La police ivoirienne vient de réussir un coup de filet qui allège considérablement le travail de la CPI. En effet, avec l’arrestation d’Anselme Séka Yapo, alias Séka Séka, c’est un potentiel gros « poisson » de la Cour pénale internationale qui vient d’être ainsi pris. Mais en attendant la phase judiciaire, son arrestation jette un froid dans les rapports entre d’une part la Côte d’Ivoire et la Guinée et de l’autre, entre le Togo de Faure Gnassimbé et le nouveau pouvoir ivoirien. Il est vrai que le fait que Séka Séka n’ait été aucunement inquiété lors de son escale togolaise, et qu’il avait manifestement pour destination la capitale guinéenne, peuvent laisser entendre que l’attitude de Conakry et de Lomé est plutôt trouble dans cette affaire. A moins que… 0:56 18-10-2011De l’arrestation de Séka Séka, les autorités ivoiriennes seraient animées par des sentiments contradictoires. D’une part, c’est une immense joie et un grand soulagement que de savoir l’incarnation même de la terreur et de la cruauté que la Côte d’Ivoire a connues ces dernières années, mise aux arrêts.
Cependant, la possibilité même que certains proches de l’ancien président Laurent Gbagbo, seraient soutenus par certains pays de la sous-région, n’a rien de rassurant. Cette dernière opinion est pourtant très ancrée au niveau du pouvoir ivoirien. Alors que récemment encore, Alassane Ouattara était allé solliciter de son homologue ghanéen qu’il livre à la justice ivoirienne et internationale les personnes vivant dans son pays, et qui sont sous le coup de mandats d’arrêt internationaux, voilà que les premières informations autour de l’arrestation de l’ex-aide de camp de Simone Gbagbo, laissent croire que la Guinée du président Alpha Condé et le Togo de Faure Gnassimbé, pourraient soutenir des opposants au pouvoir d’Alassane Ouattara.
En ce qui concerne le Togo, le péché résiderait dans le fait que les autorités de ce pays n’aient pas arrêté le commandant Séka Séka, quand son avion a fait escale à Lomé. Mais pour ce qui est de la Guinée, les accusations sont plus accablantes. Selon certaines informations, Séka Séka aurait déjà indiqué « qu’il se rendait à Conakry où il devait rencontrer le chef d’Etat major général des Armées, le général Souleymane Kéléfa Diallo ». Simple bobard, un canular ou de la pire intox ?
Si cette information est fondée, c’est que les autorités guinéennes pourraient être impliquées au plus niveau. D’autres sources ivoiriennes disent qu’après la capitale guinéenne, Séka Séka devait se diriger vers la frontière ivoiro-guinéenne. En Côte d’Ivoire, certains observateurs y voient la main déstabilisatrice de la Guinée contre la Côte d’Ivoire. Vu que les rapports entre l’actuel président ivoirien et le président Alpha Condé n’ont pas toujours été cordiaux; l’idée n’a rien de saugrenu sur les berges de la lagune Ebrié.
Du côté de la Guinée, pour le moment, c’est le silence radio. Mais cet épisode rappelle les accusations que le chef de l’Etat guinéen, lui-même a récemment formellement proférées contre le Sénégal et la Gambie. Des accusations qui avaient alors été jugées de « légères », vu l’absence de preuves pour les étayer. Alors que dans le cadre des suspicions de la part du gouvernement ivoirien, si les premières déclarations de Séka Séka étaient confirmées, ce pourrait être très embarrassant pour le gouvernement guinéen. C’est le moins que l’on puisse dire…
Fodé Kalia Kamara pour GuineeConakry.info
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