Campagne présidentielle à la RTI – Bédié : 1 million d’injures, zéro proposition

Qui a dit que la vieillesse était forcément source de sagesse ? Qui a soutenu avec force argument qu’en Afrique, un vieillard qui meurt est une bibliothèque qui brûle ? Dans notre pays la Côte d’Ivoire, ces assertions sont battues en brèche par le comportement inexplicable d’un tonton, un papa, un grand-père, un arrière grand-père. Connu pour être le premier des rancuniers de ce pays, le nommé Henri Konan Bédié passe aussi pour être un insulteur public agressif. Il l’a démontré tout au long de sa mandature à la tête de l’Etat de Côte d’Ivoire de 1993 à 1999. Il a particulièrement insulté les journalistes de ce pays auxquels il a attribué tous les qualificatifs barbares. Mais tant c’était des journalistes qui étaient visés, la population rigolait et prenait les attaques de l’ex-président comme un jeu. Depuis qu’il a perdu le pouvoir à la suite d’un coup d’Etat, il est devenu plus agressif, plus violent et plus grossier. La population ne lui en a pas tenu trop rigueur parce qu’elle se mettait à sa place pour comprendre sa psychologie, celle d’un homme perdu, suspendu entre le ciel et la terre, parce que sa culture ne connaît pas et ne reconnaît pas un ancien chef. Mais plus de dix ans après ce choc qui l’a terrifié, Bédié n’est toujours pas revenu à lui. Bien au contraire, il s’enfonce dans l’abîme, incapable qu’il est de maîtriser ses nerfs. Dès l’ouverture officielle de la campagne présidentielle, sur les antennes de la RTI, il a donné le ton de ce que sera sa campagne : injures et toujours injures. Là où même des nouveaux venus sur la scène politique comme les Adama Dahico et autres Henri Tohou se démerdent pour faire des propositions afin de séduire l’électorat, lui, Bédié, appellent les Ivoiriens et notamment les jeunes, à venir à lui pour injurier des plus âgés qu’eux. Que propose Bédié aux Ivoiriens pour les cinq années à venir ? Rien. Que propose le candidat du PDCI-RDA pour sortir la Côte d’Ivoire de l’état dans lequel il se trouve ? Rien. Le candidat du PDCI est-il prêt maintenant à ne plus soutenir les rébellions dans notre pays ? Aucune réponse. Quelle proposition fait Bédié pour donner de l’emploi aux jeunes qui ont souffert de la guerre qu’il a soutenue et entretenue ? Rien. A-t-il un plan pour soigner les Ivoiriens ? Bouche bée. Bédié a-t-il des idées pour rapprocher les centres de santé et les commissariats des populations ? On n’en sait rien. Au-delà des injures qu’il lance à l’encontre des étudiants, le candidat du PDCI a-t-il des solutions pour une école paisible et efficiente ? Aucune. Que compte faire Bédié pour un front social apaisé ? Rien. Quel est donc ce candidat qui veut devenir président de la République et qui ne sert aux électeurs que grossièretés, injures et violences verbales ? Peut-être se croit-il encore dans les années 90 où le pouvoir lui est échu sur tapis vert sans qu’il ait eu à faire campagne. Le cas Bédié est d’autant grave que lorsqu’on lui sert sur un plateau d’or, une tribune pour diffuser gratuitement ses idées et faire des propositions concrètes de sortie de crise, il refuse de saisir la main tendue. Selon un de ses proches qui fait partie de la délégation des beaux-parents d’Aboisso partis lui demander d’aller parler aux Ivoiriens, Bédié reproche à la RTI de lui avoir imposé des journalistes qui vont lui poser des questions difficiles. “C’est une des raisons pour lesquelles” il n’a pas daigné répondre à l’invitation du CNCA et de la RTI. Mais le même soir, on l’a vu parler avec les journalistes de France 24. On a tout de suite compris que si le CNCA était une structure étrangère ou dirigé par un étranger, il n’aurait pas hésité à répondre positivement à l’invitation de la RTI. On l’a vu avec le règlement de l’affaire de comptage manuel des résultats du vote. Il a suffi que la structure ivoirienne de transmission des résultats soit coiffée par une structure étrangère et que des experts étrangers soient introduits dans le comité de direction mis en place par la primature pour que Bédié soit mis en confiance. Quel est donc cet Ivoirien-là qui veut briguer la magistrature suprême et qui ne fait confiance à aucun autre Ivoirien en dehors des siens propres et des étrangers ? C’est de tout cela que les électeurs se souviendront quand ils seront dans l’isoloir le dimanche.

Abdoulaye Villard Sanogo

Notre Voie

Commentaires Facebook