A la différence du District d’Abidjan où les ONG naissent comme des champignons entre quatre murs et disparaissent au gré de leurs fondateurs, à Bouaké, les premiers responsables donnent un véritable sens à leur organisation. La Cglp (Coordination générale de lutte contre la pauvreté) dirigée par Mme Maïmouna Koné Faber est un exemple édifiant.
Pour elle, la lutte contre l’insécurité dans toute sa diversité, repose sur l’aide aux Organisations non gouvernementales. Mais, pas n’importe laquelle. Dans une série d’articles sur les ONG qui font la fierté de la capitale de la vallée du Bandama, Bouaké nous vous faisons découvrir dans cette deuxième partie, la Cglp (Coordination générale de lutte contre la pauvreté) qui a pour objectif, majeur l’amélioration qualitative des conditions de vie des populations vivant surtout en milieu rural. Mme Faber Koné Maïmouna, éducatrice préscolaire, formatrice d’éducation préscolaire et ingénieure en communication en est la présidente. Grâce à l’appui de l’UE (Union Européenne, cette ONG a organisé un séminaire de trois de travaux de réflexion et d’échanges qui ont contribué à enrichir les expériences respectives des participants. « Cultures vivrières et maraichères : quelles stratégies de commercialisation ». Tel est le thème principal qui a meublé le séminaire dans le dessein de contribuer à la lutte contre la pauvreté. En organisant ce séminaire en avril 2009, Mme Maïmouna Koné Faber a fait ressortir les problèmes auxquels les cultures maraîchères et du vivrier sont confrontés en zone CNO (Centre Nord Ouest) et fait des propositions. « Venir en aide aux cultivateurs, permettra de renforcer la stabilité du pays. Toute chose qui doit contribuer à renforcer la cohésion sociale, gage d’un développement durable », indique-t-elle justifiant, par ailleurs que, « le maraîcher et le vivrier constituent des facteurs d’épanouissement social et économique des populations. Laisser ces secteurs économiques s’enliser davantage, constituerait une menace certaine pour le développement de ces régions ce qui va sans nul doute entraîner l’aggravation de la pauvreté ». Malheureusement toute la vie en Côte d’Ivoire est actuellement focalisée sur les activités politiques au détriment des autres aspects non moins importants. La pauvreté gagne chaque jour du terrain de façon galopante avec ses corollaires de niveau de mendicité élevé, du nombre croissant des enfants dans la rue et de la rue ; l’insécurité est de plus en plus grande. La violence est présente partout en zone urbaine comme en zone rurale.
Pourquoi il faut soutenir ces ONG
Des investigations menées par la Cglp, il ressort entre autres que les femmes, exercent en majorité dans le secteur informel et sont pour la plupart analphabètes ; estiment que leur condition de vie s’est détériorée avec la guerre ; ont perdu leurs biens ; ont utilisé tout leurs fonds de commerce pour faire vivre leur famille pendant la période de guerre ; ont indiqué qu’elles sont regroupées en ONG, en associations corporatives avec ou sans reconnaissance juridique ; ont souligné que leurs différents regroupements sont pour la plupart inactifs donc non fonctionnels pour faute de moyens ; sont mères de nombreux enfants (6 ou plus) ; ont en charge la responsabilité de leurs familles parce que leurs conjoints les ont abandonnées ou sont sans emploi ; sont aussi des filles mères, des veuves et des déscolarisées sans revenu. En somme, les femmes sont livrées à elles-mêmes sans véritables moyens de subsistance. « Elles souhaiteraient donc bénéficier de fonds d’aide, de matériels et d’outils de travail afin de reprendre leurs activités pour certaines et démarrer une activité génératrice de revenu pour d’autres », conclu la présidente de l’ONG. Le tableau récapitulatif des demandes des femmes de quinze grands quartiers de Bouaké faisait ressortir entre 2006 et 2007, 12385 femmes demandeuses d’aide, pour un montant de 1 300 574 165 FCFA. Une demande qui a surement augmenté à cause de la crise aigue qui a secoué la Côte d’Ivoire après le second tour de la présidentielle de novembre 2011. Le secrétariat des Forces nouvelles à travers Guillaume Kigbafory Soro a déjà mis le pied dans le plat en apportant 25 millions FCFA comme aide, dans un premier temps pour booster la demande des femmes, puis 8 millions 600 FCFA au cours d’une deuxième opération et 25 millions FCFA pour une troisième opération. Si l’initiative porte ses fruits, il faut aller vite et parvenir à aider les nombreuses femmes qui sont dans l’attente d’aide pour « s’insérer dans la société ». « Je suggère qu’une assistance financière soit apportée à ces femmes. C’est à ce prix que nous pourrons atteindre nos objectifs », souhaite Maïmouna Koné Faber. Au moment où la Côte d’Ivoire sort progressivement de la guerre, il faut vite repenser les plaies en occupant ceux qui sont déjà regroupé en coopérative et ONG pour maintenir la sécurité dans sa diversité (sociale et alimentaire).
Légende : Mme Maimouna Koné Faber, (au micro) a toujours rassemblé les populations dans ses prises de décisions.
Sériba Koné, envoyé spécial à Bouaké
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