrer, a constaté un correspondant de l’AFP.

Le recensement doit se dérouler dans plusieurs villes du pays en « un mois », a déclaré à l’AFP Bertin Kouassi Yao, conseiller technique au ministère de la Défense et coordonnateur de cette opération.

La crise postélectorale de décembre 2010-avril 2011, qui a fait quelque 3.000 morts, a changé la donne en multipliant le nombre de combattants: elle s’est achevée par une guerre de deux semaines, remportée par les forces du président Alassane Ouattara (essentiellement les ex-rebelles et de nombreux jeunes supplétifs) sur celles de l’ex-chef d’Etat Laurent Gbagbo, qui refusait de reconnaître sa défaite à l’élection de novembre 2010.

Selon une structure jusque-là impliquée dans le programme de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR), plus de 100.000 ex-combattants pro-Ouattara et anciens miliciens pro-Gbagbo sont ciblés par le recensement. Mais ces chiffres sont considérés comme très supérieurs aux effectifs réels par des spécialistes du dossier.

Le président Ouattara vient de signer un décret instaurant une « Autorité pour le désarmement, la démobilisation et la réintégration » (DDR), a annoncé mardi sur la télévision publique le ministre délégué à la Défense, Paul Koffi Koffi.

Promis depuis des semaines, cet organisme unique remplacera la dizaine de structures qui travaillaient dans le secteur. Leur gestion était jugée catastrophique par les bailleurs de fonds, qui poussaient à une réorganisation radicale.

Alors qu’en une décennie les programmes de DDR se sont succédé pour des résultats très limités, beaucoup d’amertume était perceptible chez les ex-combattants à Bouaké.

« Nous sommes découragés des politiciens », a confié Issouf Bamba, qui a appartenu à l’ex-rébellion. « Chaque année c’est le même scénario, on nous recense et après on ne voit rien », a-t-il dénoncé, lançant un avertissement: « on a encore des armes, si on n’a pas une bonne situation, on ne va pas déposer les armes ».

La série d’attaques qui ont visé en août, notamment à Abidjan, les Forces républicaines (FRCI), l’armée ivoirienne, qui y a perdu dix hommes, a fait brusquement monter la tension dans le pays et est venue rappeler l’urgence du désarmement des ex-combattants non destinés à l’armée et d’une restructuration des forces armées. L’ONU et la France, ex-puissance coloniale, ont appelé les autorités ivoiriennes à l’action, de même que des ONG locales.

Le gouvernement a accusé des miliciens et militaires pro-Gbagbo après les attaques contre l’armée, ce que le parti de l’ancien président, le Front populaire ivoirien (FPI), a récusé.

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