Comprendre le masque d’Himra : quand Massa Chula et le rap réinventent l’afrofuturisme aux Jayli Awards

La soirée des Jayli Awards 2025 à Abidjan aura été bien plus qu’un simple événement musical. Quadruple lauréat, Himra n’a pas seulement dominé la scène : en portant une version customisée du masque sculptural de Massa Chula – extrait du triptyque Les Gardiennes de la Terre – il a transformé une œuvre d’art en manifeste vivant de l’afrofuturisme ivoirien.


◾️ L’œuvre qui descend de son piédestal

Massa Chula, sculpteur autodidacte exposé à la Fondation Tano Kora, ne crée pas pour les musées mais pour le monde. Son travail, enraciné dans la tradition artisanale ivoirienne tout en assumant une modernité futuriste, cherche à propulser l’art au cœur de la société.
Avec son triptyque présenté au Choc des Légendes, il érige trois sentinelles d’un futur africain réimaginé : bustes métallisés, silhouettes royales, tissus wax éclatants.

Hier soir, l’une de ces gardiennes a quitté son socle.


◾️ Jayli Awards : le théâtre d’une rencontre majeure

Les Jayli Awards défendent une vision : relever une industrie fragilisée, célébrer l’excellence créative, et établir Abidjan comme carrefour de la musique africaine tournée vers l’international.
Dans ce décor, la sculpture de Massa Chula a trouvé plus qu’une exposition : elle a trouvé un corps, un mouvement, un souffle.


◾️ Himra & Massa Chula : deux trajectoires, un même horizon

En choisissant de porter le masque toute la soirée, Himra pose un acte symbolique fort.
À l’image des masques traditionnels qui effacent l’individu pour laisser parler le sacré, le rappeur se métamorphose en figure totémique. Son anonymat devient position : il ne s’agit plus de quatre trophées pour un artiste, mais de quatre victoires pour une culture en mutation.

La cohérence entre les deux créateurs est saisissante.
Massa Chula sculpte une Afrique moderne et émancipée.
Himra incarne cette même dynamique dans l’espace urbain : un rap ivoirien affranchi, enraciné, en pleine affirmation.

Sur la scène des Jayli Awards, leurs visions se sont reconnues et amplifiées.


◾️ L’afrofuturisme en acte

Ce que Massa Chula modèle dans la terre et le bronze, Himra le performe, le danse, le vocalise.
Hier soir, l’afrofuturisme est passé du concept à l’expérience : palpable, mouvant, incarné.

Le masque customisé devient langage.
L’œuvre n’est plus figée : elle inspire, se prolonge, se réinvente.
Elle devient présence, symbole, force culturelle.

Grâce à Himra, Les Gardiennes de la Terre n’étaient plus seulement visibles : elles étaient vivantes.


La soirée des Jayli Awards 2025 aura démontré une vérité essentielle :
l’art africain contemporain ne cherche plus à accompagner la modernité — il la construit, la dirige, la devient.

Les gardiens veillent.
Et désormais, ils avancent.
#KTL
1⚔️


Commentaires Facebook

Laisser un commentaire