Charles Taylor – Le verdict ce jeudi (La Haye)

Rob Keeris

Le Tribunal spécial pour la Sierra Léone (TSSL) doit rendre, ce matin, son jugement concernant Charles Taylor.

L’ancien président libérien est accusé de crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis en Sierra Léone, entre 1996 et 2002.

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Ce jugement est le premier prononcé contre un chef d’Etat par la justice internationale.

L’ancien président du Libéria est accusé de crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis en Sierra Léone entre 1996 et 2002.

Selon l’accusation, Charles Taylor aurait armé et financé les rebelles sierra-léonais du Front révolutionnaire uni (RUF) pour s’emparer des richesses diamantifères de Sierra Léone.

La guerre civile (1991-2002) a fait plus de 50 000 morts et des dizaines de milliers d’amputés.

Le procès de Charles Taylor a duré plus de trois ans.

Armes contre diamants

Depuis le box des accusés du tribunal spécial, l’ex président libérien a affronté les 94 témoins du procureur – parmi lesquels 32 anciens alliés, désormais repentis.

Ces témoins ont décrit par le menu les trafics supposés de Charles Taylor avec les rebelles Sierra Léonais du RUF.

En échange de diamants, récoltés par des civils réduits à l’esclavage, Charles Taylor leur aurait fourni armes et munitions.

Des armes livrées à Monrovia par les marchands d’armes Victor Bout ou Mohammed Jamil, soupçonné de liens avec Al-Qaida et le Hezbollah.

Face à ces éléments à charge, Charles Taylor a soutenu que ce procès n’était autre que le point d’orgue d’un complot fomenté contre lui.

Une revanche, a-t-il affirmé, pour punir son opposition aux plans de la compagnie pétrolière américaine Halliburton.

Mais de ce complot, Charles Taylor n’aurait pas voulu tout dire, avait expliqué à BBC Afrique son avocat au cours du procès, comme s’il rêvait encore de bénéficier du soutien de la CIA.

L’agence américaine l’aurait aidé à fuir une prison des Etats-Unis au début des années 80, pour revenir au Libéria et conduire sa « révolution ».
Les absents

Une « révolution » – que le procureur qualifie de « terrorisme » – préparée dans les camps d’entrainement militaire de Mouammar Kadhafi, un « héros africain », avait déclaré Taylor depuis le box des accusés.

Le soutien de « son frère » Blaise Compoare, comme il l’avait décrit, lui avait permis de prendre le pouvoir au Libéria.

Inculpé par le tribunal spécial en mars 2003, menacé de toute part dans son propre pays, il s’était exilé au Nigéria pendant trois ans avant d’être arrêté, au printemps 2006.

Charles Taylor a-t-il été trahit par l’ex président du Nigéria, Olusegun Obasanjo ? La question a obsédé l’accusé tout au long du procès.

Le procureur a tenté, lui, de récupérer le trésor supposé de Charles Taylor. Sans succès.

Il n’a pas non plus poursuivi les associés de l’ancien président, Ibrahim Bah et Benjamin Yeaten.

Selon les Nations unies, il y a un an, les deux hommes fournissaient des mercenaires à la Côte d’Ivoire.

Source: BBC Afrique

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