Dossier – Brigitte Kuyo insulte Miaka Le parti de Gbagbo au bord de l’éclatement ?

Brigitte KUYO insulte Miaka et les militants du FPI Le parti de Gbagbo au bord de l’éclatement ?

Comme nous le rappelions dans nos précédentes publications, il était prévisible que la 3e Convention ordinaire du front populaire ivoirien (FPI) rencontrerait de la dissidence. C’est ce qui arrive avec la déclaration injurieuse du FPI-France. Mais avant de révéler au grand jour les dessous du profond récent malaise au sein du parti de Laurent Gbagbo, intéressons-nous pour le peu à cette déclaration signée de dame Brigitte Kuyo « en mal de publicité en France ». Nous n’y trouverions aucun intérêt si cette déclaration ne comportait pas des caractères injurieux et méprisants vis-à-vis de quelqu’un qui, pendant que beaucoup de cadres du FPI qui ont contribué à la perte du pouvoir de Laurent Gbagbo, prenaient leurs jambes au coup, fuyant la réalité du terrain, lui , a décidé de sacrifier sa famille, sa vie, en restant sur le terrain affronter le régime sanguinaire de Alassane Dramane Ouattara. Nous voulons parler du Pr Miaka Sylvain Ourétto.

Si sa première sortie, suite à la nomination de Guigui Claudel , comme responsable de la mobilisation des fonds du parti en Europe nous a paru d’une naïveté criarde, la seconde apparition dans la presse de Brigitte cette fois sous le couvert d’un pseudo Conseil des représentants du FPI en Europe nous conduit à revoir les textes du FPI.

Les Statuts du FPI (Titre II-Chapitre II-Section 4) :

La représentation à l’extérieur :

Article 62 : « A l’étranger, le FPI existe sous la forme d’une représentation et de sections. Le représentant, responsable de la représentation est nommé par le président du parti. Il constitue un bureau qu’il soumet au secrétariat général pour avis. »

Article 63 : « Le représentant assure les relations entre le FPI et les partis politiques d’une part, les autorités politiques du pays d’accueil d’autre part. Il est membre statutaire de la Convention et du Congrès. »

Article 64 : « Dans un pays, les sections locales sont crées par ville en accord avec le représentant. En cas de nécessité il peut être crée plus d’une (1) section dans une ville après avis favorable du représentant. Une section locale est dirigée par un secrétaire général élu pour deux (2) ans. Il est rééligible. Il forme son bureau qu’il soumet à l’investiture de l’assemblée générale de la section. Le comité électoral est dirigé par le représentant ».

De ce qui précède, il n’est dit nulle part l’existence d’un Conseil des Représentants du Fpi en Europe. Sinon quelle serait sa valeur juridique ou sa mission ?
« Le Conseil des représentants du Fpi en Europe désapprouve l’organisation de cette Convention et considère qu’il choit au Comité Central du parti de se pencher sur les différents axes exposés dans le document de cadrage » nous dit la fameuse déclaration de Brigitte Kuyo.

Sans être l’avocat des initiateurs de cette Convention qui reste une affaire interne au FPI, nous voudrions ici rappeler pour mémoire que la seule introduction du document incriminé intitulé « document de cadrage politique de la Convention » suffit à rafraichir la mémoire de Brigitte Kuyo si celle-ci aurait mal lu le document en question : « Sur convocation du Secrétariat général, conformément à l’alinéa 1 de l’article 34 sous section 2, titre II des statuts, le front populaire ivoirien tiendra sa troisième convention ordinaire le 28 avril 2012 ( reportée au 29 avril 2012, ndlr). En raison de la situation difficile que traverse le parti et qui exige une bonne communication aussi bien verticalement qu’horizontalement pour une indispensable cohésion entre ses membres, l’initiative prise par le secrétariat général a été soumise au Comité central qui l’a entérinée en sa session du samedi 25 février 2012, et arrêté dans le même élan le thème de la Convention : quel Front populaire ivoirien pour la reconquête des droits et libertés démocratiques ? »

Au regard de ce qui précède, on est tenté d’affirmer que Brigitte Kuyo prend tout le monde y compris ses camarades du « conseil des représentants du FPI en Europe » pour des imbéciles en niant l’existence même d’un Comité central au sein du FPI, lequel comité central a entériné le document de cadrage.

Sur l’inquiétude de la seule Brigitte Kuyo qui ne saurait être partagée, nous serions rassurés si cette dernière prenait ses responsabilités face à la réalité du moment en assumant ses propos, loin des nombreux militants et sympathisants qui ne cessent de dénoncer cette caporalisation de la représentation du FPi-France par la seule et unique émissaire de Affi Nguessan.

Enfin, traiter, le président de son parti (Miaka Ourétto) d’irresponsable (voir déclaration (e)) est la pire des masturbations intellectuelles jamais produites par un militant du FPI. « Cette fois elle est allée très loin » murmure-t-on en ce moment dans son entourage.

Les dessous du malaise au FPI

Dans deux jours, le FPI tiendra sa 3e Convention à Abidjan. Et déjà, plusieurs voix discordantes se font entendre quant à la légitimité des organisateurs ou à la régularité de l’évènement lui-même.

De quoi s’agit-il ?

Tout serait parti de la dernière mission du président Miaka en Europe et de sa rencontre avec le président Laurent Gbagbo à la prison de Scheveningen.
De retour au pays, celui-ci rend compte à sa base.

Mais avant, souvenons-nous du second rendez-vous avorté de Miaka avec Laurent Gbagbo. A Abidjan comme à Accra, ils étaient plusieurs à s’en réjouir, car pour ses détracteurs, Miaka Ouretto qui a reçu l’onction du président fondateur du Fpi afin de mettre de l’ordre dans son parti serait doublement adoubé par une deuxième rencontre avec Laurent Gbagbo. Bref. Aussi, à Abidjan, si on joue balle à terre, on ne fera rien pour aider Miaka à réussir sa mission.

La preuve, au cours d’un déplacement à Gagnoa, Laurent Akoun, selon les informations en notre possession, rencontre les parents de Gbagbo à qui il fait le compte rendu de la visite de Miaka sans en informer le concerné. Cela aurait irrité Miaka qui s’apprêtait à rendre visite aux parents de Gbagbo après la Convention. Et depuis, un petit froid s’installa entre les deux têtes du parti.

C’est donc dans ce contexte de « guerre froide » qu’une Convention du parti est programmée.

Bien qu’il ait cautionné la tenue de celle-ci, Akoun Laurent, proche de l’ancien président du parti, Pascal Affi Nguessan, restera profondément blessé par les remarques de son supérieur hiérarchique. Deux camps vont alors apparaître au sein de la Direction du parti. Les Miakaistes et les Affisiens.

A Paris comme au Ghana, le choix est clair. Le tout sauf Miaka se met en branle.

On se souvient, alors que Miaka aurait donné un avis favorable à la nomination de Claudel Guigui comme collaborateur de Tcheidé Jean Gervais, afin de recueillir des fonds au nom du parti à l’extérieur, Akoun Laurent sans prendre les gants a purement et simplement désavoué cette nomination sans même en informer la Direction du parti.
C’est donc dans cette atmosphère peu réjouissante que le FPI tiendra sa 3e convention prévue pour ce dimanche 29 avril 2012 et censée ramener la cohésion dans la maison bleu et blanc. Sylvain Miaka Ourretto pourra-t-il redresser le navire en rose ? Qui vivra verra !

P. KOUHON

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