Déchets toxiques d’Abidjan: 7 M d’euros (4,5 milliards CFA) d’indemnisation détournés (avocats)

Près de 7 millions d’euros destinés à l’indemnisation des 6.000 victimes restantes des déchets toxiques déversés en 2006 à Abidjan ont été détournés par l’association en charge de sa distribution, ont accusé jeudi à Abidjan les avocats des victimes.

Claude Gohourou, responsable de la Coordination nationale des victimes des déchets toxiques (CNVDT-CI), “a volé l’argent des 6.000 victimes”, a affirmé l’avocat anglais Martyn Day lors d’une conférence de presse à Abidjan.

“M. Gohourou a promis depuis avril 2010 de dédommager les victimes, dont la plupart sont d’origine modeste et pauvre, mais jusqu’ici il ne l’a pas fait”, a déploré ce responsable du cabinet d’avocats Leigh Day&Co, annonçant qu’une plainte a été déposée contre lui devant la justice ivoirienne.

Après indemnisation de plus de 23.000 victimes, “4,5 milliards de FCFA (6,8 M EUR)” étaient “censés être disponibles sur le compte de la Coordination”, mais “il ne reste plus que moins de 400.000 FCFA (610 euros)”, a-t-il déclaré.

L’avocat ivoirien Zinda Sawadogo, du cabinet KSK, associé à Leigh Day&Co, a dit craindre que “les chances de retrouver cette somme ne s’amenuisent si aucune action rapide et vigoureuse n’est entreprise par les autorités judiciaires et policières”.

Amnesty International avait appelé en août le nouveau gouvernement ivoirien à “agir fermement” pour que des milliers de victimes perçoivent l’indemnisation prévue, et déjà mis en cause la CNVDT-CI.

Après un accord signé en septembre 2009, Trafigura a versé 22,5 milliards de francs CFA (33 millions d’euros) destinés à près de 30.000 victimes.

Auparavant, en février 2007, la compagnie avait conclu un accord amiable avec l’Etat ivoirien qui arrêtait toute poursuite en contrepartie du versement d’une indemnisation globale de plus de 100 milliards de FCFA (152 millions d’euros).

Le déversement de résidus toxiques du cargo Probo Koala à Abidjan en août 2006 avait causé la mort de 17 personnes, selon la justice ivoirienne, et des milliers d’intoxications. La compagnie a toujours nié qu’il ait pu provoquer décès et maladies graves.

© Agence France-Presse

Commentaires Facebook