En réponse au DR SERGE NICOLAS N’ZI: Soyez plus intellectuellement honnête

EN RÉPONSE AU DR SERGE NICHOLAS N’ZI: SOYEZ PLUS INTELLECTUELLEMENT HONNÊTE

Les docteurs ont la manie de faire de longs argumentaires qui manquent de modestie, comme si on ne pouvait avoir raison en étant sobre et concis. C’est le cas pour le Dr Serge Nicholas N’zi, ci-devant chercheur en communication et domicilié à Lugano, en Suisse. Cet homme est un habitué des longs développements mais je voudrais m’attarder sur sa dernière communication parue le 2 janvier 2012 sur le site web de connectionivoirienne.net.

Je voudrai me limiter à deux remarques. Sur la forme, je constate que le docteur ignore les vertus de la concision. Une idée bien conçue et bien agencée n’a cependant point besoin d’être énoncée longuement pour convaincre. Il commence toujours par un grand I qui est toujours l’introduction de son exposé. Je ne comprends franchement pas cette façon de procéder car les grands I, II et III devraient se trouver dans le développement et non à l’entame d’une rédaction. Et le grand V ou VI est toujours le ‘’postulat de conclusion générale’’. C’est une curieuse façon monotone, monocorde et monolithique de rédiger des textes persuasifs. Puisqu’il n’y a presque jamais de conclusions partielles, pourquoi une conclusion dite générale est-elle nécessaire ? Et pourquoi ce serait toujours inlassablement un ‘’postulat de conclusion’’ sinon pour des raisons évidentes de pédantisme et de mystification ? À moins que ce soit un signe d’hésitation, un manque de certitude.

Dans le fond, le confrère fait montre d’une choquante mauvaise foi en affirmant que le Président Ouattara refuse de mettre aux arrêts le moindre élément des FRCI et de le livrer à la justice. Même étant si loin en Suisse, on peut avoir la curiosité de se renseigner sur internet pour savoir que les 6 soldats FRCI qui se sont rendus coupables de tueries à Vavoua ont tous été arrêtés et remis à Ange Kessi Kouamé, le commissaire du gouvernement, et que leur procès débutera en janvier 2012 devant la cour martiale. Le même sort est réservé aux soldats qui ont provoqué les tueries de Sikensi.

Mais le confrère insinue aussi que le Président se délecte de ces tueries comme Jules César levant ou baissant le ‘’pousse’’ – sic – pour exprimer droit de vie ou de mort sur le gladiateur battu et affaissé au sol. Quelle méchanceté ! Quelle malhonnêteté intellectuelle ! Il n’y a qu’à se renseigner sur internet – ce que même un paresseux intellectuel peut faire – pour se rendre compte de la réalité : le Président s’est indigné de ce qui s’est passé à Vavoua et a ordonné la création d’une police militaire pour traquer les éléments incontrôlés parmi les FRCI. Koné Zakaria et ses hommes sont à pied d’œuvre et portent déjà des fruits prometteurs. En 48 heures d’existence, cette police militaire a épinglé 4 soldats dont un gendarme Attié fraîchement sorti de l’école de gendarmerie de Toroguhé et recruté sous Laurent Gbagbo. Or le confrère estime que les FRCI bénéficient d’une impunité totale en cela seul qu’elles sont uniquement composées de dioulas, comme le chef de l’État. Ce n’est pas seulement de la malhonnêteté intellectuelle, c’est surtout du tribalisme ambiant.

Tout le monde sait en effet que le Président Ouattara a fondé les FRCI en février 2011 pour mettre dans le même creuset les FDS de Gbagbo et les FAFN de Guillaume Soro. C’est bien plus tard que des jeunes gens se sont joints à l’armée qui avait besoin de bras pour combattre M. Gbagbo. Mais ces jeunes gens n’ont jamais été formellement recrutés dans l’armée nationale. En conséquence, ils ne sont pas rémunérés par le ministère de l’Économie et des Finances et ne répondent ni de Soumaïla Bakayoko, ni de Guillaume Soro, encore moins d’Alassane Ouattara. Ce sont des éléments véritablement incontrôlés que la police militaire aura pour mission d’extirper des rangs. Affirmer donc que les FRCI sont la milice privée d’Alassane Ouattara est intellectuellement malhonnête et procède du lynchage médiatique du chef de l’État. Y a-t-il plus malhonnête intellectuellement que d’affirmer que tous ceux qui critiquent le pouvoir ivoirien actuel le paient de leur vie ? Et que, lorsqu’ils sont à l’étranger comme le docteur Serge Nicolas N’zi, leurs parents restés au pays sont arrêtés et/ou tués par le pouvoir en place ?

Mais le docteur va plus loin : pour lui, les FRCI c’est la copie des armées tribales de Mobutu, de Gnassingbé Éyadéma, de Habyarimana et de Samuel Doe. Docteur, où avez-vous laissé votre cervelle ? Les FDS avec leurs 70.000 hommes n’ont pas été dissoutes. Elles ont été incorporées dans les FRCI de même que les FAFN. Les quelque 140.000 hommes en armes aujourd’hui en Côte d’Ivoire sont-ils tous des dioulas ? Ou a-t-on radié ou tué tous les Bétés, Didas, Baoulés, Agnis, Guérés, Ébriés, Attiés, etc. qui se trouvaient dans l’armée, la police et la gendarmerie à l’avènement de M. Ouattara au pouvoir ? Ils sont tous là, – excepté les exilés volontaires qui ont assimilé leur destinée à celle de M. Gbagbo -, et font partie des FRCI, terminologie qui a remplacé les sigles FDS et FAFN. Cultivez-vous, confrère N’zi, avant d’écrire des hérésies !

Dr Famahan SAMAKÉ
Royaume-Uni
2 janvier 2012

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