Bavure des soldats FRCI à Fresco, élèves et professeurs menacent

Sassandra, 10 mars(AIP)- Une révolte de population contre les Forces républicaines(FRCI) couvrirait, en ce moment, à Fresco(sud-ouest du pays, région du Gboklè), où élèves de tous les établissements secondaires et professeurs, menaceraient de suspendre les cours, et réclament des « sanctions vigoureuses » contre 12 éléments des FRCI qui auraient infligé, vendredi, une bastonnade en règle à l’un de leurs enseignants, professeur de lettres au lycée moderne, ont rapporté à l’AIP, des témoins des faits.

Ces enseignants et élèves l’ont fait savoir aux autorités préfectorales, ce samedi, et attendentque suite soit donnée à leur requête, faute, ils décrètent la suspension des cours. La ville est à présent, sous tension. L’on explique qu’un enseignant de lettres modernes, au lycée moderne de Fresco, aurait été « enlevé nuitamment » à son domicile, vendredi, dans la soirée, par des éléments des Forces républicaines de Côte d’Ivoire(FRCI), qui l’aurait copieusement rossé, à la suite d’une plainte formulée par un tenancier de café, avec lequel il aurait eu une altercation, à propos de la qualité de service dont ils n’auraient pas convenu.

L’infortuné, Oula Lucien, professeur de français, en fut évacué d’urgence à l’hôpital dans un état comateux, après qu’il a été extirpé des griffes de ses bourreaux par le commandant du détachement des FRCI, prépositionné à Fresco, alerté par des témoins de la scène. Celui-ci souffrirait de divers traumatismes au visage, à l’oeil droit et à l’abdomen. Le ministre Alain Lobognon, député de Fresco, informé des faits, s’est aussitôt rendu à l’hôpital, et s’est engagé à payer les frais que nécessitent les soins de la victime.

Selon la victime elle-même, qui affirme ne pas comprendre le comportement de ces militaires, d’autant plus qu’il n’a eu aucun contact, ni directement ou indirectement avec eux, a déclaré cependant n’avoir eu de dispute, la veille, qu’avec le tenancier du kiosque à café, qu’il aurait d’ailleurs parmi ses ravisseurs, à propos d’un plat de spaghetti « trop assaisonné à son goût ».

Des témoignages ont confirmé l’incident, et soutiennent que c’est à la suite d’une altercation entre cet enseignant et le tenancier de ce kiosque à café, qui lui aurait servi un plat de spaghetti « très salé », qu’il n’aurait pas apprécié, et que rentré à son domicile, il reçoit, peu de temps après, la visite d’un convoi de quatre véhicules 4×4 transportant à son bord une douzaine d’hommes, armes au poing.

Une fois parvenus chez leur cible, ils font irruption chez lui et le tirent de son sommeil, à peine entamé, et le rudoient devant son épouse et ses enfants, sans aucune explication. Non satisfaits, ces hommes l’emmènent avec eux, dans un endroit qui lui est inconnu. C’est en ce lieu qu’il aurait d’ailleurs reconnu, en leur compagnie, son interlocuteur du kiosque avec lequel il avait échangé, quelques temps plus tôt, des amabilités.

(AIP)

In/nf

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