Le président de la République de Côte d’Ivoire, Alassane Dramane Ouattara, a effectué en France sa première visite d’Etat du 25 au 27 janvier 2012. Séjour dont le point d’orgue a été la signature d’un nouvel accord de partenariat et de défense. Outre l’entretien en tête-à-tête avec son homologue français, Nicolas Sarkozy, le chef de l’Etat ivoirien a rencontré le gotha des personnalités politiques de l’Hexagone : tour à tour il a reçu, entre autres, le président du MEDEF, Michel Roussin ; le président de l’Assemblée nationale, Bernard Accoyer ; le Premier ministre, François Fillon ; et le maire de Paris, Bertrand Delanoë. Pour une visite d’Etat, c’en fut vraiment une.
Et le gouvernement français n’a rien ménagé pour faire étalage de marques d’estime à leur hôte qui en plus est ami de longue date du président Sarkozy : atterrissage de l’avion présidentiel au prestigieux aéroport d’Orly, privilège auquel de rares chefs d’Etat ont eu l’honneur de goûter, départ d’Orly par hélicoptère vers la cour des Invalides et cerise sur le gâteau : escorte par la cavalerie jusqu’à l’hôtel Meurice, le pied-à-terre de l’illustre hôte. Un accueil somptueux à la limite de la pantomime et qui ne manquera pas de faire jalouser certains roitelets du pré carré français. Mais il y a eu une fausse note au cours de ce séjour princier.
Tout chef d’Etat soit-il, et ami de longue date de l’hôte Elysée soit-il, le président ivoirien a été accueilli à sa descente d’avion par un simple ministre de la République, en la personne de Claude Guéant, titulaire du portefeuille de l’Intérieur. A défaut de Sarko, qui devait avoir certainement d’autres chats à fouetter, on s’attendait au moins au PM français, ou, à défaut encore, au président de l’Assemblée nationale. Mais non. C’est le locataire de la rue Beauvau qui a été commis à l’accueil.
Et c’est souvent ainsi quand il s’agit des rois nègres, véritables commis, si ce ne sont pas tout simplement des vassaux de luxe de l’Elysée. Vous imaginez, vous, Issouf Bakayako aller accueillir Sarkozy à l’aéroport Félix-Houphouët-Boigny à Abidjan ? Quel crime de lèse-majesté que les autorités ivoiriennes n’osent pas commettre, même dans leur rêve !
Rabi Mitbkèta — L’Observateur Paalga
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