Par souci de rigueur et d’objectivité, nous nous sommes abstenu de faire des commentaires à la hussarde lorsque la nouvelle est tombée quoique sachant au plus profond de nous qu’il y a anguille sous roche, vue la raison évoquée qui fondrait aussi facilement comme du beurre exposé aux rayons impitoyables du soleil, confrontée à une analyse sérieuse n’admettant aucune complaisance.
En effet, au-delà des motifs avancés (dysfonctionnements graves constatés au sein des différents services que renferme la RTI ; absence d’une équipe de reportage pour couvrir l’arrivée du chef de l’Etat de retour des Etats-Unis qui a du rester cloîtré trente minutes durant dans l’avion…) subsistent certainement des réalités beaucoup plus perverses qu’on essaie de voiler. A l’analyse, tout semble indiquer que ce journaliste dont l’intégrité et le professionnalisme sont reconnus de tous a été victime d’une cabale savamment ourdie par des sycophantes et des esprits retors tapis dans l’ombre, peut-être même dans son environnement immédiat. Sinon comment comprendre la prise avec une incroyable célérité d’une mesure aussi disproportionnée et extrême pour une méprise aussi légère, encore si tant est qu’il y ait eu manquement car nous en doutons très fort dans la mesure où les informations que nous détenons sont loin de le prouver, de le certifier.
Selon les renseignements que nous avons glanés ça et là suite aux différentes lectures effectuées, aucun organe de presse n’était présent à l’aéroport lorsque l’avion du chef de l’Etat atterrissait. Ce qui dénote de défectuosités criantes dans le fonctionnement de la Direction du protocole et du service de communication de la Présidence de la République. Dans la même logique argumentative, d’après certaines indiscrétions, M. Pascal Aka BROU affirme avoir reçu l’information selon laquelle l’atterrissage de l’avion présidentiel était prévu pour 15H GMT. D’où le non présence de l’équipe de reportage devant couvrir l’évènement lorsque l’avion transportant le chef de l’Etat a foulé le sol de l’aéroport Félix HOUPHOUËT-BOIGNY de Port-Bouet à 09 H GMT a contrario de la période horaire indiquée à l’ex Directeur Général de la RTI. Qui plus est, dans cette grisaille, le plus important reste et demeure cette réception historique accordée au Président OUATTARA par son homologue Américain Barack OBAMA devant les camera des plus prestigieuses chaînes de télévision de ce monde ; mieux, inscrite à jamais dans les documentations photographiques et télévisuelles. Eu égard aux amplifications données au désagrément survenu, c’est un peu comme si le destin politique de Monsieur le Président de République à la tête de ce pays était arrimé à cette camera qui n’était pas présente au moment indiqué. Or loin s’en faut. Vue la dimension himalayenne de la tâche à abattre, des réparations et reconstructions à effectuer, ce déplaisir devait, à notre sens, être relégué au rang d’une vulgaire peccadille et, peut-être, à la limite, faire l’objet d’une demande d’explication faisant office d’avertissement. Sans plus ! Pour une RTI complètement défigurée par Laurent GBAGBO et sa horde de gueux qui cherche encore ses marques sous la houlette éclairée de ce professionnel aux mérites faisant l’accord des esprits compétents et qui n’avait jusque-là ménagé aucun effort pour donner pleine satisfaction à son mandant, nous estimons qu’il aurait fallu user de souplesse, de clémence. Il serait dans le même temps injuste ici de taxer Monsieur le Président d’avoir fait preuve d’iniquité en prenant le fameux décret limogeant Monsieur Pascal Aka BROU car il a agi sur la base de rapports certainement au vitriol qui lui ont été adressés par le Ministre de tutelle.
Et, à l’analyse, compte tenu de l’acuité des faits qui y ont été vraisemblablement rapportés dont la sincérité reste à vérifier, Monsieur le Président, en sa qualité de chef suprême, a du prendre ses responsabilités. D’aucuns affirment également que le motif évoqué dans la communication faite à ce sujet par Monsieur le Ministre DIAKITE Koty Souleymane n’est qu’un artifice visant à voiler la laideur de la forfaiture du mis en cause qui se serait, à la vérité, adonné à des malversations financières. Si cette version des faits est avérée, il faudra incessamment la rendre publique pour mettre définitivement un terme aux spéculations et ratiocinations des uns et des autres ; ce qui permettrait dans le même sens de faire percevoir les motivations sous-jacentes de cette décision du chef de l’Etat jugée impopulaire et conspuée par une bonne frange de la population. S’il s’avère aussi que c’est l’œuvre de sycophantes ne servant que des causes sordides, thèse qui à l’analyse, nous semble la plus plausible, nous profitons de cette tribune pour lancer un appel solennel au Président de la République dont la probité et l’esprit d’équité ne font l’ombre d’aucun doute afin de raviver davantage la rigueur, la vigilance et le discernement dont il toujours su faire preuve. Nous avons l’impression que certains individus aux ambitions macabres veulent user de la confiance que vous leur investissez, Monsieur le Président, pour vous conditionner à des décisions vous emmenant à vous séparer d’hommes utiles, aux mains expertes afin que certains esprits inféconds spécialisés dans l’art de dénonciations futiles et oiseuses puissent prospérer comme ce fut le cas pour le pouvoir précédent. Nous ne vous ferons pas l’injure de vous rappeler que ce pays rendu exsangue par les mains inexpertes qui l’ont conduit jusque-là a plus que jamais besoin d’hommes valables, au goût du labeur établi pour relever les défis qui sont en ce moment les nôtres et non d’aventuriers, prédateurs de biens matériels immérités et de luxure dont le dessein serait de s’ériger en dignes continuateurs de maux et dérives que nous connaissons et qui ont de façon notable délité nos acquis, l’œuvre titanesque et mirifique du père de la nation, son SEM Félix HOUPHOUËT-BOIGNY qui, pour sûr, ne cesse de se remuer dans sa tombe. Alors, vigilance, Monsieur le Président ! Il faut impérativement mettre sous l’éteignoir ces suppôts du Satan qui ne prospèrent qu’en installant la division, en semant la discorde. Qu’il soit mis un bémol à leurs funestes activités qui, si on y prend garde, risquent de nous plonger dans les mêmes travers dont nous gardons encore vivaces dans nos esprits l’amère réminiscence. Attaché nous-mêmes aux principes cardinaux de l’intégrité, de l’honnêteté, du travail bien fait, nous saluerons à juste titre toute décision réprimant avec rigueur et sans aucune once de pitié tout manquement à ces canons susévoqués. Mais seulement quand les indices témoignant qu’il y a eu faute sont irrécusables et non dans une situation aussi confuse et alambiquée méritant donc éclairage que celle dans laquelle l’ex Directeur Général de la RTI a été débarqué. Nous nous insurgeons également contre la manière très peu élégante pour ne pas dire cavalière dont les choses se sont passées quand on sait que l’homme dont il est question a fait preuve d’un courage remarquable en acceptant au péril de sa vie de s’engager résolument, au plus fort de la crise postélectorale, au moyen du pouvoir que représente la communication pour l’émergence des valeurs démocratiques par la reconnaissance du verdict des urnes et permettre ainsi, votre installation effective dans les fonctions de Président de la République de Côte d’Ivoire. Vous connaissant, nous savons qu’en agissant ainsi, vous ne visez qu’à provoquer une reconversion des mentalités dans le sens des hauteurs vertueuses. Mais songez désormais, Monsieur le Président de la République, à vous entourer de toutes les précautions possibles en de pareilles circonstances pour ne pas que vos mains et votre intelligence immaculées et innocentes servent à votre insu d’instances sacrificatrices, immolatrices pour des sycophantes et esprits lucifériens. Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire et l’éloigne définitivement des errements passés !
DIARRA CHEICKH OUMAR
Professeur certifié de philosophie
Lycée moderne I Bondoukou
Doctorant en sciences politiques
E-mail : sekdiasek@gmail.com
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