
La tragédie du 15 novembre , plus de trente morts suite à l’effondrement d’une mine de cuivre au sud-est de la RDC, a mis en lumière l’un des visages les plus sombres de l’exploitation minière. Malgré l’interdiction d’accès au site en raison des fortes pluies, des « creuseurs clandestins » y ont pénétré illégalement, déclenchant un drame humain. Peu après, un crash aérien touchant une délégation officielle se rendant sur le site renforce le symbole d’un système minier mortifère et mal gouverné.
Dans la région du Lualaba, réputée pour ses gisements, l’exploitation artisanale souvent illégale constitue une source majeure de cobalt exploité à grande échelle. On estime qu’elle représente entre 15 % et 30 % de la production congolaise.
Mais ce chiffre cache un cauchemar humain. Dans des villes comme Kolwezi, des dizaines de milliers d’enfants travaillent encore dans des galeries instables, exposés aux poussières toxiques, aux violences, aux maladies, aux accidents.
Des ONG comme Amnesty International dénoncent les expulsions massives de populations, la destruction de leurs habitations et de leurs terres agricoles pour permettre l’expansion des mines industrielles. Souvent, ces populations ne reçoivent aucune indemnisation juste.
Le problème va au-delà de l’exploitation illégale. Les grandes compagnies minières, en majorité étrangères et parmi elles des entreprises chinoises, contrôlent une large partie du secteur. Huit des quatorze principales mines de cobalt du pays appartiennent à des entreprises chinoises, qui assurent près de la moitié de la production.
Ce déséquilibre met en lumière l’échec d’un modèle qui valorise les minerais stratégiques (cuivre, cobalt) pour le monde, mais qui ignore les droits fondamentaux des Congolais. Jusqu’à ce que l’État congolais impose une régulation stricte et garantisse la protection des communautés, la ruée vers les minerais restera synonyme de mort, de déplacements et de misère.
F. Kouadio
Cap’Ivoire Info / @CapIvoire_Info






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