Des commandants encore critiqués – Le processus d’identification des ex-combattants grippé

L’Intelligent d’Abidjan

Défense nationale

Depuis quelques jours, des bruits de bottes se font entendre dans les points de regroupement des ex-combattants. Des éléments des forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) qui estiment être lésés dans le processus d’identification en cours, ne cessent de donner de la voix ; « On nous fait prendre des tickets et on nous demande d’attendre notre tour de passage. Dans le même moment, on reçoit des proches et des jeunes filles qui, pour la plupart n’ont pas combattu. Nous qui sommes les vrais combattants parce que nous avons combattu, nous considérons cela, comme un mépris et un abandon inacceptables.» Voilà quelques griefs soulevés ces derniers jours, dans les camps de regroupement et qui inquiètent les Abidjanais.

Accusés, qu’avez-vous
à dire pour
votre défense ?
A ces accusations, des chefs de guerre, reconnus sous l’appellation de ‘’commandant’’ sont formels : « C’est un faux procès que ces jeunes gens, dont eux-seuls savent les mobiles, nous font. Une chose est sûre, c’est qu’il y a quelques désordres dans le déroulement de l’opération, parce que personne ne peut prétendre être parfait. Mais de là, à dire que nous faisons du favoritisme, c’est archi- faux. Quelques éléments ont brillé par leur absence à un moment donné. Ces derniers n’avaient pas les informations sur le déroulement de l’opération. Sinon la majorité d’entre eux est satisfaite. S’il y a quelqu’un parmi eux qui conteste ce que nous disons ici, qu’il vous donne la preuve matérielle de ses affirmations. », a expliqué le commandant Bay basé à la BAE de Yopougon. De son côté, le commandant Mtic du même camp dit qu’à son niveau, rien est à signaler, puisque l’identification dont il est question, n’a pas encore démarré pour ses hommes. « La première partie a été déjà faite et ce, depuis 2007. Elle concerne près de 15 000 hommes. L’étape dont vous parlez actuellement concerne 1 000 hommes, elle démarre la semaine prochaine. Alors, on ne peut pas nous inscrire dans ces accusations », a fait savoir le commandant Mtic. Joint au téléphone, le commandant Ben Laden, n’a pas voulu se prononcer sur le sujet.

Reuters photo
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Gendarmerie d’Adjamé : La mauvaise organisation dénoncée
Des volontaires des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) basés à la Brigade de Gendarmerie d’Adjamé, s’offusquent de la manière dont leur enrôlement s’effectue actuellement. « C’est très mal organisé. C’est un véritable désordre », a fait savoir l’adjudant Tamba Sékou. Un « cafouillage » qui fait douter de la crédibilité de l’opération chez ce dernier. Pour Tamba Sékou, tout porte à croire que c’est un sabotage planifié afin d’exclure des combattants du processus. « A quoi cela répond-il, de choisir une seule commune pour enrôler tous ces milliers de soldats ? Je me demande bien si c’est l’Etat qui organise l’opération», se soucie-t-il. Des préoccupations soutenues par Dosso Moussa, cet autre volontaire des Frci. Ce soldat souhaite que le processus soit éclaté dans plusieurs communes. Et non se faire dans la seule cité d’Abobo. Dosso Moussa estime qu’il faille passer dans les différentes Brigades, pour enrôler les combattants. « C’est ce qui a été fait pour la confection de nos cartes d’identification militaire. Et cela s’est très bien passé », justifie-t-il. Et d’avertir que cette situation pourrait conduire à des frustrations à même d’entraîner des conflits, voire une rébellion. La corruption et le copinage, révèle Dosso Moussa, sont de mise dans cette opération. « Cela est dangereux pour la paix lorsque des soldats qui ont combattu pour l’instauration de la démocratie n’arrivent pas à se faire enrôler », averti-t-il. Koné Vassiriki, chef de poste Frci à la Brigade de gendarmerie d’Adjamé, dénonce le fait que leurs commandants n’aient pas été associés à cette opération. « C’est ce qui entraîne tout ce cafouillage », fustige-t-il. Avant de souligner que l’implication des commandants au processus aurait facilité l’enrôlement des soldats. « Parce que les commandants connaissent bien leurs éléments. Le problème est qu’il peut même y avoir des infiltrés, car personne ne sait qui est qui dans ce désordre».
R. Dibi et N.E

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